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74. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. — CHAPITRE VII. Histoire des Cas de Conscience. » pp. 159-189

Boursaut le fit & même avec excès. […] On parloit, on prêchoit en général sur les jeux & les divertissemens ; on recommandoit la modération, on faisoit craindre les excès & l’occasion du vice, on défendoit aux enfans, aux domestiques d’y aller perdre leur tems ; mais on se contentoit de les mépriser, sans daigner établir ou combattre leur légitimité. […] Une image de péché qui s’étale, une passion qui se réalise, qui s’anime, se répand, se glisse dans les cœurs ; la brutalité qui vomit des infamies, l’impudence qui fait trophée des excès, sont peu à craindre, le dégoût, le mépris, l’horreur qu’elle inspire en sont le contrepoison ; mais la finesse qui les voile en est le sel. […] Pour fournir aux folles dépenses, il accabla le peuple d’exactions énormes, & les ayant poussés à bout il alluma le feu de la révolte, il l’alluma dans le cœur des plus honnêtes gens, & des plus fidéles sujets par l’indécence & l’impiété de ses jeux : On ne peut disconvenir que les spectacles que les Juifs n’avoient jamais souffert chez eux, quoique soumis aux Grecs depuis Alexandre, quoique liés aux Athéniens chez qui le théatre étoit plus florissant, que ces spectacles ne fussent absolument contraires à l’esprit de leur Réligion, à la loi de Moyse, qui condamne tous ces excès, & à leurs mœurs naturellement graves, sérieuses, modestes & même assez réglées depuis le retour de la captivité de Babilone ; ils avoient donc raison de s’opposer à ces innovations pernicieuses où tout devoit les allarmer & les révolter.

75. (1774) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre seizieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre VII. Autre suite de diversités curieuses. » pp. 173-202

Son génie fut favorablement secondé par l’excès auquel les ridicules étoient portés de son temps. […] Cet excès de flatterie surprend dans un Ecrivain qui a de l’esprit, du goût, de la sincerité, de la sévérité, même dans le temps qu’il reconnoît ses défauts, & dans un homme qui avoit beaucoup moins de religion qu’un grand nombre d’autres qu’il poursuit dans tout son livre, non seulement avec zele, ce qui est très-louable, mais avec acharnement. ce qui ne l’est pas ; non-seulement Moliere n’a pas reformé les mœurs, mais il les a corrompues, plus que les nouveaux Philosophes, cet Ecrivain est un amateur du theatre, Auteur lui-même, qui s’entortille dans les éloges pour ne pas déplaire à ses amis, ni trahit tout-à-fait la vérité, & se déchaîne contre ses adversaires qui ne lui ont que trop donné prise, & l’ont cruellement offensé. […] L’amour, dit Bossuet sur la comédie, l’amour, cette foiblesse malheureuse, cette plaie profonde de l’humanité, ce sujet éternel de la vigilance & de la crainte des élus, regne éternellement sur le théatre avec ses intrigues, ses transports, ses excès. […] A ces excès peuvent se rapporter les charivaris, especes de bal ambulant, où l’on insulte les veufs qui se remarient, & où, à la faveur de l’obscurité, se commettent les plus grands désordres, non par le peuple seul, mais par les personnes les plus distinguées que le masque & la nuit enhardissent, & que le vice dégrade au-dessous de la plus vile populace.

76. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre IV. Du Conquérant de Sans-souci. » pp. 88-120

Cette morale, cette discipline militaire que suivent dans le monde tous les philosophes célibataires, véritablement Sans-souci, pour la religion & pour les mœurs, ce seroit la matiere d’une vraie farce de la foire, où le soldat & le Monarque figureroient admirablement, si la religion & la vertu permettoient de rire de ces honteux excès. […] Il condamnoit les subtilités des Luthériens ; les excès des Calvinistes qui cassent les vitres, point de Confession, la Communion arbitraire pour qui en voudroit ; le culte des Images libres, il en faut au peuple ; point de Moines, point de Célibat des Prêtres, point de Paradis terrestre ni d’Enfer éternel. […] Ce ne sont que des compilateurs, leurs chefs-d’œuvres des plagiats, des répétitions : il n’y a de neuf que l’excès de l’impiété, & l’impudence à les répandre, ou quelquefois l’hypocrisie à les déguiser sous un air de modération qu’on nomme tolérance, bienséance, patriotisme, qui arrête les plus grands attentats contre la Divinité, & la puissance royale qu’on ébranle. […] Ne suivez pas pourtant mon exemple ; il y a de l’excès : tous vos officiers vous suivroient, & travailleroient plus pour leur plaisir que pour votre armée.

77. (1834) Discours sur les plaisirs populaires « Discours sur les plaisirs populaires, les bals et les spectacles » pp. 1-33

Nous y verrons à quels excès ont pu se porter les rivalités, la jalousie, l’ambition, et ces controverses inintelligibles, et ces dogmes bizarres qui exaltent les esprits, les divisent et produisent les schismes ; nous y verrons l’Eglise de Rome déclarant schismatique l’Eglise de Constantinople ; l’Eglise grecque déclarant schismatique l’Eglise romaine, et toutes deux se condamnant avec raison, car toutes deux ont dénaturé la religion du Christ, et déserté sa morale pour se partager les royaumes de la terre, et ont ainsi sacrifié sur les hauts lieux et adoré le veau d’or. […] Vous ne supposez pas que je veuille défendre, excuser l’homme dégradé, avili, qui, oubliant chaque jour sa dignité, se vautre dans les excès d’une hideuse ivrognerie. […] Bornons-nous à des vœux, pour que ceux qui spéculent sur les plaisirs du peuple n’abusent pas de sa confiance et ne lui fournissent que des boissons pures de toute mixtion malfaisante, car, sans cela, eux seuls seraient coupables de ce qui paraîtrait excès de la part de leurs victimes. […] Elle célèbre pendant trois jours ce qu’elle appelle les quarante heures en expiation de ces excès auxquels se porte toute la population.

78. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre treizieme « Réflexions morales, politiques, historiques,et littéraires, sur le théatre. — Chapitre II.  » pp. 36-74

Minerve, (c’est la sagesse) offensée à l’excès de la profanation de son temple, s’en vengea sur telle dont la beauté & la parure en avoit été l’occasion. […] Leur passion les livre à cet excès jusque dans le Temple, & sous les yeux de la Sagesse. […] Ces excès étoient alors nouveaux pour les Romains, chez qui le luxe ne s’étoit pas encore introduit, comme il fit dans la suite, à leur grand malheur : Nondum translato Romana in sæcula luxu. […] Les excès de la parure de Cléopatre sont incroyables ; ceux des Actrices font tout croire. […] Ces dissertations sont bien inutiles, elles ne justifieroient pas leur luxe, l’excès de leur parure, de leur coquetterie.

79. (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre premier. Remarques Littéraires. » pp. 11-51

Ecarter les excès grossiers de Caprée, de Crisis, des Sibarites, qui, dans une nation polie, ne plairoient à personne. […] Mais ce qui la mérite, c’est l’utile dessein qu’on attribue à ce peintre de corriger les mœurs par les tableaux grotesques, des divers excès où font tomber les vices. […] Ce sont des suites de tableaux où se voient les excès, les folies, les ridicules, les malheures de toutes les passions : une galerie où ils seroient ramassés seroit un traité de morale, & vaudroit des sermons. […] Dans l’ivresse, les hommes ont la folie de renforcer le vent, par la fadeur des leurs éloges, l’excès de leurs hommages, & l’enthousiasme de leur passion. […] Quel peut être l’effet de l’espece humaine, non-seulement informe, mais corrompue à l’excès, dont on souille sans cesse la scène ; de ces fables scandaleuses & ridicules des dieux & des déesses du paganisme, dont on étale les débauches ?

80. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quatorzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littérairesn sur le théatre. — Chapitre VI [V]. Élizabeth d’Angleterre. » pp. 142-187

C’étoit si peu de chose, que malgré l’excès de leur flatterie, les Anglois les ont laissé perdre. […] Les folies de sa cavalcade, les excès de son faste, sa qualité de femme & de bâtarde, font de son : couronnement une vraie farce. […] Ces excès, qui ne sont pas dans le génie d’une nation grave & sérieuse, furent vrai-semblablement inconnus à Philippe II, de tous les Rois le plus severe. […] Toutes les estampes font foi de ses excès. […] Tout le monde étoit surpris de ces excès.

81. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre VII. De la Diction. De la Poësie dans la Tragédie. » pp. 122-130

L’enflure n’est pas une imitation, c’est un excès de la Nature.

82. (1691) Nouveaux essais de morale « XIV. » pp. 151-158

Une des principales raisons du danger de la Comédie, c’est qu’elle ne tend qu’à flatter les trois plus dangereuses passions de l’homme, l’amour, l’ambition et la vengeance, en nous faisant sentir du plaisir dans la représentation des plus grands excès de ces passions, car certainement si nous n’aimions pas ces passions, comme nous ne les devrions pas aimer selon la profession que nous faisons d’être Chrétiens, nous ne serions pas touchés de tant de plaisir dans leur représentation.

83. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « XXXI. Réflexions sur la vertu qu’Aristote et Saint Thomas après lui ont appelée Eutrapelia. Aristote est combattu par Saint Chrysostome sur un passage de Saint Paul. » pp. 117-123

Après avoir purgé la doctrine de Saint Thomas des excès dot on la chargeait, à la fin il faut avouer avec le respect qui est dû à un si grand homme, qu’il semble s’être un peu éloigné, je ne dirai pas des sentiments dans le fond, mais plutôt des expressions des anciens pères sur le sujet des divertissements.

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