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231. (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « Disseration sur la Condemnation, des Théâtres. — Chapitre III. Que les anciens Pères de l'Eglise défendirent aux Chrétiens d'assister aux Jeux du Théâtre, parce que c'était participer à l'Idolâtrie. » pp. 57-89

, qui dit dans un même sentiment, « Nous allions en notre jeunesse aux Spectacles et aux bouffonneries de ces sacrilèges ; Nous y regardions avec plaisir leurs Démoniaques ; nous écoutions leurs Musiques, nous assistions à leurs Jeux qu'ils faisaient en l'honneur de leurs Dieux et de leurs Déesses ; à celle qu'ils nommaient la Vierge céleste, et à Berecynthe la mère des autres Dieux, en l'honneur de laquelle les bouffons de la Scène, et les plus corrompus chantaient publiquement devant sa litière au jour solennel de ses Bains, des choses que la mère d'une honnête famille, et la mère même de ces bouffons ne pourrait entendre sans rougir : c'étaient des sacrilèges et non pas des Sacrifices, et ce que l'on y portait semblait des mets, comme si l'on eût fait un festin où les Démons prissent quelque nourriture qui leur fût propre.

232. (1804) De l’influence du théâtre « DE L’INFLUENCE DE LA CHAIRE, DU THEATRE ET DU BARREAU, DANS LA SOCIETE CIVILE, » pp. 1-167

Quel profit peut tirer le public du tableau qu’on lui présente au Vaudeville des écarts de l’auteur de Jepthé 30, qui, contre toutes les bienséances de son état, consacre ses talents à la scène, et préfère scandaleusement le crédit et les secours d’une actrice en réputation, aux bienfaits de son archevêque, qui lui présente une ressource honnête et décente dans le produit d’un bénéfice qu’il refuse avec mépris ? […] Je pourrais porter plus loin l’énumération des pièces, dignes par leur objet et leur but, d’intéresser les spectateurs honnêtes autant qu’éclairés ; mais c’en est assez pour démontrer que si l’inconséquence et la légèreté nous attirent souvent à des spectacles que le bon goût réprouve, nous savons encore néanmoins quelquefois apprécier ce qu’il y a de véritablement estimable. […] faut-il s’étonner si, appelé au secours de l’infortune et du malheur, le jurisconsulte honnête et délicat a peine encore aujourd’hui à trouver les égards dus à la dignité de ses augustes fonctions ? Faut-il encore être surpris s’il éprouve tant de dégoût et de répugnance à descendre et à pénétrer dans ces sombres demeures, dont l’insolence et la dureté qui en environnent l’affreuse solitude, en font peut-être le désagrément le plus grand et le plus intolérable ; s’il ne faut pas moins que la loi rigoureuse du devoir et le sentiment impérieux de l’humanité qui réclame au fond de tout cœur honnête et sensible, pour le rendre attentif au cri lamentable de ceux qui l’appellent à leur secours ? […] Quel plaisir a pu prendre l’auteur, à peindre un tableau si dégoûtant, et qui réellement soulève le cœur de tous les hommes honnêtes ?

233. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-huitieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre III. Suite de Mêlanges. » pp. 84-120

Mais peut-on s’aveugler jusqu’à ne pas sentir que c’est les avoir perdues que de se permettre & de débiter des sentimens si peu chrétiens, si peu honnêtes, & de proposer, pour acquérir la perfection de l’art, les excès de ces monstrueux modeles. […] La piece se joue, le prisonnier est délivré, & de nouveau renfermé ; on soupe en grande fête, Moliere sort de table avant les autres, & va travailler dans son cabinet ; pendant la nuit une fille honnête vient lui demander sa protection ; la fille Bejard échappe à sa mere, pour avoir recours à lui ; Pirson sort de son bouge, se convertit subitement, se confesse, fait réparation d’honneur ; la mere Bejard change aussi, le mariage se fait.

234. (1756) Lettres sur les spectacles vol. 2 «  HISTOIRE. DES OUVRAGES. POUR ET CONTRE. LES THÉATRES PUBLICS. — NOTICES. PRÉLIMINAIRES. » pp. 2-100

L’Art dramatique n’a pas une honnête origine. […] Eschyle, dans le chœur jetta les personnages ; D’un masque plus honnête habilla les visages ; Sur les ais d’un Théatre en public exhaussé, Fit paroître l’Acteur d’un brodequin chaussé. […] Mais la licence plaisoit ; & on se contentoit de la déguiser sous des noms honnêtes ».

235. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [B] » pp. 380-390

C’est alors que la Comédie nouvelle cessa d’être une satyre, & prit la forme honnête & décente qu’elle a conservée depuis.

236. (1541) Affaire du Parlement de Paris « Procès-verbal de l’action intentée devant le Parlement de Paris par le procureur général du Roi aux “maîtres entrepreneurs” du Mystère des Actes des Apôtres et du Mystère du Vieil Testament (8-12 décembre 1541) » pp. 80-82

De leur consentement, ledit Prévôt de Paris ou son lieutenant, en faisant lesdites lettres, permit audit Le Royer qu’il commence à faire faire quelques préparatifs pour l’exécution et, connaissant que lui seul il ne pourrait subvenir aux frais nécessaires pour la grandeur de l’acte et magnificence qu’il y fallait garder, associe avec lui quatre ou cinq honnêtes marchands de cette ville, et pour autant que tous étaient ignorants des frais que l’on pourrait faire, prennent avec eux un des maîtres entrepreneurs des Actes des Apôtres pour les instruire de ce qu’il leur conviendrait fairebj, et eux se pensant assurés au moyen de la permission du Roi et de la vérification du consentement des gens du Roy faitebk, marchandent aux marchands de draps de soie et autres pour les fournir des étoffes qu’il leur fallait et ont avancé grande somme de deniers, aux uns deux mille livres, aux autres sept cents, tellement qu’il y a obligation sur euxbl de plus de sept mille livres.

237. (1705) Sermon contre la comédie et le bal « I. Point. » pp. 178-200

Et après cela le bal trouvera des partisans et des apologistes aussi bien que la comédie, on traitera de divertissement honnête, d’action indifférente, ce qui est la honte et l’opprobre du christianisme.

238. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre IV. Le Peuple doit-il aller à la Comédie ? » pp. 60-74

Mais sans être artisan ou laboureur, y a-t-il personne qui ne doive avoir une profession honnête et utile à l’Etat, et en remplir les devoirs ?

239. (1774) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre seizieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre VI. Suites des diversites curieuses. » pp. 138-172

La comédie est non-seulement naturalisée citoyenne avec droit de bourgeoise, comme à Calais, vivant honorablement comme la plus honnête femme de Paris, mais comme légitimée ennoblie, logée, entretenue aux dépens du Roi, liée à la plus haute noblesse & à la Famille royale, traitée avec autant & plus de faveur que l’école militaire. […] Une ame honnête peut-elle laisser les amorces du vice pour étouffer les murmures, corrompre les cœurs pour conserver des esclaves ?

240. (1775) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-septieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre V. Remarques Angloises. » pp. 133-170

La modestie d’une honnête femme peut-elle lutter contre l’immodestie d’une actrice ? […] On distingue à la démarche le prince du peuple, les rustres & les gens polis, les déesses & les mortelles, les actrices & les honnêtes femmes.

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