Les Romans du siecle passé, qu’on appelloit Romans héroïques, avoient assurément beaucoup de défauts. […] En voulant peindre les hommes au naturel, on y fait des portraits trop charmans de leurs défauts ; & loin que de pareilles images puissent inspirer la haine du vice, elles en cachent la difformité pour le faire aimer ».
L’empire qu’ils ont usurpé sur les auteurs dramatiques, le despotisme avec lequel ils l’exercent, la liberté qu’ils s’attribuent de rejetter ou d’admettre les pieces qu’on leur presente, d’exclure tout acteur dont les talens éclipsent ou balancent la réputation que quelques-uns ont acquise, & qu’ils ne doivent qu’au défaut de concurrence, l’injustice de leurs arrêts a soulevé contre eux les gens de Lettres. […] Je crois pouvoir répondre que, dans le sujet des Courtisannes, le vuide d’action est plutôt un moyen d’adresse, & peut-être un sujet d’éloge, qu’un défaut réel.
fâcheuse conséquence, secrettement & sans éclat sur tous les esprits… Si ces renvois de confirmation & de réfutation sont prévûs de loin & préparés avec adresse, ils donneront à cette Lettre que j’ai l’honneur de vous adresser, chers Compatriotes, le caractère qu’elle doit avoir pour changer la façon commune de penser… Elle aura des défauts d’exécution, j’y consens ; mais le plan & le fonds en seront excellens ; nous en déduirons, sinon ouvertement, du moins tacitement, la conséquence la plus forte contre nos théâtres, puisque nous serons forcés de conclure qu’après avoir jetté la branche au feu, il y faut encore jetter le tronc : Telle est la force des renvois. […] Beaucoup d’art, de subtilité, d’attention, de finesse dans le raisonnement, d’industrie dans la manière d’éluder des coups redoutables, de sagacité à saisir des défauts apparens… En armant ainsi l’erreur & la passion de mille ingénieux sophismes, prétends-tu nous empêcher de reconnoître ce qu’il faut croire, tenir, décider, pratiquer ?
Cette différence de conduite dans les confesseurs dépend souvent du défaut de sincérité dans les pénitents ; d’ailleurs le confesseur est juge du danger que court son pénitent dans telle occasion donnée.
Enfin, quand par mille sentiments divers & mille mouvements contraires, qu’on aura eu l’art d’exciter ; même malgré vous, dans votre cœur, on aura su vous intéresser pour le héros le plus passionné ; sous prétexte de punir le vice & de récompenser la vertu, quand vous verrez enfin couronner à vos yeux la passion la plus ardente & la plus vive, rien de puni que l’insensibilité & le défaut d’ardeur !
Je connois une ville où l’on a rasé un très-beau jardin, où l’on a ébranché jusqu’au sommet tous les arbres des promenades publiques, afin que le défaut d’ombre et de retraite quelconque, obligeât les oisifs à aller s’entasser au spectacle.
On excuse les défauts, mais on ne pardonne pas la supériorité.
Son exemple, son élévation, ses agrémens, font respecter & chérir, du moins pardonner ses défauts, & font bien plus d’impression que les traits d’une austère verru.
.° On en éloigne le sentiment, en montrant le sexe méprisable par mille défauts & ridicules, on l’estime moins, comment aimeroit-on ?
Cet homme célèbre, plein d’esprit & de politesse, qui écrivoit avec tant d’agrément & de légèreté les moindres bagatelles & les choses les plus sérieuses, qui a vécu trois ou quatre vies différentes, pour ainsi dire, homme, femme, abymé dans l’étude, livré au théatre, estimable par un courage apostolique, qui l’a conduit au bout du monde, méprisable par une coquetterie d’Actrice, toujours gouverné par le plaisir, se faisant aimer de tout le monde ; cette espèce de phénomène dans la société ne dissimule pas ses défauts.