où le vice ne l'emporte sur les maris, les pères, les maîtres. […] Ce sont les vices communs, faciles, ordinaires, l'ambition, la colère, la paresse, l'impureté, la fourberie, la désobéissance à ses parents, à ses maîtres, etc. […] » Ce grand maître n'est pas suspect, il n'était pas encore converti. […] Quel ridicule sur l'économie, l'assiduité et les devoirs, la régularité des pères et des maîtres qui aiment la vie réglée et retirée ! […] Le théâtre est un grand maître ; il réalise ses leçons, et joint la pratique à la spéculation.
Le caractere de son écuyer n’est pas moins faux : on le donne pour un homme sensé qui n’a jamais lu de livres de chevalerie, & ne peut par conséquent en être infatué, & qui cependant quitte maison, femme & enfans, pour courir avec un fou, qu’il connoît tel, sous l’espérance chimérique d’un gouvernement, & des aventures extravagantes où il n’y a que des coups à gagner, & en gagne en effet en abondance, aussi-bien que son maître : il est cent fois rompu & laisse pour mort, &, contre toutes les regles du moral & du physique, il est sur le champ ressuscité par miracle, & revient en extravagant s’exposer à de nouveaux coups, & mener la vie la plus misérable. Le maître n’est pas moins maltraité ; on lui casse à coups de pierre les dents, la tête, les reins ; il est dix fois renversé de cheval & se brise tout le corps : un quart-d’heure après le voilà sur les étriers, la lance en arrêt, se battant contre des moulins à vent, des troupeaux de moutons, des lions, des chats, des autruches. Le maître & le valet ne s’épargnent pas plus, ils se disent les plus grossieres injures. […] Il n’est ni moins vigoureux, ni moins attaché à son maître, ni moins entêté d’aventures dans tout cet ouvrage, comme dit Horace, velut ægri somnia vanæ finguntur species . […] Il renverse la table, brise les petites statues, & auroit poursuivi le maître joueur, s’il n’avoit pris la fuite.
.), d’après Cicéron et tous les maîtres de l’art, blâme l’éloquence du théâtre, même dans les Avocats, quoiqu’ils ne soient que des séculiers, et qu’ils ne traitent que des matières profanes : qu’aurait-il dit des Ministres des Autels ? […] J’avais cru que vous n’enseigniez que des sciences utiles ; je vois que vous avez des maîtres pour tous les métiers. […] pourquoi les maîtres de la sagesse et de la piété en donnent-ils les premières impressions et les premiers préceptes ? […] Desfontaines, Freron, Rainal, la Porte, qui en ont rempli avec éloge leurs feuilles périodiques, se sont éloignés de l’esprit de leurs anciens maîtres. […] Que si sous les yeux et la discipline de maîtres pieux, on a tant de peine à régler le théâtre, que sera-ce dans la licence d’une troupe de Comédiens, qui n’ont de règle que leur profit et le plaisir des spectateurs ?
Les Confrères s’y réservèrent seulement deux Loges pour eux et pour leurs amis ; elles étaient les plus proches du théâtre, distinguées par des barreaux, et on les nommait les Loges des Maîtres. […] L’Abbé Perrin qui s’était toujours conservé le maître de la société, la rompit et céda son privilège au Sieur Lully Surintendant de la Musique de la Chambre du Roi, moyennant la somme qui fut convenue entr’eux. […] Ce fut fait et donné par Messire GABRIEL NICOLAS DE LA REYNIE, Conseiller du Roi en ses Conseils d’Etat et Privé, Maître des Requêtes Ordinaire de son Hôtel, et Lieutenant de Police de la Ville, Prévôté et Vicomté de Paris, le neuvième jour de Janvier mil six cent soixante-treize. […] Ce fut fait et donné par Messire GABRIEL NICOLAS DE LA REYNIE, Conseiller du Roi en ses Conseils d’Etat et Privé, Maître des Requêtes Ordinaire de son Hôtel, et Lieutenant Général de Police de la Ville, Prévôté et Vicomté de Paris, le 22. jour de Janvier 1674. […] Ce fut fait et donné par Messire MARC-RENÉ DE VOYER DE PAULMY, Chevalier, Marquis d’ARGENSON, Conseiller du Roi en ses Conseils, Maître des Requêtes ordinaire de son Hôtel, et Lieutenant Général de Police de la Ville, Prévôté et Vicomté de Paris, le onzième jour d’Avril 1703.
Il fallait les richesses des maîtres du monde pour suffire aux spectacles que donnaient les Magistrats quand ils entraient en charge. […] Autrefois, pour former le corps et la voix, quelque leçon de danse et de musique suffisaient et devaient suffire : c’était assez de deux ou trois maîtres dans une ville. […] C’est le Bourgeois, le Marchand, le Financier, le Procureur gentilhomme, environné de maîtres, comme celui de Molière, qui bien loin de corriger personne de ce ridicule, qu’il a si bien joué, n’a servi qu’à le répandre. Le théâtre l’a ennobli, l’a rendu nécessaire, en a donné le goût, en fournit les modèles et les maîtres, et charge le public de frivolités aussi dispendieuses que dangereuses. Il se forme par là des prosélytes : les élèves ne manquent pas d’aller au spectacle admirer leurs maîtres, perfectionner leurs talents, et les faire briller.
En démembrant ce Duché, le Roi se réserva l’hommage & le serment de fidélité, que chaque Grand Maître devoit lui prêter en personne ; que tout l’Ordre seroit sous la protection du Roi, & ne reconnoitroit point d’autre Souverain, qu’en cas de guerre, il demeureroit unis au Roi contre tous ses ennemis, & que le Grand Maître seroit Prince & Conseiller d’Etat, assis à la gauche du Roi dans les diettes & les assemblées, &c. […] Un Grand Maître d’un caractere remuant profita de ce mécontentement pour se faire un parti & secouer toute dépendance. […] Albert de Brandebourg, un des ancêtres de Frederic dont il prétend exercer tous les droits, fut élu Grand Maître. […] Le reste de l’Ordre Teutonique indigné, élut un autre Grand Maître, déclara Albert Apostat, lui fit la guerre, & engagea divers Princes dans sa cause : tous ses efforts furent inutiles. […] La façon noble dont un Ambassadeur fait parler son maître, vaut mieux que tous les équipages.
La plupart des plaisanteries & des ridicules tombent sur des maris jaloux, des peres & des tuteurs vigilans, des femmes coquettes, des petits maîtres libertins, des valets fripons, des soubrettes intrigantes. […] Un étranger peut imposer ces conditions, parce qu’il est maître de son bien ; le pere n’est pas moins maître de ce qui excede les droits légitimaires. […] Si un homme, maître de ses droits, séduit une honnête fille sous promesse de mariage, ce sera un mariage véritable sans fiançailles ni bénédiction. […] Il établit une Eglise Anglicanne, dont il se fait le Chef ; sous prétexte de liberté de l’Eglise, il l’asservit davantage sons un nouveau maître. […] Ne sont-ils pas les maîtres de leur société & de sa durée ?
» Voilà le caractère Français, le goût du frivole, le Français même en convient et en rit, le petit maître s'en fait gloire : aucune nation dans le monde, ni toutes les nations du monde ensemble n'ont autant composé de romans, de comédies, de chansons, de petites poésies de toute espèce. […] les œuvres des plus grands maîtres, à quatre ou cinq pièces près. […] Le théâtre est une république où tous les citoyens sont égaux, ou plutôt une anarchie où tout le monde est maître, Acteurs et Actrices, tous de la lie du peuple, du métier le plus bas, plus confondus encore par le vice. […] point de tragédie où quelque Acteur ne parle des Rois, des Grands de l'Etat, d'une manière à se faire mettre à la Bastille, s'il tenait dans le monde les mêmes propos : point de comédie où quelqu’un ne prenne la même licence contre son père, son mari, son maître. […] Eussent-ils tort, convient-il de parler insolemment de ses maîtres, même lorsqu'ils ont tort ?
Le Misanthrope dont nous venons de parler, n’est pas une Pièce où cette passion paraisse avec les défauts contre lesquels je me suis si fort révolté ; les Amants de la Coquette aiment plutôt en petits Maîtres et en étourdis, qu’en hommes véritablement amoureux : Célimène fait son métier, et le Misanthrope, quoique passionné, traite l’amour suivant son caractère qui influe beaucoup sur sa passion, ce que le grand Molière n’a pas négligé en travaillant : je cherchais donc dans une Comédie un de ces excès de la passion d’amour qui portent les Amants à tout tenter pour se satisfaire : qui les rendent aveugles : en un mot un de ces excès qui font regarder les Amants comme des insensés, et qui leur attirent tout à la fois l’indignation et la compassion des Spectateurs, et je l’ai trouvé à la fin. […] Le Chevalier est puni en ce que n’épousant pas Angélique, il est réduit à une indigence extrême ; le Spectateur cependant peut soupçonner que la punition du Joueur ne sera peut-être que momentanée ; qu’il peut gagner considérablement le lendemain, et trouver encore quelque jeune personne qui ait la faiblesse de l’épouser et qui le rende maître d’une riche dot. […] Enfin les jeunes gens qui sont maîtres de leur cœur, ne peuvent remporter de la représentation de cette Comédie que des exemples capables de les fortifier dans la vertu : et ceux qui sont tyrannisés par la malheureuse passion de l’amour, peuvent apprendre à éviter les risques qu’ils courent, et à détester les excès où elle porte ceux qui s’y livrent. […] LES FEMMES Savantes, Quand pour la première fois j’ai résolu d’étudier les Ouvrages de Molière, je me proposais uniquement de découvrir et de suivre pas à pas le génie de ce grand homme dans la production de ses Fables de Théâtre ; bientôt je fûs convaincu qu’il avait porté si loin la perfection de son Art, que non content de m’en faire un modèle pour mon usage particulier, je crus devoir communiquer au Public mes réfléxions pour autoriser, par l’exemple d’un si grand maître, ce que j’ai écrit en matière de Théâtre.
J’attribuerai mes plaisirs au maître habile qui le fait si bien parler. […] Il y a des Arts, me dira-t-on, qu’on met au rang des libéraux, dont les maîtres travaillent comme le Comédien, à représenter l’ouvrage des autres. […] L’un est le pere, le maître absolu de son Poëme : s’il en laisse à un autre la représentation, ce ne peut être que comme à un subalterne, qui fait le même effet que le masque au visage. […] C’est sans doute par un effet du même enthousiasme, que cet Auteur « dit encore, que, maître de son sort, il se feroit Comédien demain, si on vouloit lui répondre des succès de Quinaut du Fresne. […] Le Poëte est le maître d’imaginer son sujet, & l’objection tombe d’elle-même.