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224. (1640) Lettre apologétique pp. 2-42

Quelle pénitence je vous prie peut-il imposer aux médisants, puisque lui qui est le patron, sur lequel le pénitent se moule, se trouve le premier coupable ; ou qui sera le plus criminel, lui qui vise toutes ses pensées à ce point, ou l’autre qui l’imite.

225. (1756) Lettres sur les spectacles vol.1 pp. -610

J’ai, Monsieur, lu avec bien du plaisir votre Ouvrage sur les Spectacles : je gémis devant Dieu sur la corruption des mœurs, dont les Théatres sont la cause parmi la jeunesse, sans pouvoir l’en garantir, dans un siecle où l’on a une espece de fureur pour ces coupables amusemens. […] Les dangers que peut produire le tableau d’une passion contagieuse, répondent les Apologistes de la Scene, sont prévenus par la maniere de le présenter : l’amour qu’on expose au Théatre, y est rendu légitime, son but est honnête ; souvent il est sacrifié au devoir & à la vertu ; & dès qu’il est coupable, il est puni. […] Il fait rire, il est vrai, & n’en devient que plus coupable, en forçant, par un charme invincible, les Sages mêmes de se prêter à des railleries qui devroient attirer leur indignation. […] Des leçons pour apprendre les subtilités du vice, ou des exemples pour s’affermir dans le crime ; des alimens de passions pour en repaître leurs yeux, ou des peintures fabuleuses pour retracer à l’imagination de trop coupables vérités ». […] Les gens sages n’auroient dans cette foule de Spectateurs aucune autorité pour contraindre les Poëtes de ne point peindre les vices avec tout le cortege des graces, avec tous les pieges des sentimens délicats ; & avec tout le venin de l’enchantement, ils n’y auroient pas le droit de défendre aux Acteurs de faire rougir un front vertueux : enfin ils entreprendroient inutilement de tirer l’Art dramatique, innocent en lui-même, de la cruelle nécessité où on l’a réduit d’être coupable des crimes d’autrui, & de la perte des cœurs.

226. (1754) Considerations sur l’art du théâtre. D*** à M. Jean-Jacques Rousseau, citoyen de Geneve « Considérations sur l’art du Théâtre. » pp. 5-82

Si cela étoit à redouter, il faudroit supprimer presque tous les exemples dont l’histoire fourmille ; il faudroit interdire aux historiens toute description de caractere vicieux ; il faudroit retrancher des annales du monde, tous les portraits de ces fameux coupables qui se sont signalés par leurs erreurs, & ne rapporter que les faits qui peuvent entrer dans un panegirique. […] Que l’étendue de nos lumieres ne sert qu’à nous rendre plus coupables, lorsque nous les faisons servir au succès de projets abominables.

227. (1752) Essai sur la comédie nouvelle « ESSAI SUR LA COMEDIE MODERNE. » pp. 1-160

Par de pareils objets les âmes sont blessées, Et cela fait venir de coupables pensées. […] Le Brunk, et plusieurs autres Théologiens ont soutenu que les spectacles condamnés par les Pères n’étaient pas plus coupables que nos Comédies. […] La tache continuelle qui est imprimée sur eux, n’est pas un motif qui puisse justifier l’irrégularité qu’il y aurait dans leur conduite ; c’est au contraire une raison qui doit les engager à plus de circonspection sur eux-mêmes, afin au moins de n’avoir de reprochable que leur état : parce qu’on est malheureux, faut-il être coupable ?

228. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE V. Réforme de Fagan. » pp. 110-128

Tout ce qui va à la comédie n’est pas également coupable, & n’en revient pas également corrompu.

229. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique — CHAPITRE IX. Défauts que les Etrangers ont coutume de reprocher à notre Tragédie. » pp. 231-259

Si un Accusé se justifioit en prouvant que ses Accusateurs sont aussi coupables que lui, nous serions bientôt innocens.

230. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE II. Des Spectacles des Communautés Religieuses. » pp. 28-47

On a tort : Quand tout cela serait vrai, les Lazaristes ne seraient pas plus coupables qu’on ne l’est à Rome, à Venise, à Naples, à Florence, etc., de louer des maisons aux femmes publiques.

231. (1665) Observations sur une comédie de Molière intitulée Le Festin de Pierre « Observations sur une comédie de Molière intitulée Le Festin de Pierre » pp. 1-48

C’est à tort qu’il se glorifie d’une vaine réputation, et qu’il se flatte d’une fausse estime que les coupables ont pour leurs compagnons et leurs complices.

232. (1758) Lettre à Monsieur Rousseau sur l'effet moral des théâtres « Lettre à Monsieur Rousseau sur l'effet moral des théâtres, ou sur les moyens de purger les passions, employés par les Poètes dramatiques. » pp. 3-30

Octave, à qui la flatterie avait décerné le nom d’Auguste, malgré tant d’odieuses proscriptions : Octave-Auguste, échappé à dix conspirations tramées et conduites par les plus illustres Romains contre le second de leurs usurpateurs, et couvert du sang de tant de citoyens, découvre un conjuré, plus coupable qu’eux tous, dans l’ingrat Cinna, dans ce même Cinna auquel il a sauvé la vie, accordé les plus grands honneurs, sa confiance et la main d’Emilie ; auquel il vient de dire : « Cinna, par vos conseils, je retiendrai l’Empire ; Mais je le retiendrai pour vous en faire part… » Auguste, instruit de tout, mande Cinna, le convainc de la plus noire des trahisons, et ne l’en punit que par ces deux mots accablants….

233. (1671) La défense du traité du Prince de Conti pp. -

Ils devraient néanmoins considérer que ceux qui se défiant de leur capacité, quelques vertueux qu’ils soient, n’osent entreprendre d’instruire les autres, sont bien moins coupables que ceux qui étant accablés du poids de leurs passions, et de leurs vices, s’ingèrent de prêcher la vertu. » Il faut donc visiter les personnes de piété, et de savoir, non pour satisfaire sa curiosité, et sa vanité, mais pour profiter de leur conversation dans la conduite de sa vie. […] Qu’ils se rendent coupables des péchés de leurs sujets, en ne les corrigeant pas lorsqu’ils en ont le pouvoirIdem, livre 3, épitre 23, livre 9, épitre 64. […] Or le culte des Dieux le meilleur, le plus pur, le plus saint, et le plus pieux, consiste à les adorer toujours avec une pureté, et une sincérité de cœur, dans les prières qu’on leur fait. » Tous ces détours que ces grands hommes du Paganisme prenaient pour ajuster leur religion avec la superstition et l’idolâtrie du peuple, ne servaient qu’à les rendre plus coupables devant Dieu. […] En quoi ils étaient d’autant plus coupables, qu’ils faisaient de telle sorte ce qu’ils feignaient de faire ; que le peuple croyait pourtant qu’ils le faisaient avec sincérité, et sans aucun déguisement, au lieu que les Comédiens divertissaient plutôt le peuple par leurs jeux, qu’ils ne le trompaient par leurs fictions. » C’est de ces sortes de gens que l’Apôtre dit « Qui cum Deum cognovissent, non sicut Deum glorificaverunt. » Rom. 1. v. 21. […] par cette même considération la communion aux Fidèles qui conduisaient les chariots dans les combats du Cirque ; car ces conducteurs de chariots ne pouvaient être coupables que pour être participants de l’Idolâtrie ; et il traite les Scéniques et les Histrions comme Apostats. » « Orose n’avait point d’autre sentimentDissert. pag. 71.

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