N’est ce pas autoriser les fourbes et les violences, dresser encore des Autels à Mars, et lui offrir le sang humain en sacrifice avec des chants d’allégresse ; N’est ce pas éluder toutes les clameurs du peuple et des consciences, de faire un spectacle d’honneur et de joie des crimes publics ? […] Là l’on fait la représentation de toutes les secrètes pratiques, des feintes, des adresses, des confidences qui trompent des yeux jaloux ; et la passion qui échappe à tous les liens, des lois, de la conscience, de l’honneur, qui l’emporte sur l’amour des frères, et le respect des parents, est hautement louée, comme une généreuse fidélité. […] ils mettent le feu à la paille, pourquoi s’étonner si elle brûle ; La justice s’arme afin de punir les auteurs et les complices d’un enlèvement qui blesse l’honneur de quelque illustre famille, elle poursuit avec rigueur et avec toutes les notes d’infamie ces âmes perdues qui corrompent la pudicité des autres ; Néanmoins on permet que les Romans qui sont des bouches toujours ouvertes à persuader le mal, aient libre entrée dans les maisons, dans les cabinets pour y débaucher tous les esprits, pour leur inspirer des affections illicites, avec les moyens d’y réussir ; on punit le corrupteur d’une chasteté particulière, cependant on tolère, l’on agrée, on loue ces méchants livres qui sont les professeurs publics d’une passion, dont la fin est l’incontinence, le péché, le déshonneur, le désordre des familles et des Etats.
Il est bien plus raisonnable d’attendre, qu’on vous appelle aussi-bien dans la Courante que dans les Bransles, & que l’enchaînure & la continuation du Bal dure de cette maniere, & avec ce petit soin de rendre & de reprendre ceux qui nous ont pris, & qui nous ont fait cet honneur. Les Dances nouvelles font la gloire & l’honneur des Bals, un surcroit de la mode, & une augmentation de beautez des Assemblée.
C’est elle qui par la lecture et considération des choses louables égale la prudence d’une jeunesse bouillante à celle d’une vieillesse expérimentée, réveille les esprits impuissants pour les faire aspirer à la grandeur, excite les plus puissants à mériter un los immortel, salaire de leurs bonnes vies, anime les soldats par l’immortalité de ceux qui n’ont redouté les dangers pour la conservation de leurs parties, retire les méchants de leur impiétés par la crainte d’infamie, exhorte à la vertu, déteste le vice, guerdonne les bons, abhorre les méchants, et se rend tellement utile aux humains, qu’elle semble servir d’une sage maîtresse pour les former à l’honneur par son instruction. […] Et puisque la vertu cherche le jour, et désire d’être vue ; serions-nous méprisables d’étaler notre marchandise devant ceux qui n’en sauraient tirer que tout honneur et profit, et nous la louange de les servir, et nous évertuer de rappeler l’antiquité, imitant les plus capables d’entre les Grecs et les Romains ; comme un Euripide, un Néviusd, et dix mille autres qui charmaient les oreilles des spectateurs, par la naïve représentation de leurs comédies, trop plus agréables que les grands jeux Olympiques et Romains, où les plus ignorants pouvaient mériter le prix d’une insigne victoire.
Depuis ce temps la couronne de roses a toujours été la récompense de la plus sage Salencienne : toutes ont aspiré à l’honneur de la recevoir. […] Cette générosité est louable, elle est utile : mais il ne faut pas oublier celle qui fait tant d’honneur à M. […] Les habitans de Salenci l’ayant prié en 1766 de conduire la Rosiere à l’église, il s’en fit un honneur. […] Il y a plusieurs années que, pour faire honneur à la Rosiere, les habitans de Salenci prierent leur Seigneur de la conduire à l’église, comme en 1766 ils en prierent M. l’Intendant. […] Et si chez nous la sagesse & l’honneur Vivent encore, ce prix en est la cause.
Le nom de ce Prince a passé en proverbe ; les noms de Comédien & d’Actrice n’ont pas moins l’honneur d’être devenus des proverbes. […] Je n’ai rapporté tous ces traits que pour faire sentir l’étroite liaison entre le masque, le théatre & le vice, dans les personnes même dont l’esprit, l’état, l’honneur, l’intérêt, devroient élever les plus fortes barrieres, & qui ne peuvent en arrêter le cours. […] Ce Seigneur conduisoit la fête, & en faisoit les honneurs ; les habits & les machines lui coutèrent trente mille écus. […] On promène tout le jour cette boëte sur un cheval ou un charriot, jetant de toutes parts des vers à l’honneurs de celle à qui on le destine, & on le lui fait donner par des gens masqués, dans l’endroit où il y a le plus de monde. […] Quel homme d’honneur peut ne pas rougir d’être un Arlequin, un George Dandin, un Tartuffe, un Pourceaugnac, &c. ?
11. dit ingénieusement, ces Princes étoient intéressés à accorder ces honneurs, parce qu’une pareille divinité les attendoit . […] De tous les arts c’est celui qui fait le plus d’honneur à l’esprit humain ; il se forme par la variété & la multitude des combinaisons, &c. […] Des lettres, des chansons sont données sous le nom du Prince, de la Princesse, d’une Dame, on lui en fait les honneurs. […] On croit se faire honneur, & par la difficulté de fournir des vers à tous ces mots, souvent bizarres, montrer de la facilité & de la fécondité de génie. […] Elle fut fort embellie par le Consul Lucius Cornelius Balbus, qui s’y établit, à l’honneur duquel & de la famille Balba il fut érigé bien des statues qui subsistent encore.
Les Magistrats touchés de pitié pour leurs Concitoyens, envoyèrent aux Oracles, comme on avait accoutumé de faire en de semblables occasions, pour apprendre d'eux les moyens de se délivrer d'une si longue et si cruelle maladie, et les Dieux leur répondirent, « qu'il fallait instituer les Jeux Scéniques en l'honneur de la Déesse Flore ». […] Je ne veux pas examiner si ces Jeux Scéniques étaient les mêmes qui se nommaient Floraux sous le premiers Rois, s'ils furent de nouveau donnés au peuple, ou seulement renouvellés, s'ils furent célébrés en l'honneur de Flore, qu'ils estimaient la Déesse des Fleurs, ou de cette fameuse Débauchée de même nom, qui devint si riche par sa mauvaise vie, qu'elle osa faire le Peuple Romain son héritier ; ni si l'ignorance ou la perte de tous leurs Acteurs par cette prodigieuse maladie, ou par quelque autre malheur les obligea de recourir à leurs voisins. […] « Flore ayant acquis de grandes richesses par ses débauches, fit le Peuple Romain son héritier, et ordonna une certaine somme, dont les intérêts seraient employés tous les ans à la célébration du jour de sa naissance, pour la dépense des Jeux qu'ils nommèrent Floraux ; et parce que les Romains ne les trouvaient pas honnêtes, ils leurs donnèrent son nom, afin que la turpitude fût couverte de quelque apparence d'honneur, et feignirent qu'elle était la Divinité des fleurs qu'il fallait avoir favorable, afin que les arbres et les plantes pussent heureusement fleurir et fructifier ; et c'est cette Nymphe nommée Claris Epouse de Zéphire, dont parle Ovide en ses Fastes. […] ou d'Histrion, qui demeura toujours propre avec celui de Scéniques à tous ces Mimes, Farceurs et Bateleurs qui montaient sur le Théâtre, pour y faire ces Jeux en l'honneur de Flore, ainsi que Tite-Live nous l'apprend, quand il parle de leur première célébration.
On répete par-tout ce petit conte, dont nous parlons ailleurs, pour faire honneur à Moliere, & le donner comme un grand philosophe, un grand littérateur, un génie universel, capable de tout. […] Bouhours, après la mort de Moliere, fit quelques vers à son honneur, fort médiocres à la vérité, où il avance que ce Comique réforma la Ville & la Cour. […] Le mérite de Piron est médiocre : il a fait la Métromanie, bonne piece ; tout le reste de ses Œuvres n’a pas droit à l’honneur du buste. […] Il est vrai que cet honneur immortel est borné au Foyer : ce qui ne va pas loin. […] Cette comédie, qui est en partie son procès, fut d’abord défendue par honneur pour la Robe ; elle a été rétablie dans tous ses droits, & représentée avec le plus grand succès.
Vous avez sur-tout votre portrait, & ceux de votre famille, ressemblants ou flattés, peu importe, dont votre vanité se fait honneur ; mais qui en fait peu à votre modestie, à en juger par l’indécence des parures. […] C’est ce qui mettoit les courtisannes tant en honneur dans les villes Grecques, honneur bien assorti à leur Réligion & à leurs mœurs. […] Pline & Ælien qui rapportent ce trait, en font beaucoup d’honneur au Prince, magnus animo major Imperio sui, nec minor hoc facto quam victoriâ. […] C’est un Peintre des graces qui obtient sûrement l’honneur de la préférence, & il ne manque pas de marquer sa reconnoissance, en justifiant ce digne choix. […] Ainsi le le théatre, à la faveur de quelques gazes, se fait honneur de sa nudité.
Ce sont des tours que joue une sorte à un jaloux, qui dans la crainte des infidélités ordinaires à celles qui ont de l’esprit, l’avoit exprès élevée dans l’ignorance, pour mettre son honneur en sûreté, en l’épousant. […] Puisqu’on fait honneur d’un tel maître à la philosophie, on peut croire que les sages ne rougissent pas d’imiter celui qu’ils se font gloire de s’associer. […] Moliere en eût été capable ; mais je ne fais ni cet honneur ni ce tort à ses confrères. […] Elle est contraire à leurs intérêts : l’infidélité d’une femme fait honneur, si Jupiter est le rival ; elle est très-lucrative, si c’est Plutus. […] Son mariage lui ôtoit l’honneur & le repos ; il n’avoit pas même la consolation de haïr la personne qui lui causoit tant de trouble.