Ce chœur, qui ne quittoit jamais la scene, profitoit des entr’actes, pour célébrer, dans des Vers mélodieux, tantôt la Justice divine prête à éclater contre les méchans, tantôt l’instabilité des choses humaines, qui ne permet point à de foibles mortels de s’enorgueillir pour un succès passager ; & tantôt enfin, la sainteté des Loix naturelles, que le coupable ne viola jamais impunément.
Ce vers, il est vrai, ne rime pas richement avec celui qu’il venoit de dire ; mais il le déclama d’une maniere si vive, & si naturelle, qu’on le crut du rôle, & qu’on le prit dévotement pour un anathême lancé contre Athalie.
Quel Poëte (fût-il Corneille), quel Orateur approche de l’élévation, du style, de la grandeur des pensées, de la sagesse des maximes, de la force des expressions, de la douceur, de l’insinuation, du naturel même & de la belle simplicité qui font le caractère du langage céleste de celui dont les levres font couler le lait & le miel !
Nous dirons seulement deux choses de cet Amphitheatre naturel, qui luy sont singulieres, & par où il doit estre distingué de tous les autres.
.), non seulement d’une manière allégorique, mais très littéralement et avec ses couleurs naturelles.
Jugez quel ravage doit faire dans une tête qui n’est pas bien ordonnée, (et vous m’avouerez qu’il n’en est pas mal de cette espèce,) un sentiment plus naturel, plus tendre, plus humain, plus analogue à notre cœur, quand un Spectacle où l’on ne néglige rien pour l’ébranler, va le réveiller dans une âme toute disposée à en recevoir les impressions.
La Danse qui au commencement était toute naturelle, comme on la voit parmi les gens de la campagne et dans le petit peuple, reçut cent agréments qui la polirent : on la remplit de cadences réglées : on en mesura les pas avec des paroles et des instruments : elle devint un art dont tout le monde n’étant pas capable, il n’y eut plus que des gens choisis, qui ne trouvant pas autour des Idoles assez de quoi se dédommager de leurs peines, exerçaient leur adresse partout où on voulut bien les défrayer : Et de cette sorte, au lieu que d’abord tout le monde était de la partie, l’Assemblée se trouva partagée en deux, dont l’une était des Acteurs, et l’autre des Spectateurs. […] Ces larmes procèdent donc de la source de l’amour naturel que nous nous portons les uns aux autres. […] Mais de la manière dont se traite la Peinture aujourd’hui, où tout est nu, où l’on fait paraître autant que l’on peut les corps sans habits, et qu’il est presque impossible de rien faire de passable, sans avoir longtemps étudié d’après le naturel ; je crois qu’il y a une infinité de personnes auxquelles cet Art n’est plus propre, et qui ne peuvent plus s’y appliquer sans mettre leur salut en danger.
Voilà justement ce qui se passe dans la Comédie pour l’ordinaire, la vue et l’imagination se satisfont de cette représentation vive et naturelle que fait le Comédien, sans y intéresser le cœur ; on loue l’Acteur et son action, sans approuver la chose qu’il représente. […] On regarde cela comme une histoire ou une aventure représentée au naturel, dont la représentation et l’idée disparaît entièrement au même moment que le rideau est tiré. […] L’on ne peut pas dire que ce Père suppose en cet endroit que les Comédies soient sans péché, ou qu’elles ne soient opposées qu’à la perfection Chrétienne : car il montre ensuite que l’homme fidèle doit fuir tous les Spectacles, à cause du penchant qu’il a au mal, il les regarde comme une occasion prochaine de tomber26 : « Car, dit-il, l’esprit de l’homme ayant une pente naturelle vers le mal, que deviendra-t-il s’il a devant les yeux des exemples d’une nature fragile ?
Ce sont des petits-maîtres dans la seconde espéce ; le gros Colas, la bonne Mathurine parlent à la franquette, dans leur patois & leur naïveté naturelle. […] Cet Ecrivain fécond faisoit chaque année deux drames, malgré ses immenses occupations, comme Andre Tiraqueau faisoit chaque année un livre ; il brille ; sur-tout par la force, & le naturel, par les expressions les sentimens & les images, par l’invention des desseins, des caractères, & des situations théatrales ; supérieur en ce point à son Disciple Metastasio.
Parce que la Comédie est une peste des plus pernicieuses qu’on puisse s’imaginer, et qu’il n’y a rien qui gâte plus les bonnes mœurs et la simplicité naturelle du peuple. […] Car quoi que ces accidents, dit ce Père, soient un effet naturel de notre faiblesse, ç'a été pourtant notre propre volonté qui nous a fait approcher du feu, dont nous ressentons les ardeurs.