Dans sa lettre à l’Académie, l’illustre Fénélon dit en parlant des spectacles, qu’on n’y représente les passions que pour les allumer. » Et dans son traité sur l’éducation des filles, il parle ainsi : « Souvent on voit des parents, qui mènent eux-mêmes leurs enfants aux spectacles publics et à d’autres divertissements, qui ne peuvent manquer de les dégoûter de la vie sérieuse et occupée dans laquelle ces parents veulent les engager, ainsi mêlent-ils le poison avec l’aliment salutaire… ils leur donnent le goût des passions.
Ne venez-vous à l’Office que comme au spectacle pour votre divertissement ?
Le divertissement de la comédie sert de fourrier à la débauche, de mains à la volupté, d’allumette au péché, de scandale à la vertu.
Qu’à l’égard des deux demi-heures pour toute danse & divertissement, leur privilège ne fixoit le temps, & ne devoient les privilèges être restraints, mais plutôt élargis : choses favorables sont ampliées, & les odieuses amoindries ; qu’on leur seroit souvent fraude par les maris parties adverses & infestes, & seroient obligés de porter une horloge de sablon sur le buffet, ce qui seroit cas absurde & ridicule ; que quelquefois il est permis de déguiser son nom, quand le mari s’approche, tournoye, s’enquiert qui il est, pour éluder ledit mari ombrageux ; que le masque de sa nature est sujet à déguisement ; quand aux varlets & bâtons, protestent les défendeurs de nulle vouloir injurier, mais les portent pour eux défendre par la ville de ceux qui voudroient les détrousser ; que l’épée vêtue de velours a bonne grace avec le masque, &c.
Il promit tout, et tint parole en partie, il acheta un office d’Auditeur des Comptes ; mais sous prétexte de servir aux divertissements du Roi, il éluda l’autre, en quittant le théâtre de la Comédie Française pour s’appliquer à l’Opéra, où il se mit aux gages de Lully, et s’y fit une brillante réputation.
Les continuelles bénédictions qu’il plaît à Dieu répandre sur notre règne, nous obligeant de plus en plus à faire tout ce qui dépend de nous pour retrancher tous les dérèglements par lesquels il peut être offensé ; la crainte que nous avons que les comédies qui se représentent utilement pour le divertissement des peuples, ne soient quelquefois accompagnées de représentations peu honnêtes, qui laissent de mauvaises impressions sur les esprits, fait que nous sommes résolus de donner les ordres requis pour éviter tels inconvénients.
Puis s’étant objecté qu’il semble que les Comédiens passent les bornes du divertissement, eux qui consument toute leur vie à jouer, il répond que, puisque le divertissement est nécessaire dans la vie des hommes, les emplois destinés à cette fin sont permis. […] Siege assistent quelquefois, avec ces trois conditions, de n’y chercher aucun plaisir qui puisse blesser la pudeur, de n’y rien perdre de leur gravité, de n’y prendre aucun divertissement qui ne convienne à la personne, au temps & au lieu. […] A quoi il ajoute deux observations ; l’une est, que tous les Spectacles des Romains ne furent pas institués à l’honneur des faux Dieux, & qu’il y en eut qui ne le furent que pour le divertissement du Peuple, comme il se voit clairement dans le quatorzieme livre des Annales de Tacite. […] Mais en admettant cette possibilité, seroit-il décent de faire de nos Mysteres & de nos Dogmes sacrés un sujet de divertissement ? […] « Je ne prétends point, dit Werenfels, plaider la cause de ces vils Histrions, que l’intérêt dévoue au divertissement du peuple.
Benoît XIV nimoit beaucoup à se promener, il imagina d’aller tous les soirs aux quarante heures pour avoir occasion de sortir ; il n’a d’autre divertissement que d’aller passer le tems des chaleurs à Castel-Gandolfe, où il respire un meilleur ait, avec un peu plus de liberté.
Dans le Parlement de …. le Roi ayant supprimé plusieurs Chambres des Enquêtes, les Conseillers de celle qui reste, ont destiné à leur divertissement, la plus jolie des Salles vacantes ; il s’y amusent avant & après l’audience, on y chante, on y danse, on y cabriole ; il y a d’excellens danseurs dans la troupe ; on y joue, on y fait des repas, on y représente de petites piéces ; aussi le Président de la Chambre est grand amateur, & excellent acteur.
Comus en fut l’auteur : c’est le Dieu de la bonne chère, du divertissement & des fêtes de joie, comme Bacchus l’est du vin, & Vénus de l’impureté.