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218. (1694) La conduite du vrai chrétien « ARTICLE VI. » pp. 456-466

Reste donc à examiner si ces sortes de divertissements sont licites, et s’ils ne sont point accompagnés de circonstances et défauts qui les rendent illicites et condamnables ; et pour cet effet considérons-les, et les regardons dans l’esprit, et selon la règle des plus saints hommes qui nous aient précédés. […] C’est donc des spectacles infâmes où l’on ne voit, et on n’entend que postures méfiantes et déshonnêtes, et paroles équivoques, quelquefois même brutales, dont j’ai eu dessein de parler ; et c’est encore sur ceux-là mêmes sur lesquels, mon cher Lecteur, je veux vous faire entendre derechef les sentiments de ceux qui les ont regardés dans l’esprit de Dieu. […] C’est donc par ce moyen que tous les mystères du Symbole sont ruinés dans nos cœurs , et après avoir sapé ce premier fondement de notre créance, tout ce qui suit des autres vérités du Symbole menace ruine dans nos esprits : et un peu après, ce même Saint ajoute : s’il y a donc quelqu’un qui s’imagine que de se trouver aux spectacles ne soit qu’une faute légère, qu’il considère attentivement tout ce que nous venons de dire, et qu’il prenne bien garde que le plaisir et le contentement ne se trouve pas aux spectacles, mais la mort ; et quelques lignes après il dit, qu’est-ce qu’on remarque de semblable chez les Infidèles et chez les Barbares ?

219. (1661) Le monarque ou les devoirs du souverain « SIXIEME DISCOURS. Si le Prince peut apprendre les Arts Libéraux, comme la Peinture, la Musique, et l’Astrologie. » pp. 195-201

Quoique ce Discours soit plus curieux que nécessaire, et qu’il importe peu de savoir si le Monarque doit appliquer son esprit à ces Arts, qui pour leur noblesse sont appelés Libéraux, et si pour se délasser des affaires il se peut exercer à la Peinture et à la Musique ; J'ai cru néanmoins que je devais traiter ce sujet, parce qu’il a déjà été traité par quelques autres ; Joint que voulant former un Prince, je suis obligé de lui marquer aussi bien ses exercices que ses occupations, et d’examiner si la main qui porte le Sceptre peut prendre quelquefois le Pinceau pour se divertir et s’égayer. […] La Peinture est une Poésie muette qui immortalise les grands hommes, qui nous fait voir leurs sentiments sur leurs visages, et qui nous représentant leur air et leur port, nous représente quelque chose de leur esprit. […] Si bien qu’il y avait de la Politique dans son harmonie, et pendant qu’il accordait son Luth avec sa voix, il songeait à réunir les esprits de ses Sujets, et à mettre une parfaite tranquillité dans son Etat.

220. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. — CHAPITRE III. Extrait de quelques Livres.  » pp. 72-105

Nos résolutions dépendent de l’état de notre ame : on refuse tout quand la tristesse s’empare de l’esprit & on accorde tout quand cette vapeur est dissipée. […] Homme d’esprit, disent les Affiches de Septembre 1767, mais écrivain singulier. […] Esprit des Loix, L. […] Ses poésies sacrées, ses lettres philosophiques, annonçoient un esprit entiérement tourné à la Réligion & à la Morale ; mais il est bien difficile d’oublier ce qu’on aime. […] Ce n’est point la nature ; c’est une atrocité imaginée par un esprit noir, sans aucune vraisemblance.

221. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre II.  » pp. 37-67

Souiller son esprit, son imagination, sa mémoire, son cœur, ses yeux, ses oreilles, sa langue, par une corruption même feinte ? […] Le Diable amoureux est un mauvais roman, où sous le vieux cadre de sorcier & de revenant, on dit bien des choses plates, triviales, sans goût, sans esprit ; tout son mérite est une multitude de caricatures, de figures grotesques, de démons, de sorciers qui peuvent un moment amuser les enfans & le peuple ; il ne vaut pas le diable boiteux du sieur le Sages, où il y a du sel & de l’esprit. […]  5 & 6, ce qui est aussi contraire à la sainteté de son état, & au caractère de son esprit, qu’à la Réligion & aux mœurs. […] L’esprit républicain devient grandeur d’ame ; la fierté Romaine gasconnade ; le goût du siécle, le caractère des Nations, le style des auteurs donnent à Melpomene & à Thalie des airs, un accent, une phisionomie différente. […] Les analises de Bourdaloue très-utiles pour diriger l’esprit, & donner de l’ordre & de la méthode, n’ont jamais allarmé, & converti le pécheur.

222. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE V. De la Parure. » pp. 107-137

De là, dit l’Auteur de l’Esprit de la Ligue, Tom. 2. […] Un ouvrage d’esprit sur des matieres utiles, même indifférentes, instruit, plaît, amuse, du moins ne corrompt pas. […] n’y cherche-t-on, n’y trouve-t-on que le plaisir de l’esprit ? […] Le monde en badinera ; supporte-t-il l’esprit de Dieu qui l’a dicté ? […] Mais puisqu’on les voit au théatre, on ne sera pas surpris de leur en voir prendre l’esprit & le ton.

223. (1705) Sermon contre la comédie et le bal « introduction » pp. 175-177

, pour ne pas toutefois confondre et accabler vos esprits par une multitude de préceptes, Jésus-Christ et saint Paul après lui, réduisent tout à la charité qui en est la fin, et qui fait tout le prix et le mérite des vertus Chrétiennes, car elles ne sont toutes que diverses formes et impressions du saint amour, ainsi la tempérance que je vous prêche cette semaine n’est autre, selon la belle définition qu’en donne saint Augustin, qu’un amour qui fait rejeter les plaisirs dont il pourrait être affaibli. […] Quelque bonne et indubitable que soit la cause que je défends, je ne le puis faire avec succès, si le Saint Esprit ne vous fait sentir la force de mes raisons qui sont les siennes.

224. (1667) Traité de la comédie « Traité de la comédie — XX.  » pp. 478-479

 » Or comme la seule utilité du divertissement est de renouveler les forces de l'esprit et du corps, lorsqu'elles sont abattues par le travail; il est clair qu'il n'est permis de se divertir tout au plus, que comme il est permis de manger. […] Car il est visible qu'ils n'y vont pas pour se délasser l'esprit des occupations sérieuses, puisque ces personnes, et particulièrement les femmes du monde, ne s'occupent presque jamais sérieusement.

225. (1675) Traité de la comédie « I. » pp. 272-274

Mais il s'est trouvé des gens dans celui-ci, qui ont prétendu pouvoir allier sur ce point la piété et l'esprit du monde. […] Il faut regarder quelle est la vie d'un Comédien et d'une Comédienne, quelle est la matière et le but de nos Comédies ; quels effets elles produisent d'ordinaire dans les esprits de ceux qui les représentent, ou qui les voient représenter ; quelles impressions elles leur laissent ; et examiner ensuite si tout cela a quelque rapport avec la vie, les sentiments et les devoirs d'un véritable Chrétien.

226. (1675) Traité de la comédie « XX.  » pp. 306-308

 » Or comme la seule utilité du divertissement est de renouveler les forces de l'esprit et du corps, lorsqu'elles sont abattues par le travail; il est clair qu'il n'est permis de se divertir tout au plus que comme il est permis de manger. […] Car il est visible qu'ils n'y vont pas pour se délasser l'esprit des occupations sérieuses; puisque ces personnes, et particulièrement les femmes du monde ne s'occupent presque jamais sérieusement.

227. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE II. Du Mariage. » pp. 30-54

L’espérance d’un droit futur ne donne aucun droit présent sur la personne, & la condition que l’esprit pourroit intérieurement y mettre, ne réalise rien dans l’objet, & le consentement que l’on y donne rend le plaisir présent & réalise le péché. […] il faut que l’esprit & les leçons du théatre aient donné bien de l’ascendant à l’irréligion & au vice, & que cet esprit soit bien marqué au sceau de la réprobation ; il faut que la piétié & la comédie, l’Évangile & le spectacle, soient des ennemis bien déclarés & bien irréconciliables, pour ne pouvoir entendre parler l’un de l’autre. […] Le théatre Payen, dans le temps des persécutions, pouvoit-il être plus anti-chrétien que l’est aujourd’hui l’esprit théatral ? […] Moliere a sacrifié les mœurs à son esprit, & son devoir à son génie. […] Quel spectacle que celui de la femme forte dont le Saint Esprit a tracé le portrait !

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