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357. (1772) Spectacles [article du Dictionnaire des sciences ecclésiastiques] « Spectacles. » pp. 150-153

Le Cardinal d’Aguirre, qui fut long-tems Professeur en Théologie à Salamanque, parle avec force contre les spectacles dans sa grande collection des Conciles d’Espagne, & cite un grand nombre de Docteurs espagnols, qui les condamnent.

358. (1603) La première atteinte contre ceux qui accusent les comédies « LA PREMIÈRE ATTEINTE CONTRE CEUX QUI ACCUSENT LES COMÉDIES » pp. 1-24

Pardonnez à l’insuffisance de mon esprit, belle âme, qui en la comparaison de chose incomparable, n’avez semblable que vous : La similitude des pierres précieuses vous offense, elles ont leur être en la terre, et votre origine est au ciel, si ce n’est de celles d’Egypte qui naissent au plus haut de l’Ether : Vous en avez le feu et l’éclair étincelant, et moi pour vous honorer j’en tiens la constance, qui m’a fait entreprendre cette matière qui est une pierre de prix : Voyez que dans ma main elle sera brute en la terre, sans être en œuvre ; donnez-lui sa vraie feuille, la chaleur et le teint selon l’aspect de votre Soleil : affinez son lustre pour la faire étinceler sans nuage, cendre, noirceur, paille, filandre, poudre qui puisse permettre à la lime de mordre ou d’altérer qu’elle ne perde sa couleur qu’en votre flamme, pour se changer, comme le mauvais Saphir en un bon diamant : Et au lieu que j’en fais une Charite sans grâce, relevez-le de celles que vous tenez qui vous font esclaver, dominer et triompher des âmes plus parfaites, pour ne parer vos trophées de dépouilles éteintes en ce combat qui est plus glorieux que ceux de Jupiter, d’Apollon, de Palémon, et d’Archémore : aussi en avez-vous un prix plus excellent que l’olivier, le pommier, l’ache, et le pin : car vous en rapportez les couronnes immortelles qui n’étaient dues qu’aux immortels : et décochant par paroles les sagettes des Muses, comme un second Anthée vous reprenez nouvelles forces, non pas en touchant la terre, mais en vous élevant au ciel, où vos propos nous ravissent, non sur les ailes d’or d’Euripide, mais sur les célestes de Platon, qui portent nos désirs jusques au lieu où la vertu fait sa demeure, nous rassasie du délicieux miel de Python, du nectar de Calliope, purifie nos oreilles, éclaire les yeux de notre esprit humecte nos âmes d’une rosée dont la douceur éteint toute amertume, et ne nous laisse que le regret de voir beaucoup d’hommes mal nésk, qui pour entendre la mélodie Phrygienne ne sont pas atteints d’une divine fureur : mais comme le Temple des Euménides en Athènes rendait frénétique celui qui n’y apportait le respect qui était dû, le vôtre a eu la même propriété : et ainsi que Lycaon fut changé en loup, vous les avez fait transformer en bêtes hurlantes.

359. (1667) Traité de la comédie et des spectacles « Sentiments des Pères de l'Eglise sur la comédie et les spectacles — 4. SIÈCLE. » pp. 120-146

C'est pourquoi détournons nos yeux des vanités, de peur que la vue de ces folies n'imprime de mauvais désirs dans notre âme ; Et sans parler du sens mystique de ce passage, Dieu veuille que cette interprétation ait la force de retirer des Spectacles du Cirque et du Théâtre, ceux qui y courent: Ces Jeux que vous regardez ne sont que vanité, élevez vos yeux vers Jésus-Christ, et détournez-les des Spectacles, et de toutes les pompes du siècle.

360. (1694) Réfutation des Sentiments relâchés d'un nouveau théologien touchant la comédie « Réfutation des sentiments relachés d'un nouveau Théologien touchant la Comédie. » pp. 1-190

10 » Nous convenons avec ce saint Docteur et avec vous qu’il en est de l’esprit comme du corps, et que le corps ne pouvant subsister dans une fatigue continuelle, à moins qu’il ne reprenne de nouvelles forces dans le repos, l’esprit ne pourrait point aussi durer dans une action longue et violente, s’il ne se donnait quelque relâche par le divertissement ; par là le divertissement en général est non seulement permis, mais même nécessaire. […] Ainsi à prendre cette première condition à la rigueur, il faudra que la Comédie, et que ceux qui la jouent, et que ceux qui y assistent, n’aient d’autre but, soit en jouant, soit en y assistant, que de donner ou de prendre quelque soulagement pour le corps ou pour l’esprit, afin qu’ils trouvent dans cette récréation de nouvelles forces pour agir. […] Je vous ai déjà dit que quoique les grossièretés soient bannies du Théâtre, aussi bien que les impiétés, de la manière qu’elles pouvaient y être reçues autrefois, elles y paraissent pourtant toujours en une autre manière ; c’est-à-dire, enveloppées de nuages, au travers desquels l’homme par la force de sa corruption, s’aperçoit toujours trop tôt de tout ce que ces nuages couvrent de malignité. […] Or l’Auteur en la composant n’a d’autre dessein que de traiter une passion avec tant de tendresse, de délicatesse et de force, qu’il puisse l’inspirer et la faire ressentir ou aux Lecteurs ou aux spectateurs de sa Pièce, qui ne contient en elle d’autre dessein que celui que l’Auteur s’est proposé : plus il est habile, mieux il réussit dans son dessein. […] C’est ce que font les Chrétiens, qui les Dimanches et les Fêtes n’abandonnent leurs occupations ordinaires que pour être assidus au Service divin, dans lequel même ils trouvent du soulagement pour leur corps et leur esprit, et de nouvelles forces pour remplir leurs emplois.

361. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre IV.  » pp. 97-128

Cependant ces histoires même n’épargnent pas plus la scene que ses autres œuvres ; il doit en être bien persuadé, pour s’être permis de décréditer son idôle, & d’affoiblir le culte qu’il lui rend depuis si long tems ; la force de la vérité a pu seule les lui arracher contre son inclination & son intérêt, voilà les traits que je veux recueillir, je n’en garantis pas l’exactitude, il peut y avoir bien des choses altérées, sur tout dans ce qui intéresse la Réligion & le Clergé. […] ayant consumé les forces de son corps, né plus agile que robuste, il éprouva la caducité avant le tems, & son esprit s’affoiblissant avec le corps, il ne resta rien du grand Condé, les deux dernieres années de sa vie : il mourut en 1680.

362. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre V.  » pp. 129-160

ton aîle fugitive, Tantôt couvre la sombre rive Du triste séjour de la, mort, Tantôt elle plane avec gloire Sur les lieux sacrés de l’histoire, Force la demeure du sort. […] Qui force le particulier de monter sur le théatre, ou d’aller au parterre ?

363. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quatorzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littérairesn sur le théatre. — Chapitre I. De la Pudeur. » pp. 4-35

Il est injuste de se prévaloir de sa force pour attaquer, & ensuite mépriser la foible dont on a triomphé . […] A-t-elle la force de l’Aigle, qui plane au-dessus des nues ?

364. (1774) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre seizieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre I. Diversités curieuses. » pp. 5-37

Sa puissance, sa sagesse, sa bonté infinie ont-elles besoin du secours de l’art, & de la force du génie ? […] Ils savent fort bien manier, Et leur langue & leur gosier, A faire force beaux passages De mille discordans accords, Et de mille accordans discords Animant leurs nombreux ramages.

365. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre VIII. Du Clergé comédien. » pp. 176-212

A ces mots, l’Abbé s’enflamma, court au Théatre, fait sentir aux Comédiens la beauté de cette piece, & force leur admiration. […] La Camargo, l’une des plus célébres Danseuses qui ayent paru en France, sur-tout pour la force, la vivacité, la légéreté, les entrechats, cabrioles, quitta le Théatre par Religiou à quarante-un ans, & a survécu dix-neuf ans, & a mené une vie chrétienne.

366. (1715) La critique du théâtre anglais « CHAPITRE III. L’insolence du Théâtre Anglais à l’égard du Clergé. » pp. 169-239

Un discernement exquis et sûr qui saisit les choses du côté de la nature, et de l’usage, ne l’abandonne jamais : une force de raison soutenue et une vivacité d’imagination modérée, règnent également dans ses ouvrages : son bel esprit ne s’évapore point en idées vaines et chimériques, et sa fureur poétique ne l’entraîne jamais au-delà des règles. […] Puisqu’une telle représentation est un abus accordé par force à la dureté du siècle, et que le lieu où elle se fait est un lieu profane, elle ne saurait être excusable, quelques mesures que l’on prenne.

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