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84. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE VIII. Sentimens de S. Chrisostome. » pp. 180-195

Celui qui marche sur le bord d’un précipice, quoiqu’il n’y tombe pas, ne laisse pas de trembler, & souvent la crainte le trouble & le fait tombet. Ainsi celui qui ne s’éloigne pas du péché, mais vit avec lui, doit vivre dans la crainte, & souvent y tombe.

85. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE VII. De l’idolâtrie du Théâtre. » pp. 143-158

Pompée lui dédia son théâtre ; il n’osa pas même le bâtir sous le nom de théâtre, par la crainte des Censeurs, qui ne le souffraient qu’à regret. […] I. du Philosophe malgré lui), ouvrage sensé et ingénieux, dit, en parlant du théâtre : « Dans nos réduits champêtres, la voix mélodieuse d’un musicien, les sons enchanteurs d’un instrument dangereux, ne versent point la mollesse dans nos cœurs, comme dans ces temples somptueux d’où la vertu ne peut approcher sans crainte, où Bélial est la Divinité qu’on adore, et l’honneur la victime qu’on immole, l’indécence et la débauche le seul but où tendent ses adorateurs.

86. (1694) Décision faite en Sorbonne touchant la Comédie, avec une réfutation des Sentiments relachés d’un nouveau Théologien, sur le même sujet « Décision faite en Sorbonne touchant la Comédie. » pp. 1-132

Cinquièmement, supposé, dit encore Tertullien, qu’il y ait dans les Spectacles quelque chose d’honnête, de généreux, etc. les Chrétiens ne les doivent regarder que comme un miel enluminé dont ils ne peuvent goûter sans danger de se donner la mort : « Je22 veux, dit-il, que dans ces Spectacles tout y soit honnête ou généreux, néanmoins ne laissez pas de considérer ce qui s’y passe comme des rayons de miel tirés d’un vase envenimé, et que l’amour du plaisir n’ait pas tant de pouvoir sur vous que la crainte qu’il y a dans sa douceur.  […] Les gens du siècle, dit l’Ecriture, se réjouiront ; et vous, vous serez tristes : demeurons donc dans la tristesse, pendant que les Païens se réjouissent, afin que lorsqu’ils commenceront à pleurer, nous commencions à nous réjouir, et de crainte qu’en nous réjouissant avec eux, nous ne pleurions un jour avec eux-mêmes. […] Dans les Actes de Milan, Livre troisième, il est défendu aux Clercs d’assister aux Comédies, comme étant des divertissements criminels66. « Ils prendront garde, dit saint Charles, en parlant des Clercs, de ne point assister à toutes ces représentations fabuleuses, aux Comédies, à certains exercices d’armes et aux autres Spectacles vains et profanes, de crainte que leurs oreilles et leurs yeux qui sont consacrés aux divins Offices, ne soient souillés par ces actions et par ces paroles bouffonnes et impures ». […] Le temps que l’on choisit pour la représenter qui est le soir, ne contribue pas peu à favoriser le vice, de sorte que le seul péril où l’on s’expose dans ces assemblées est un motif suffisant pour les éviter. « Que l’amour du plaisir dit Tertullien76, n’ait pas plus de pouvoir sur vous que la crainte du péril qu’il y a dans sa douceur. » On n’est pas seulement obligé d’éviter le péché ; mais encore les choses qui nous y portent ordinairement, dit saint Chrysostome77, Homélie 15. au peuple d’Antioche : il en est en cela, ainsi que remarque ce Père78, comme d’un homme qui marche près du précipice, la crainte seule qu’il doit avoir d’y tomber est capable de l’y précipiter ; ainsi, dit-il, celui qui ne s’éloigne pas entièrement du péché, mais qui s’en approche facilement, doit s’attendre que la crainte dans laquelle il vit le fera tomber dedans.

87. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre XI. De l’amour & de ses impressions dans le Poéme Tragique. » pp. 165-178

C’est, ajoute-t-il, ce qui est arrivé à la tragédie sur la plûpart des Théatres ; au lieu des grandes actions, des sentimens généreux, qui excitent le courage, la vertu, l’émulation, la compassion, la crainte, l’estime, l’admiration ; on ne voit presque plus, par le mauvais goût du siécle, que des intrigues de galanterie où des héros effeminés, font les pitoyables personnages d’amans passionnés. » Il est rare que les hommes soient agités de deux grandes passions dans le même tems.

88. (1687) Avis aux RR. PP. jésuites « VI. » pp. 27-35

.… nul ne s’attribue à soi-même cet honneur, mais il faut y être appelé de Dieu comme Aaron. » C’est ce divin modèle du Fils de Dieu qu’ont toujours suivi et imité tous les véritables Pasteurs : Et l’Eglise n’en honore aucun comme Saint, dont elle ne puisse dire ce qui est marqué dans le Bréviaire de Paris pour le commun des Pontifes : « Ille non vano tenuit tremendam Spiritu sedem, proprio nec ausu, Sed sacrum jussus Domino vocante  Sumpsit honorem. » Les Saints n’ont pas seulement été éloignés de cette ambition pour les charges de l’Eglise, qui fait, pour parler conformément à votre allégorie, que l’on se jette après, qu’on tâche de s’en saisir et qu’on y court en dansant, c’est-à-dire dans une disposition bien contraire à cette crainte et cette frayeur que leur humilité leur a toujours inspirée, mais ils ont encore marqué quels étaient sur cela leurs sentiments, et qui selon eux étaient les plus dignes de ces charges.

89. (1749) Maximes pour se conduire chrestiennement « Des Plaisirs, et en particulier des Spectacles. » pp. 233-248

Saint Chrysostome répond : Que vous êtes heureux de pouvoir marcher au milieu du feu, sans crainte de vous brûler, sans que le feu fasse sur vous aucune impression !

90. (1844) Théologie morale « CHAPITRE I. Des Péchés de luxure non consommée, sections 644-651. » pp. 291-296

Il évitera toutefois d’aller trop loin, de crainte d’être plus tard dans la nécessité de reculer ; ce qui compromettrait son autorité.

91. (1760) Critique d’un livre contre les spectacles « FRAGMENT D’UNE LETTRE A ME. DE ****. SUR LES SPECTACLES. » pp. 82-92

Ce caractère monstrueux est en pure perte pour celui d’Auguste : en lui pardonnant, il reste toujours Tyran ; c’est la crainte et la politique seules qui lui arrachent ce pardon, et non pas la clémence.

92. (1758) P.A. Laval comédien à M. Rousseau « P.A. LAVAL A M.J.J. ROUSSEAU, CITOYEN DE GENÈVE. » pp. 3-189

Est-ce par la crainte d’avouer qu’ils peuvent être bons que vous ne voulez décider de leur valeur que par l’impression qu’ils font sur les Spectateurs. […] Au surplus votre crainte à cet égard ne peut regarder que votre patrie. […] Vous nous assurez au reste, que si quelque chose doit fortement s’opposer à son établissement, c’est la crainte « des inconvéniens qui peuvent naître de l’exemple des Comédiens ». […] La crainte de perdre son poste, ses honneurs, et; les graces qu’on attend pour ses proches, a plus de pouvoir sur le gentilhomme François que l’appréhension de la mort même. […] Dans l’idée que chaque homme s’est formé des duels, il a cru son honneur engagé à ne les pas regarder honteux, par la crainte d’être soupçonné de poltronnerie.

93. (1667) Traité de la comédie et des spectacles « Sentiments des Pères de l'Eglise sur la comédie et les spectacles — 5. SIECLE. » pp. 147-179

Celui qui se sentira touché de ce que j'ai dit, qui voudra se corriger de ses vices, qui sera occupé de la crainte des jugements de Dieu, que la Foi lui représente, et qui commencera de vouloir marcher dans la voie étroite, craindra peut-être de n'avoir pas la force de persévérer, et nous dira ; ma volonté ne durera pas, et je ne continuerai pas dans la voie que vous m'avez proposée, si vous ne donnez des Spectacles à mes yeux, et des objets à mon esprit, qui me tiennent lieu de ceux auxquels je renonce. […] Sachez, mes bien aimés, que le Démon notre ennemi séduit et prend plus de gens par la volupté, que par la crainte ; Car pourquoi tend-il tous les jours les pièges des Spectacles ?

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