« Lorsqu’un mortel a été assez malheureux pour tomber dans les pièges de ces enchanteresses, il est perdu dans un labyrinthe d’où il ne sort plus ; l’adresse, la fourberie, les faux serments, le désespoir simulé, sont des détours dans lesquels il ne saurait se retrouver.
Tartuffe n’est point comme Monsieur Jourdain un personnage risible, c’est un monstre exécrable qui soulève l’indignation : il fallait être doué d’un certain courage pour oser montrer ainsi à nu l’âme d’un faux dévot, à une époque où les tartuffes n’étaient pas rares, et l’opprobre dont Molière les couvrit fut une bonne leçon pour les mœurs.
Je sais bien que les Pères ont insisté particulièrement sur ce qu’il n’y avait point de spectacle, qui ne fût dédié à quelque fausse divinité, et qui ne tint dans son origine ou dans son exécution, quelque chose de l’idolâtrie.
Croira-t-on que les faux dévots eussent du plaisir à s’y voir peints ? […] » Il est évident que l’une de ces deux opinions est fausse ; car si Molière, pour plaire à son siècle, a voulu tourner la vertu en ridicule, un si lâche adulateur du vice n’était rien moins qu’un honnête homme ; s’il a voulu se peindre lui-même dans Alceste, il n’a pas prétendu s’exposer à la risée du public ; s’il fait aimer et respecter ce caractère sans le vouloir, et en dépit de son art, le ridicule de la vertu n’est donc pas celui que le monde pardonne le moins. […] Qu’il s’emporte sur tous les désordres dont il n’est que le témoin… mais qu’il soit froid sur celui qui ne s’adresse qu’à lui ; qu’une femme fausse le trahisse, que d’indignes amis le déshonorent, que de faibles amis l’abandonnent, il doit souffrir sans en murmurer ; il connaît les hommes. […] La jeunesse facile et crédule donne souvent dans le piège d’un faux amour, comme dans celui d’une fausse amitié ; mais est-ce pour avoir appris au spectacle à discerner le véritable ?
tantôt ils le marquent par d’autres titres aussi odieux ; & il est bien certain que l’on n’y commence & que l’on n’y finit aucune représentation par la priére, à moins que par un reste d’idolâtrie on ne la fasse à quelque fausse divinité. […] Il y détruit avec une force invincible les fausses raisons dont on se servoit, pour justifier une pratique si criminelle.
Quelques-uns prétendent que le faux Prophète des Musulmans ordonna lui-même de la bannir avec soin ; mais ils n’ont aucune preuve de ce qu’ils avancent. […] Gessner, je les ai perdus par l’infidélité d’un faux ami.
car si le Diable ne se masquoit & transformoit en Ange de lumiere, si les faux Prophetes, Idolatres, heretiques, hypocrites, sorciers, & ses autres sectateurs n’estoient trauestis & affublez d’vne robe d’innocence, ils n’attireroient tant de peuples à leur cordele, & si on leuoit le masque on ne vit iamais rien de si hideux & espouuantable soubs ces apparences exterieures : sans le masque, tout ainsi que les Attelains, ils ne ioüeroient pas bien leur personnage & n’auroient l’asseurance de se faire voir à descouuert. […] n’est-il pas ainsi que tout ce qui est faict par les ministres des Demons est faux & forcené, quand vn homme affoiblissant la vigueur de ses forces & raualant son courage masle se change en vn maintien effeminé, & se comporte en ceste action auec tant de molleße & dexterité qu’il semble se repentir de ce qu’il est homme ?
C’en est assez pour le fait, contre quoi nos Auteurs ne s’inscriront pas en faux : au regard du droit, il n’est pas besoin de grands raisonnements pour prouver que c’est un crime que de jurer. […] Certes, l’histoire de sa création est fausse ; c’est de la côte de la femme qu’il fut formé.
Ils sont donc ridicules ces faux serieux ; & font ridicules, sans pouuoir faire rire les Senateurs de Venise, parce qu’ils sont ridicules, sans estre plaisans.
Il n’est pas necessaire de décrire icy la diuersité de tant de ieux & d’inhumains sacrifices, ou la barbarie d’vn Prestre des faux Dieux s’estend le plus souuent sur les mortels.