en a fait jadis l’observation, et disait que « d’autant plus que ceux qui composent ces fables comiques sont éloquents, d’autant plus persuadent-ils, par l’Elégance de leurs Sentences, joint que des vers nombreux et ornés, s’attachent plus aisément à la mémoire des Ecoutants : Ainsi que c’est le moyen d’attiser le feu ès cœurs de la jeunesse qui y assiste »ac Nous ne croyons pas qu’il ait jamais été rien dit de plus vrai, de sorte que tant s’en faut que nous estimions qu’il y ait moins de danger ès Comédies ainsi déguisées, que quand elles étaient tout ouvertement dissolues, tout au rebours, elles sont doublement à craindre, vu que le mal s’y cache avec art, et que le poison s’y avale sous la malvoisie. […] Car il y en a entre eux qui avouent bien, qu’à l’égard de quelques-uns qui ont l’esprit faible, il y a du danger lorsqu’ils y assistent, mais que quant aux esprits forts, entre lesquels ils se mettent, ils s’y peuvent rendre sans aucun péril ; ainsi, qu’on n’eût pas dû en faire une règle de défense générale, mais y laisser un chacun à la connaissance qu’il a de soi-même. […] Mais posé que quant à eux ils s’y maintinssent sans nul danger, toujours, en y allant, ils donnent mauvais exemple à ces autres, pour lesquels, par leur aveu, il y a du péril, et qui n’ayant pas la même fermeté, dont quant à eux ils se vantent, ilses y seront atteints du mal. […] Comprendre : des malades sur lesquels on pleure, c’est-à-dire qui sont en danger de mort.
Le danger de séduction est aussi grand pour de jeunes veufs ; l’intérêt des familles est le même ; pour l’honneur, les biens, la paix de la société, il est bien plus grand.
quel courage dans les Pères de l’Église pour annoncer sur les toîts avec tous les traits de l’éloquence les vérités les plus combattues & les loix les plus sévères ; ces Anachorettes qui étonnent les déserts dans leur pénitence ; ces Vierges qui édifient & le monde dont elles fuyent les dangers, & le cloître dont elles embrassent la rigueur, par la délicatesse de leur pureté.
Un vrai pénitent ne fait pas plus de grâce à l’idolâtrie du vice : il va, comme Madeleine, arroser de ses pleurs, essuyer avec ses cheveux, embaumer de ses parfums les pieds du Sauveur ; matière, occasion, danger, image, souvenir du péché, il voudrait tout immoler.
L'inutilité est donc un danger de tomber dans des fautes considérables.
Par malheur, de pareils soins sont très inutiles, et ne sont pas toujours sans danger. […] Les dangers que peut produire le tableau d’une passion contagieuse sont, leur a-t-on répondu, prévenus par la manière de le présenter ; l’amour qu’on expose au Théâtre y est rendu légitime, son but est honnête, souvent il est sacrifié au devoir et à la vertu, et dès qu’il est coupable il est puni. […] Cependant par égard au sentiment de ceux de mes compatriotes qui ne voient d’autre danger dans la Comédie que le mauvais exemple des Comédiens, je veux bien rechercher encore, si, même dans leur supposition, cet expédient est praticable avec quelque espoir de succès, et s’il doit suffire pour les tranquilliser. […] Sur ces idées, il serait aisé d’établir à peu de frais et sans danger, plus de spectacles qu’il n’en faudrait pour rendre le séjour de notre ville agréable et riant, même aux étrangers qui, ne trouvant rien de pareil ailleurs, y viendraient au moins pour voir une chose unique. […] Mais pense-t-on qu’au fond l’adroite parure de nos femmes ait moins son danger qu’une nudité absolue, dont l’habitude tournerait bientôt les premiers effets en indifférence et peut-être en dégoût ?
Qu’au reste la malignité, l’envie, la calomnie, les hérétiques ont beaucoup éxagéré les défants de ce Pape, ce que je crois sans peine ; mais il n’y en a que trop de certain, pour faire sentir le danger de la fréquentation du théatre, pour les hommes même les plus éminents, & la foiblesse d’une apologie qui voudroit se prévaloir des exemples de ce Pontise. […] Ils différent en bien de choses, la musique, les machines, les avantures, le stile se ressentent, comme dans tout le reste, des caractères des peuples ; mais ils sont très-semblables pour les mœurs des acteurs & des actrices ; pour le danger évident de la corruption des spectateurs, & la fureur de s’y aller plonger, dans l’ivresse de la volupté ; en quoi l’Italie & la France n’ont rien à se réprocher l’une & l’autre.
La derniere qui a paru est un opéra, Céphale & Procris, dont le fonds est pris des métamorphose d’Ovide, où la musique ajoute ses dangers à ceux du sujet, de la poësie & du spectacle. […] Mais, quoique peint en beau, & par conséquent flatté, c’est toujours l’Amour tel qu’il est, c’est le même fonds du vice, & un plus grand danger pour la vertu.
Il n’avait pu aller dans son Gouvernement l’année précédente : Il ne voulut point différer davantage, quelque danger qu’il y eût d’aigrir son mal, quelque infecté que fût l’air de Languedoc : Il se résolut de partir, ne craignant point d’exposer sa vie pour ne rien omettre de ce qui pouvait contribuer au salut des peuples qui lui étaient commis : Il disait avec S. […] Jusques à ce que nos âmes soient séparées de leurs corps, nous avons toujours lieu de craindre les tentations, et les dangers de pécher ; mais après la mort nous sommes en sûreté contre ces craintes. » Il se représentait encore ce qu’il avait traduit du livre de ce grand Saint, du don de la persévérance « Bonæ spei est homo si eum sic proficientem dies ultimus hujus vitæ invenerit, ut adjiciantur ei quæ proficienti defuerunt, et proficiendus judicetur. » S. […] , peut aller non seulement en ces lieux où se font les Spectacles, mais aussi aux Temples des faux Dieux sans danger de blesser la discipline Chrétienne, lorsque quelque affaire pressante l’oblige d’y aller ; pourvu que ce ne soit pas pour le sujet des choses qui s’y font. […] Personne ne se joue sans danger avec un serpent : personne ne se divertit impunément avec le diable. » Plutarque nous apprend, comme nous l’avons déjà dit « Comœdias et Tragedias non admittebant Lacones, ut neque serio, neque joco, eos qui legibus contradicerent, audirent. » Plutarch. in institut.
Sa plume qui est le truchement de ses pensées, et ses écrits le symbole de ses mœurs, font connaître, que ses œuvres sont l’image de son esprit, et son visage étant l’âme raccourcie de son naturel et le miroir de son cœur, montre par la débilité de son cerveau, que ses sens sont égarés, et que son jugement a sorti les bornesc de la raison, par ce grand débordement d’injures dont son libelle est rempli : Ce Casuiste semble avoir mal pris ses mesures, d’avoir voulu faire un parallèle, de la Profession des anciens Histrions, à celle des Comédiens ; d’autant qu’il n’y a aucune affinité ni correspondance entre leurs exercices, l’une étant un pur batelage et souplesse de corps, et l’autre une représentation d’une fortune privée, sans danger de la vie, comme témoigne Horace, en son livre, de Arte d, « Comedia vero est Civilis privataeque fortunae sine periculo vitae comprehensio » ; Je sais bien qu’il y en a plusieurs, qui ne sachant pas la différence de ces deux professions, confondent l’une avec l’autre, et sans distinction de genre, prennent leur condition pour une même chose ; Mais il y a une telle inégalité entre elles, qu’il est facile de juger par la diversité de leurs fonctions, qu’elles n’ont nulle conformité ensemble, car celle des histrions n’est comme j’ai déjà dit qu’une démonstration d’agilité de corps et subtilité de main, mais l’autre étant une action plus relevée, fait voir qu’elle est une école des plus belles facultés de l’esprit, et où la mémoire fait un office digne d’admiration ; l’antiquité nous apprend qu’autrefois les Romains avaient ces Bateleurs en quelque considération, à cause du divertissement qu’ils donnaient à leurs Empereurs, mais ayant abusé du crédit qu’ils avaient obtenus du Sénat, s’adonnèrent à toutes sortes de licences pernicieuses, ce qui obligea la ville de Rome de les chasser, et particulièrement un nommé Hyster, qui s’étant retiré à Athènes, fut suivi d’une bande de jeunes hommes, auxquels il enseigna ses tours de passe-passe et autres parties de son métier, et furent appelés Histrions, du nom de leur Maître, ces Libertins s’ennuyant de demeurer si longtemps dans un même lieu, prirent résolution de revenir à Rome pour exercer leurs jeux : Mais l’Empereur Sévère, ne pouvant souffrir ces Ennemis des bonnes mœurs, fit publier un Edit, par lequel ils furent pour la seconde fois bannis de tout le pays latin ; Lisez ce qu’en dit Eusebius, et Prosper Aquitanus, sur la remarque des temps et des siècles : Pour le regard des Mimes, ou Plaisanteurse, ils ont pris leur source d’un certain bouffon appelé Mimos qui signifie en langue grecque Imitateur, d’autant qu’en ses représentations il contrefaisait divers personnages, et imitait les façons des uns et des autres.