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9. (1834) Discours sur les plaisirs populaires « Discours sur les plaisirs populaires, les bals et les spectacles » pp. 1-33

C’est que la vie du Rédempteur a été arrêtée, dès son principe, par l’accomplissement du sacrifice auquel il s’était dévoué, et que la prédication de sa morale n’a plus été confiée qu’à des hommes. […] Comme si, pratiquer la morale de Jésus, morale qui n’est que l’accomplissement des devoirs envers la société, ne s’opposait pas à cet isolement volontaire auquel ils se condamnaient : comme si la morale de l’Evangile, qui ne peut être mise en action que d’homme à homme et dans les relations des hommes avec leurs semblables, pouvait permettre l’affranchissement des devoirs que la société exige de tous ses membres. […] Est-ce par la prédication de la morale de Jésus ? […] Ce sont des temples élevés à la morale, depuis que l’architecture, la peinture, la sculpture, et tous les arts, se sont, à l’envi, empressés de les décorer. […] Derrière, l’Atlas qui semble encore supporter le ciel, mais dont les cimes orgueilleuses s’abaisseront pour nous laisser pénétrer dans cette Afrique jusqu’à présent inconnue, et que nous civiliserons avec les principes de notre foi, et la morale douce de Jésus-Christ.

10. (1759) Lettre à M. Gresset pp. 1-16

Des paralogismes usés, cent fois anéantis ; des axiomes de leur nouvelle morale philosophique. […] Vous nous promettez une Edition de vos Œuvres, revue et examinée, le flambeau de la Morale chrétienne à la main. […] Il y a des traits trop excellents dans l’Epître à votre Muse (à la morale près de trois ou quatre vers), pour qu’ils ne passent pas à l’admiration de nos neveux, quand même ils seraient retranchés de votre nouvelle édition. […] J’attends avec impatience la Critique que vous nous promettez d’un ridicule national, vicieux et très-commun : je croirais que ce serait l’Esprit Philosophique, si ce caractère était celui de notre Nation, chez laquelle le vrai Philosophe est fort rare, si l’on entend par ce mot ceux qui enseignent et qui pratiquent les maximes de la bonne morale, et si nous n’avions pas vu naître dans ce siècle l’abus scandaleux de ce titre respectable, et la plus fausse Philosophie. […] L’opposition évidente des maximes de l’Evangile, avec celles qu’on y débite, et l’inutilité jusqu’à ce jour des efforts de ses défenseurs plus savants en morale que les Bossuet, les Nicole, les Peres et tous les Conciles, nous répond de l’accomplissement de votre prédiction.

11. (1691) Nouveaux essais de morale « XXI. » pp. 186-191

La raison prétendue par laquelle on veut justifier la Comédie d’aujourd’hui, savait qu’elle est épurée de toutes les ordures et de toute l’idolâtrie, qu’y mélaient les anciens, est une raison si faible, qu’elle n’est pas digne du moindre petit Ecolier de Théologie, ni d’un homme tant soit peu versé dans la connaissance de la Morale de Jésus-Christ, et dans celle du cœur de l’homme. […] Pour revenir au Docteur Fabricius et à son ouvrage ; il faut être un plaisant Théologien, pour dire que les Pères ont outré les matières dans la Morale : car c’est ce qu’il prétend dans l’ouvrage, où il fait l’apologie de la Comédie. Mais il ne s’en faut pas étonner, c’est un Théologien d’Heidelberg ; et dans sa Théologie on ne fait profession de croire que ce qu’on veut pour la Foi et pour la Morale.

12. (1838) Principes de l’homme raisonnable sur les spectacles pp. 3-62

quel moyen de concilier l’opinion qu’on leur supposerait avec la Morale de Jésus-Christ dont ils sont les interprètes, et avec leur qualité de Directeurs dans les voies du Salut ? […] Et qu’on ne dise pas que leur morale a été de pur con[ILLISIBLE]. […] Il nie que les représentations théâtrales soient nécessaires pour former le goût des Citoyens, leur donner la finesse du tact et la délicatesse du sentiment, ou qu’elles puissent jamais seconder la Morale, quand même l’on y verrait toujours le vice puni et la vertu récompensée. […] A quoi aboutit la morale de pareilles pièces, si ce n’est à encourager les méchants et à leur donner le prix de l’estime publique due aux gens de bien ? […] « Il est impossible, dit à ce sujet Madame de Maintenon, que de jeunes cœurs ne soient sensibles à des paroles pleines d’une morale qui fait consister le bonheur dans le plaisir.

13. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. — CHAPITRE III. Extrait de quelques Livres.  » pp. 72-105

Une morale corrompue sur la pureté a rendu ses personnages intéressans, comme on fait toujours. […] M. le Monnier n’est pas sans doute de la morale sévére, puisqu’il est plus indulgent que les Jésuites. […] On auroit dû le faire expliquer aussi sur son Appologie du théâtre, d’une très-mauvaise morale, & sur ses Contes moraux, trop passionnés & trop libres, quoique mêlés de plusieurs bonnes vérités, & de plusieurs traits de morale utiles, qui semblent en être le passeport. […] Il fait d’abord & à juste titre, honneur à la morale du traducteur. […] Leur morale étoit moins pure, leur théâtre aussi peu chaste, leurs actrices des prostituées, encore plus indécentes.

14. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE VIII. Comédie du Tartuffe. » pp. 161-179

Il y a là deux péchés mortels, même dans la morale la plus relâchée ; 1.° de paroître consentir positivement au péché, ne fut-on pas dans le dessein de le commettre ; 2.° de faire positivement tout ce qui peut y faire tomber un autre. […] quelle morale ! […] C’est une trahison tramée par un tissu de mensonges & un acquiescement si mulé à toute la morale scélérate qu’on met dans la bouche de l’Imposteur, ce qui n’est pas moins un renoncement à sa religion qu’à son devoir. […] Quant à la mauvaise morale de Tartuffe, demandez aux déistes, aux gens sans religion, aux mondains qui se moquent de la piété, & qui débitent une morale si pure, au Dictionnaire de Baile, au livre de l’Esprit, &c. […] Il n’y a point de galant qui n’applaudisse à cette morale, & avec elle ne puisse se promettre tout.

15. (1772) Réflexions sur le théâtre, vol 9 « Réflexions sur le théâtre, vol 9 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE NEUVIEME. — CHAPITRE I. Réformation de Moliere. » pp. 4-28

La Princesse d’Elide, l’In-promptu de Versailles, la belle morale que la Cour & la ville y ont puisée ! […] Il faut avoit de bons yeux pour y trouver de la morale ; le meilleur microscope n’y en feroit pas voir. […] La morale en action, dit-il, frappe plus qu’en récit : lire & voir sont deux choses bien différentes. […] En faisant passer dans la tragédie l’excellente morale de ce juste, le touchant Eurypide laissa les hommes tels qu’ils étoient. […] Dans la morale & la metaphisique, Socrate, Platon, Loke, Malebranche n’en voudroient pas.

16. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE VI. Du sérieux et de la gaieté. » pp. 128-149

Non : cette morale est très vraie. […] Le théâtre jure si fort avec la religion et la morale, qu'on s'en moque, s'il en arbore les dehors. […] Sa personne et sa morale ne sont pas plus respectables que son masque. Mais enfin quelle est cette morale, quelles sont ces maximes ? […] Le joli cours de morale que celui qui serait extrait des assertions du théâtre !

17. (1775) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-septieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre V. Remarques Angloises. » pp. 133-170

C’est ainsi qu’on a fait des analyses de Bourdaloue, de Massillon & de Segaud, & qu’on trouve dans leurs sermons les regles de la morale chrétienne. […] La nuit est l’aliment des réflexions galantes, & produit des rêves dont sans doute la sagesse de la dame ne feroit pas une leçon de morale. […] Quel est au contraire celui qu’il n’a perverti, avec sa belle morale mise en action par la représentation ? […] Que de travail & de peine il lui a fallu pour déterrer dans son Mentor quelques traits épars & noyés dans ses pieces, les rassembler, les combiner, & en faire un systême de morale ! […] Pour la morale, Confucius, St.

18. (1804) De l’influence du théâtre « DE L’INFLUENCE DE LA CHAIRE, DU THEATRE ET DU BARREAU, DANS LA SOCIETE CIVILE, » pp. 1-167

Il semble, en effet, assez difficile de concilier ce qui tient uniquement aux plaisirs et favorise presque toujours les passions, avec la pureté d’une morale austère qui les combat si puissamment. […] vous ne le trouverez que dans la force et la puissance de sa morale, dont l’orateur chrétien vous développera les maximes. […] ôtez donc, ôtez cette morale à celui qui souffre ; que lui restera-t-il ? […] Mais quelle sera donc la nature de cette morale ? […] Qu’on me dise donc si, abstraction faite de toute idée religieuse, l’autorité purement civile, n’a pas un grand intérêt à réprimer tout ce qui tend à avilir la véritable morale de l’évangile ?

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