/ 417
374. (1674) Le Theâtre François pp. -284

Leurs Legislateurs se sont tres sagement auisez de donner aux Peuples quelques diuertissemens pour prendre haleine dans les affaires, dont sans cela l’esprit seroit accablé, & d’oster par ce moyen à ceux qui viuoient dans l’oysiuité & dans la debauche, la pensée & le tems de former des cabales contre l’Estat. […] Ces deux sortes de Societez ont la mesme fin, & que nous importe par quel moyen elles y arriuent, & de quel vent nôtre vaisseau entre dans le port, pourueu qu’il y entre heuresement ? […] Elles ont si peu de fermeté, que dés qu’il s’en est fait vne, elle parle en méme temps de se desunir, & soit dans cette inconstance, soit dans le peu de moyen qu’elles ont d’auoir de beaux Theâtres & des lieux commodes pour les dresser, soit enfin dans le peu d’experience de plusieurs personnes qui n’ont pas tous les talens necessaires, il est aisé de voir la difference qui se trouue entre les Troupes fixes de Paris, & les Troupes ambulantes des Prouinces. […] S Vr ce qui Nous a esté representé par le Procureur du Roy, Que certains Personnages sans employ, portans l’épée, qui ont en diuerses occasions excité des desordres considerable en cette Ville, ayant depuis peu de jours, auec la derniere temerité, & vn grand scandale, entrepris de forcer les portes de l’Hostel de Bourgogne, se seroient attroupez pour l’execution de ce dessein auec plusieurs Vagabonds, lesquels assemblez en tres-grand nombre, estant armez de Mousquetons, Pistolets & Epées, seroient à force ouuerte entrez dans ledit Hostel de Bourgogne pendant la Representation de la Comedie qu’ils auroient fait cesser, & ils y auroient commis de telles violences contre toutes sortes de personnes, que chacun auroit cherché par diuers moyens de se sauuer de ce lien, où lesdits Personnages se disposoient de mettre le feu, & dans lequel, auec vne brutalité sans exemple, ils maltraittoient indifferemment toutes sortes de gens.

375. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre VII. Troisieme suite du Fard. » pp. 171-194

Cette variation sur la longueur des cheveux, fit imaginer un moyen pour procurer le double avantage de jouir quand on voudroit, des cheveux longs & des cheveux courts.

376. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre treizieme « Réflexions morales, politiques, historiques,et littéraires, sur le théatre. — Chapitre VI.  » pp. 193-217

Les hommes sont si petits qu’ils emploient toute sorte de moyens pour agrandir leur être.

377. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quinzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre I. Des Parfums. » pp. 7-32

On pourroit faire aussi une médecine de couleurs ; chaque maladie par l’altération des humeurs répand sur la peau une nuance différente, & la médecine employe tous ses moyens, mais avec beaucoup de circonspection ; car la sagacité de nos sens ne va pas jusqu’à tout deviner à ces marques souvent légères & équivoques ; il est certain que l’usage immodéré des odeurs cause des maladies ; on voit quelquefois qu’elles entêtent, donnent des maux de tête, des maux de cœur presque subitement.

378. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE VI. De l’indécence du Théatre. » pp. 114-137

Ils ne cherchent qu’à séduire, ils se vendent au public, ne disent & ne font rien que pour inspirer les passions, & rassembler avec la plus grande licence & avec le plus dangereux artifice, dans leurs paroles, leurs parures, leurs gestes, leurs attitudes, leur conduite, tous les objets, tous les pieges, toutes les leçons, tous les moyens les plus propres à nourrir tous les vices & détruire toutes les vertus.

379. (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « CHAPITRE II. De la Tragédie. » pp. 65-91

C’est comme si l’on disait qu’un voleur de grand chemin aime beaucoup un voyageur parce qu’il lui souhaite beaucoup d’argent pour en avoir plus à lui voler : mais lorsque je vois un cœur endurci contre la tendresse et la morale d’un père, contre les larmes et les caresses d’une mère, s’amollir au spectacle et se laisser pénétrer du langage de la Vertu ; je suis convaincu que la scène la rend aimable, et que c’est un moyen des plus sûrs pour opérer la conversion de mon jeune homme.

380. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre III. Jurisprudence du Royaume. » pp. 51-74

Lazare, et autres circonvoisines, contenant que depuis quelque temps Jacques Avenet, locataire du jeu de paume de la Fontaine, aurait introduit des Comédiens en icelui, encore que ledit lieu soit des plus incommodes de la ville, pour être la rue fort étroite et la plus passagère des carrosses, étant ladite rue Michel-le-Comte composée de maisons à portes cochères, appartenantes et habitées par plusieurs personnes de qualité, et Officiers des Cours souveraines, qui doivent le service de leurs charges, lesquels souffrent de grandes incommodités tous les jours, à cause que lesdits Comédiens exercent et jouent leurs comédies et farces, même en ce saint temps de carême, et par le moyen des embarras, des carrosses et chevaux qui se rencontrent dans ladite rue à toutes les avenues, tels que les gens de pied n’y peuvent trouver passage, et sont tous les suppliants, leurs familles et domestiques, empêchés de sortir, non pas même d’une maison à l’autre, contraints le plus souvent d’attendre la nuit bien tard pour rentrer dans leurs maisons, au grand danger de leurs personnes par l’insolence des laquais et filous, coutumiers à chercher tels prétextes et occasions pour exercer plus impunément leurs voleries, qui sont à présent fort fréquentes dans ladite rue, et plusieurs personnes battues et excédées, avec perte de leurs manteaux et chapeaux ; étant les suppliants tous les jour de comédie en péril de voir voler et piller leurs maisons, dont s’étant plaints plusieurs fois audit Avenet et fait dire aux Comédiens de se retirer et pourvoir en lieu moins incommode et passant, ils se seraient vantés d’avoir permission du Lieutenant civil, et en avoir passé bail pour ledit temps.

381. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre IV. Bassesse légale du métier de Comédien. » pp. 75-100

Les traitants, par un moyen si incertain et si borné, auraient risqué de voir tomber leur demande, si Floridor avait quitté le théâtre, comme il le quitta en effet deux ans après, ou du moins à sa mort, sans pouvoir attaquer sa famille sur ce prétexte ; au lieu qu’en s’attachant à ses titres, ils s’assuraient, si on n’en produisait pas, un succès durable contre lui et ses descendants.

382. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE IV. Suite des effets des Passions. » pp. 84-107

.), Auteur et livre non suspect de rigorisme : C'est un méchant moyen d'enseigner la vertu, de la faire voir par le portrait du vice.

383. (1671) La défense du traité du Prince de Conti pp. -

Et comme vous êtes l’héritier de sa piété, aussi bien que de sa grandeur ; c’est à vous, Monseigneur , que la Vertu s’adresse aujourd’hui pour être maintenue dans son rang, et dans ses droits ; n’ayant point de plus puissants moyens pour arrêter l’injustice de ses adversaires, que de leur opposer la Vie de cet illustre Prince, et la Conduite de la vôtre dans l’exacte observation des règles de notre Religion. […] Mais voyons quels ont été les moyens dont le Père des miséricordes s’est servi pour le rendre selon son cœur. […] Que s’il leur arrive par ce moyen d’acquérir quelque petite connaissance des choses spirituelles, ils conçoivent aussitôt du mépris pour les autres, et se mêlent d’en faire des leçons. […] Pour prouver cette proposition, il faudrait qu’il fît voir que les représentations du Théâtre, quelques déshonnêtes, déréglées, et impies qu’elles fussent, que les fureurs du Cirque, et les cruautés de l’Amphithéâtre étaient des moyens plus grands, et plus solennels, pour obtenir des grâces des Dieux que n’étaient les sacrifices, les processions, les vœux et les prières publiques. […] Et ces récits s’éloignant peu à peu des louanges de Bacchus, ses Prêtres en firent de grandes plaintes, n’ayant pu retenir les Poètes, qui par ce moyen plaisaient au Peuple. » I.

/ 417