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167. (1754) La Comédie contraire aux principes de la morale chrétienne « La comédie contraire aux Principes de la Morale Chétienne. — XII. Son opposition aux vœux du Batême. » p. 25

Sera-t’on enfin étonné d’entendre tous les saints Docteurs de l’Eglise reprocher aux chrétiens leur assistance aux Spectacles comme contraires aux engagemens solemnels qu’ils ont contractés dans leur Batême ?

168. (1668) Idée des spectacles anciens et nouveaux « Idée des spectacles anciens et nouveavx. — Des anciens Spectacles. Livre premier. — Chapitre II. Des Spectacles des Romains en general. » pp. 7-8

La naissance des choses a toûjours de l’impureté : L’on n’entend au berceau que des cris & des begayemens, & il vaut mieux passer d’abord aux choses avancées, & cueillir les fruits dans leur maturité.

169. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE VI. Du sérieux et de la gaieté. » pp. 128-149

la vertu peut-elle se faire entendre ? […] Ces oreilles n'écoutent point, elles entendent ; c'est un instrument de musique, dont les cordes touchées au hasard rendent des sons. […] Quel honnête homme souffrirait ailleurs ce qu'il entend sur la scène ? quelle mère chrétienne le laisserait voir et entendre à ses enfants, et leur donnerait des valets, des soubrettes, des amis, des confidents tels que ceux de la comédie, ou même en voudrait pour soi ? […] On est si accoutumé à n'y entendre que des mensonges, qu'on n'imagine pas y trouver une vérité : du solide dans le pays des fables !

170. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « VII. Paroles de l’auteur et l’avantage qu’il tire des confessions.  » pp. 28-29

« Mille gens, dit-il, d’une éminente vertu et d’une conscience fort délicate, pour ne pas dire scrupuleuse, ont été obligés de m’avouer qu’à heure qu’il est, la comédie est si épurée sur le théâtre français, qu’il n’y a rien que l’oreille la plus chaste ne pût entendre. » p. 38 [« Lettre d’un théologien », page 38].

171. (1675) Traité de la comédie « XIV.  » pp. 294-295

Le silence, la patience, la modération, la sagesse, la pauvreté, la pénitence ne sont pas des vertus dont la représentation puisse divertir des spectateurs ; et surtout on n'y entend jamais parler de l'humilité, ni de la souffrance des injures.

172. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. — CHAPITRE VII. Histoire des Cas de Conscience. » pp. 159-189

Les oreilles chrétiennes ne pouvoient entendre qu’il fut permis d’aller à la comédie. […] Faut-il entendre le P. […] La comédie est allée entendre le sermon le plus apostolique. […] Qu’on se rende de bonne foi justice, va-t-on à la comédie la plus châtiée, sans avoir jetté quelques regards, pris quelque liberté, entendu quelques discours, formé quelque désir, senti quelqu’émotion, consenti à quelque mauvaise pensée, & par-conséquent commis quelque péché ? […] Sous quelque visage que s’offre la nudité, & que se montre le crime, par quelle voix qu’il se fasse entendre, ne lance-t-il pas toujours les traits ?

173. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE IV. Traité de la Danse de Cahusac. » pp. 76-104

Ces femmes publiques étoient en petit nombre dans un endroit écarté, ne séduisoient que quelque voyageur ; nos Sirenes sont sans nombre dans les plus grandes villes, le théatre est par-tout, & par-tout il est plein de monstres demi-femme & demi-poisson, qui ont la Muse Terpsichore à leur tête, & bien loin de s’enchaîner comme Ulisse, de se boucher les oreilles comme ses matelots, on y court, on les appelle chez soi, on n’a ni assez d’oreilles pour les entendre, ni assez d’yeux pour les regarder, ni assez de langues pour les louer, ni assez de bien pour les payer. […] La plupart des mouvemens du corps, des gestes, des attitudes, sont sans doute des signes des mouvemens de notre ame, & comme des traits du tableau, signes très-naturels qui échappent souvent sans qu’on y pense, & n’en sont que plus expressifs, signes moins arbitraires que les mots, qui sont différens dans toutes les langues ; au lieu que les gestes, par-tout les mêmes, sont entendus de tous les hommes, & même des animaux, qui fuient, viennent, craignent, caressent, selon qu’on les appelle ou les menace, qui ont eux-mêmes leurs gestes très-significatifs pour se faire entendre, & entr’eux, & des hommes. […] Un muet peut parler ce langage, un sourd l’entendre. […] Pilade & Batile y brillèrent, on croyoit entendre ce qu’on voyoit. […] Un vestibule sert d’entrée à un superbe sallon ovale environné de gradins en amphithéatre, & surmonté d’une belle galerie, d’où l’on entend la symphonie, & l’on voit les danses.

174. (1855) Discours sur le théatre, prononcé dans l’assemblée publique de l’Académie de Pau, où se trouvoient les Députés des Etats du Béarn et les Dames de la ville pp. 1532-1553

J’ai recours à la protection des dames qui me font l’honneur de m’entendre, je combats un penchant bien commun et bien vif, plus redoutable que le roi de Prusse. […] A l’entendre, tout est plein de fautes. […] Une petite aventure du plus bas étage, qu’on daignerait à peine entendre. […] Le langage de ceux-ci se fait entendre partout. […] L’acteur ne tient sa mission que de la dissolution et de la malignité ; elles peuplent son parterre, se font entendre dans la pièce et lui applaudissent à mesure qu’il les sert mieux.

175. (1715) La critique du théâtre anglais « CHAPITRE II. L’Impiété du Théâtre Anglais. » pp. 93-168

D’ailleurs, les serments réciproques, tels qu’on les entend sur notre Théâtre, sont une espèce de Dialogue bruyant, dont la colère paraît être des deux côtés, la source ; ils ont tout l’air de préludes naturels d’un combat prochain : spectacle que le sexe timide et sans défense redoute le plus ! […] D’ailleurs ce détestable discours ne devrait pas être donné même à un démon ; parce qu’il ne convient jamais de dire, ce qui ne doit jamais être entendu. […]  » Il n’est pas aisé de définir ce que le Poète entend par ce Génie ; sinon que c’est quelque chose en général, dont il relève la vigilance et la protection au-dessus de celle du Ciel. […] Cette raison du déclin de la nature étant prise de ce que le souverain Législateur permettait à nos pères, il est clair que Mr Dryden entend par la Nature, l’Auteur même de la nature. […] elle entend La Mode, répand à toute main les trésors de sa bonté et de sa miséricorde ; non seulement elle a daigné nous pardonner nos péchés ; mais ce qui est bien plus considérable, elle m’a déterminée à devenir votre moitié.

176. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre XIII. De l’éducation des jeunes Poëtes, de leurs talents & de leurs sociétés. » pp. 204-218

Il s’imagine entendre le parterre enchanté demander l’Auteur à grands cris. […] Il y a encore des gens qui ont vu Quinaut Dufresne & Le Couvreur, & qui vont au Spectacle aujourd’hui, quoiqu’ils sentent la différence de ces Comédiens aux notres Leur pardonneroit-on de refuser d’entendre ceux-ci, parce qu’ils sont inférieurs à ceux du tems passé ?

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