Ce fut la tout l’apareil des premiers temps ; car les beautez de la nature suffisoient à la facilité des gens de ce siecle. […] Le peuple mesme, ou du moins les honnestes gens qui se trouvoient aux Spectacles, leur jettoient quelques pieces d’argent. […] Tacite ne dissimule pas, que sous Neron les femmes & mesme les gens de qualité ne se soient exposez à l’infamie de ces Combats. […] Les 8. ont un nom Grec, qui signifie des gens qui combatent à cheval. […] Neantmoins, comme il y avoit des gens plus sobres ou plus passionnez pour les jeux, ils ne sortoient point du Cirque ou de l’Amphitheatre.
N’aimoit-on pas les gens de bien et; ne haïssoit-on pas les méchans avant les Bourdaloües ? […] Je conviens qu’il y a des gens assez dépravés pour se dire à eux-mêmes, je sais que je fais mal et; je veux le faire. […] Bien des gens donnent l’aumône à ce misérable ; d’autres la lui refusent. […] Voilà des gens bien pernicieux. […] Sulpice, où le même Prêtre excommuniera dans la même matinée les mêmes gens qu’il communiera dans celle de St.
Gens de considération & de toute sorte d’états sont dans l’habitude d’y aller, sans prétendre commetre le moindre mal. […] Je sai quel est l’endroit où vous prétendez que ce saint Docteur est si favorable aux jeux & aux gens de théatre. […] A vous entendre, ce sont tous gens abominables : & en effet, vous les avez qualifiés d’infâmes. […] Il a plû aux Peres assemblés au nom du saint Esprit, de séparer de leur communion tout les gens de théatre, pendant tout le tems qu’ils continuent de jouer. […] Les gens qui fréquentent habituellement les comédies, sont pour l’ordinaire gens sans piété, sans charité pour les pauvres, sans religion ; gens corrompus dans leurs mœurs, parcequ’ils le sont dans le cœur.
Or comme il y a trois sortes de vie ; celle des Grands dans la Cour des Rois, celle des Bourgeois dans les Villes, & celle des gens de la Campagne, le Théâtre aussi a reçu trois genres de Poèmes dramatiques, savoir, la Tragédie, la Comédie, la Pastorale ou la Satire. » Cette explication des divers genres de Spectacles pouvait être juste du tems des Grecs, mais elle ne l’est plus actuellement. […] Il ne ressemble en rien à la Pastorale, quoique son intrigue soit ordinairement champêtre ; elle ne nous peint que les amours des Bergers, au lieu qu’il nous représente tout à la fois les mœurs naïves des gens de la campagne & les actions du menu Peuple de nos Villes. […] Je pense qu’on ne sera pas faché de trouver ici une définition précise & plus étendue du mot Opéra-Bouffon ; elle le rendra familier à des gens qui se flattent mal-à-propos de l’entendre ; elle servira sur-tout à démontrer pour quel motif le nouveau Théâtre est établi. […] L’Opéra-Bouffon devrait appartenir de droit au menu Peuple, de même que la Comédie est destinée au gens riches & distingués.
Mais comme ils ne savaient pas la manière de les faire, et qu'ils n'avaient point d'Acteurs, ils eurent recours aux Etruriens qui les en instruisirent, et leur donnèrent des gens capables de les jouer et de les bien exécuter, selon l'intention qu'ils avaient ; et ces gens furent nommés Histrions, selon la langue des Etruriens, comme nous dirons ci-après, parce qu'ils nommaient Istres ceux que les Romains nommaient Ludions. […] Donc pour le joindre de près, il suffira d'expliquer ici que jamais l'impudence de la débauche n'inventa rien de plus détestable que ces jeux, et que l'honnêteté n'en peut souffrir le discours ni la pensée ; il ne se trouva point de gens assez effrontés capables de divertir le peuple par bouffonneries, par Danses, par grimaces, par le récit de toute sorte de lascivetés, par l'image des actions que l'iniquité couvre même de la nuit et du silence, dont le peuple ne voulût composer cette horrible dévotion. […] Au commencement ils avaient des gens qui récitaient le sujet qu'ils devaient exprimer, mais quand les Spectateurs furent accoutumés à ce langage du corps, ils l'entendaient aussi facilement que la Poésie. […] Les Pétauristes, ou gens qui volaient, et se faisaient tourner dans des roues avec beaucoup d'art. […] , c'est-à-dire Farceurs, Bateleurs et Bouffons, monstres de la nature ou de la morale, capables de donner quelque impertinent plaisir à la plus vile populace ; Et ce sont là véritablement ceux que l'on nommait Histrions, Scéniques ou Scénatiques, gens de scène ou de Théâtre, pratiquant l'art de jouer, bouffonner, et faire montre de leurs corps, par des postures insolentes, et par de ridicules plaisanteries.
Certes, il faut avouer que Molière est lui-même un Tartuffe achevé, et un véritable Hypocrite, et qu’il ressemble à ces Comédiens, dont parle Sénèque, qui corrompaient de son temps les mœurs, sous prétexte de les réformer, et qui sous couleur de reprendre le vice, l’insinuaient adroitement dans les esprits : et ce Philosophe appelle ces sortes de gens des Pestes d’Etat, et les condamne au bannissement et aux supplices. […] Tout ce qu’elle avait de mauvais, avant ce grand Cardinal, c’est qu’elle était coquette et libertine ; elle écoutait tout indifféremment, et disait de même, tout ce qui lui venait à la bouche ; son air lascif et ses gestes dissolus rebutaient tous les gens d’honneur, et l’on n’eût pas vu en tout un siècle une honnête femme lui rendre visite. […] Et voyant qu’il choquait toute la Religion, et que tous les gens de bien lui seraient contraires, il a composé son Tartuffe, et a voulu rendre les dévots des ridicules ou des hypocrites : il a cru qu’il ne pouvait défendre ses maximes, qu’en faisant la Satire de ceux qui les pouvaient condamner. […] Mais s’il lui restait encore quelque ombre de pudeur, ne lui serait-il pas fâcheux d’être en butte à tous les gens de bien, de passer pour un libertin dans l’esprit de tous les Prédicateurs, et d’entendre toutes les langues que le Saint Esprit anime, déclamer contre lui dans les Chaisesr, et condamner publiquement ses nouveaux blasphèmes ? […] , « qu’il lui est très fâcheux d’être exposé aux reproches des gens de bien, que cela est capable de lui faire tort dans le monde, et qu’il a intérêt de conserver sa réputation » : Puisque la vraie gloire consiste dans la vertu, et qu’il n’y a point d’honnête homme que celui qui craint Dieu, et qui édifie le prochain.
L a nouveauté du Théâtre dont je parle souvent dans le cours de cet ouvrage, le rend peut-être moins respectable aux yeux de certaines gens. […] Les gens à préjugés ont quelque apparence de raison de ne vouloir pas aller entendre & applaudir des Acteurs qu’on regarde comme flétris. […] Les Gens dont j’ai parlé plus haut, ennemis de la Comédie par ignorance ou par entêtement, voyent sans doute le nouveau Théâtre de mauvais œil ; ils doivent penser qu’on a très-grand tort de multiplier les Spectacles : il est aisé de leur faire sentir combien ils sont dans l’erreur. Je ne veux pourtant pas m’en donner la peine ; j’ai dessein d’éclairer ici des gens un peu plus respectables. […] Le Public, les Gens de Lettres, & les Acteurs mêmes y gagneraient.
L’auteur dit à un acteur : Bien des gens en pensent autrement. […] Il tâche d’en montrer les avantages ; la cour, la ville l’approuvent, les gens de Lettres le désirent : je le crois lui seul tout cela. […] Les personnes qui ont cru s’y reconnoître ont jetté les hauts cris, jusqu’aux comédiens, gens peu en droit de se plaindre de la censure, & depuis long-temps accoutumés au mépris des gens de bien, & qui ont osé faire le procès à cet intrépide adversaire du vice & de l’irréligion. […] Ils ont fait des abonnemens à tant par an à bien des gens qui ne veulent pas prendre la peine de payer chaque fois. […] Qui ne seroit pas indigné de voir des Gens de Lettres soumis à cet humiliant despotisme ?
Dans son Sermon sur le mauvais riche & Lazare, pour faire sentir la vanité des richesses, il compare les gens riches aux Comédiens. […] Ainsi quand vous verrez des gens opulens, ne les croyez pas véritablement heureux & riches ; ils n’en ont que l’apparence. […] Si je demande, convient-il de renverser les loix de la nature & de porter les gens à l’impureté, tout le monde répondra que c’est un crime punissable. […] Mais ce sont des gens infames, dites-vous. Et vous employez des gens infames pour louer vos Princes, pour eux vous foulez le peuple, & vous vous ruinez.
Elle prend différentes nuances selon le caractere des gens, & ne produit pas toujours d’aussi pernicieux effets. […] Le choix de ses personnages répond à ce goût : ce sont toujours des gens riches, des gens de condition, qu’il ne convenoit pas de faire agir & penser autrement. Les autres Auteurs comiques font parler toute sorte de gens, bourgeois, artisans, gens de la campagne, & pour un homme qui a de la naissance & de la fortune, qu’on n’introduit guere que pour le jouer, il y en a vingt qui ne sont que peuple : c’est la comédie roturiere. […] Ici par goût, par choix, par habitude, on ne voit que des gens élevés : c’est, pour ainsi dire, là comédie noble. […] On y voit à tout moment des gens à genoux aux pieds d’une femme.