Toutefois de peut de noise dans ces matieres de bagatelle, faisons une proposition moins contestable & plus utile, & demeurant d’accord de l’avantage que les Anciens peuvent avoir sur les Modernes, tâchons au moins par nos travaux de nous mettre en estat de leur pouvoir disputer la gloire d’un si noble & si loüable secret de plaire.
Saint Augustin avant sa conversion declama si adroitement à Cartage contre le Cirque, que son cher Alipe s’en degoûta ; & lorsque ce Saint éclairé de la veritable sagesse, qui est la sagesse de l’Evangile, écrivit les livres de ses Confessions, il s’y crût obligé de rendre gloire à la misericorde divine, & d’avouer, que cette horreur pour les spectacles, qu’il avoit autrefois inspiré à son ami, en fût un témoignage, Les jeux donc du Cirque, qui nous paroissent innocens, furent detestés par les Peres, non pas pour les dissolutions, qui s’y meloient, comme ou nous le veut faire accroire ; Clem. 3.
N’est-ce pas une chose étonnante et digne de larmes, de voir que des Chrétiens qui sont obligés à une vie si pure et si sainte, se jettent eux-mêmes dans les lacets du diable et du monde, et s’exposent hardiment et sans aucune crainte dans les périls effroyables du péché, sans faire aucun cas, ni des avertissements du saint Esprit, ni de la gloire de Dieu, ni de leur propre salut ?
Je demande ce qui manque maintenant à la gloire de M.
., doivent être rapportées à la gloire de Dieu1 Cor. 10 k , laquelle fin les rend bonnes, d’indifférentes qu’elles étaient. […] ou veut-on douter, si la fin de notre vocation est la gloire de Dieu, l’édification du prochain, et le salut de nos âmes ? […] Mais j’entends que déjà quelqu’un a répondu en gros, à tous ces témoignages, pris des Païens ; Puisque les Païens condamnaient ces jeux ; les Chrétiens donc les doivent approuver : voilà sa férialedz solution : Un autre, qui aimerait mieux donner gloire à Dieu, que se moquer du monde, conclurait ainsi : Puisque les Païens, n’étant guidés que de la raisons humaine, ont aperçu et condamné l’impureté de ces jeux ; quelle honte aux Chrétiens, éclairés par la lumière Divine, de les chérir, et maintenir si opiniâtrement ? […] A lui soit gloire, honneur et louange à jamais.
Celui qui est savant aux Mathématiques fait gloire de nous en déclarer les plus belles opérations ; un autre apporte les décisions du Droit et du Code : Il s’en trouve qui discourent très ingénieusement des Aphorismes de la Médecine. […] Et néanmoins il faut donner cette gloire à la Musique, qu’elle a délivré du venin des couleurvres et des aspics, ou toute l’Histoire nous trompe ; si elle peut le plus, pourquoi ne pourra-t-elle pas le moins ? […] On sait assez que dans la corruption du siècle où nous vivons, les mauvaises causes ne manquent point de protecteurs ; mais la vérité qui est toujours victorieuse tire sa plus grande gloire des combats qu’il lui faut rendre. […] Quel plus puissant attrait y pouvait-il avoir pour tirer un homme à la débauche, que de voir que les dieux faisaient gloire de leurs impuretés ? […] que nous voulons avoir part à ses artifices, et que nous faisons gloire dès cette vie de porter ses couleurs ?
Ils lui donnèrent bien une place distinguée dans les cérémonies de la Religion, & dans leurs divertissements particuliers, mais ils ne la regardèrent jamais comme une invention Divine, de laquelle dépendaient la gloire & le salut de l’Etat29. […] On m’accuserait de vouloir insulter les Musiciens d’aprésent, que je me fais gloire d’estimer, & qui réunissent, pour la pluspart, les talens aux bonnes mœurs. […] C’est contredire furieusement les louanges que j’ai éssayé de prodiguer à l’Opéra-Bouffon : comment après m’être quelquefois tant éfforcé, ou sérieusement ou par plaisanterie, à élever ce genre de Spectacle, ai-je ôsé dédaigner un art à qui il doit toute sa gloire ?
Les Lettres, après avoir été portées à un degré de gloire aussi étonnant que rapide dans le dernier siecle, ne jettent plus de nos jours que de foibles rayons sans force, sans chaleur & sans vie. […] Un obstacle plus grand encore, c’est la contradiction entre la gloire de la composition des pièces de théâtre, & la sorte de déshonneur attachée aux représentations de ces mêmes pièces ; c’est la diversité de sentimens & d’opinions sur cette matiere. […] Il ne sallut pas moins à Moliere que tout l’intérêt que Louis XIV prenoit à lui, pour qu’il parvint à mériter la gloire qu’il s’est acquise.
Carpocras, Heluidius, & leurs sectateurs déroboient a Iesus Christ l’honneur d’estre fils de Dieu & à la vierge la gloire de sa pudicité sans macule, laquelle nous est chantee & rechantee par l’Eglise qui separe à ce iour d’ornemens blancs pour tesmoigner la pureté de la Vierge, Tertull. de spect. […] l’Eglise mesmes qui a redoublé l’office à fin qu’on n ẽployast à autre vsage ces saincts iours, ausquels le sainct des saincts la saincteté mesmes a daigné se reuestir de nostre humanité : se faire homme pour nous deifier & rẽdre plus heureux que les Anges, descendre en terre pour nous monter au ciel, bref qui n’a espargné ny sa vie ny son precieux sang qu’il a respandu iusques à la derniere goutte pour expier noz pechez & nous rendre participans de sa gloire. […] Si jadis entre les Payens l’object de la statue & de l’image de l’Empereur arrestoit toutes violences & immodesties, que c’est object du Roy des Roys, de l’Empereur des Empereurs, de ceste Emperiere & Royne mere de Dieu que l’Eglise nous met deuant les yeux en memoire de l’incarnation, mette fin à noz folies & irreuerences plus que payennes : Sur ce subject ie vous allegue vne histoire escrite par Pierre de Montboissier le venerable Abbé de Cluni & Auuergnat, discourüe par Huës Abbé de loüable memoire son deuancier, en plain chapitre la veille de Noel : Sçachez mes freres que Dieu sera auec nous en ceste saincte iournee, qu’il s’esiouyt de voz appareils & s’attend à vostre deuotion seruiable, sçachez außi que le Diable de l’autre part ennemy & enuyeux de vostre felicité s’efforcera d’offusquer la splendeur de ceste iournee & de vos bonnes œuures, ou d’amoindrir la gloire de ceste festiuité, vn de voz freres (parlant de luy) a veu ceste nuict la vierge mere de misericorde tenant sur son giron son fils qu’elle a enfanté ceste nuict, & a veu vne multitude d’Anges qui l’enuironnoit, ce petit enfant, Dieu tressailloit de ioye & applaudissoit des mains & dressant son visage riant & sa parole vers sa mere, vous voyez dit-il ma mere la nuit de ma natiuité remplie d’allegresse, en laquelle les oracles des prophetes & les hymnes des Anges se renouuelleront, & toutes les creatures celestes & terrestres se resiouiront de ma naissance de vostre ventre virginal, où est maintenant la perfidie de l’ennemy damné ?
Scandale ajoute que « les sages de l’Orient devaient leur instruction à une étoile ; ce que Grégoire le Grand a très bien remarqué à la gloire de l’Astrologie. […] pour s’être humilié jusqu’à l’anéantissement, afin de nous élever au plus haut point de gloire ? […] Les Athées en penseront tout ce qu’il leur plaira ; mais Dieu s’élèvera enfin, défendra sa cause et vengera sa gloire offensée.