Quels sentimens auraient eu des fidèles, les Païensm êmes, s’ils avaient vu qu’avec cette loi si pure, si sainte, si parfaite, qui condamne jusqu’à la pensée du mal, qui oblige de tendre sans cesse à la perfection, ces fidèles eussent eu besoin d’un commandement particulier, pour n’aller pas aux spectacles ? […] Ils ne les défendent pas en particulier quelque part, parce qu’ils les condamnent partout. […] Comptera-t-on pour rien le concours de tous les Saints à condamner ces divertissements profanes ? […] On convient que le théâtre païen doit être interdit aux Chrétiens, mais on soutient que c’est le seul que les saints Pères condamnent, et que le théâtre purgé, tel qu’il est aujourd’hui, de l’obscénité du spectacle, n’a rien d’incompatible avec un cœur droit qui n’y cherche qu’un honnête divertissement. […] pour condamner de si profanes divertissements, pourquoi chercher ailleurs d’autre raison que les spectacles mêmes.
Il dit que l’Écriture ne condamne point en termes formels la Comédie. 2. […] Que les Pères ne les condamnent que parce que de leur temps il s’y commettait des idolâtries ou des impuretés grossières. 4. […] Pour raisonner mieux, il faut dire, l’Écriture ne parle en aucune part des Spectacles, et elle ne laisse pas de condamner les Spectacles ; parce qu’elle contient des maximes qui sont toutes combattues par les Spectacles. […] Et à cela près, si les Comédies avaient été innocentes pour les mœurs, ils ne les auraient pas condamnées. […] Voila pourquoi il est à présent moins d’usage dans l’Église de s’élever contre ces sortes de jeux, que contre la Comédie, qui est du nombre de ces maux qui ont d’abord une difformité suffisante pour être condamnée.
Enfin que l'on considère le Théâtre de tous les côtés, les consciences n'y sont plus en péril de participer aux abominations du Paganisme, dont il n'y reste plus de vestiges ni de mémoire ; Et si tous ceux qui se sont opiniâtrement attachés à le combattre par les paroles de nos anciens Pères eussent bien examiné toutes ces choses, ils auraient retranché plus de la moitié des textes qu'ils en ont empruntés ; ils n'en auraient pas tiré de fausses conséquences, et n'auraient pas détruit un plaisir public et de soi-même innocent par des maximes qui ne servaient qu'à condamner l'Idolâtrie, et qui n'ont plus aujourd'hui de causes ni de prétextes. […] Il ne faut donc plus employer contre le Théâtre de notre temps ces grandes paroles de zèle et de foudre que les anciens Pères de l'Eglise ont autrefois prononcées, et l'on ne doit pas condamner un divertissement que les Papes et les Princes Chrétiens ont approuvé depuis qu'il a perdu les caractères de l'impiété qui le rendaient abominable. Mais examinons une autre raison dont nos premiers Docteurs se sont servis, et qui semblait condamner les représentations de nos Théâtres, aussi bien que de ceux de Rome et de Grèce.
M. l’Abbé Fleury, dans les Mœurs des Chrétiens, condamne les Théâtres ; chez Aubouin, en 1682. […] Le Théologien prétendu veut justifier la Comédie par des passages de saint Thomas ; il fait aussi ses efforts pour établir que les saints Pères n’ont condamné les Spectacles des Païens, qu’à cause de la seule idolâtrie. […] Caffaro, Théatin,) adressée à Monseigneur l’Archevêque de Paris, chez Muguet, datée du 11 Mai 1694, qui contient sa soumission à la discipline des Rituels qui condamnent les Spectacles, et à tout ce que ce Prélat lui ordonnera pour édifier l’Eglise.
C’est ainsi que le monde remplit les ames d’une negligence si dangereuse, qu’elles font voir par là, que leur salut n’est pas leur affaire capitale ; negligence, que le Saint Esprit condamne dans les saintes Ecritures, quand il dit : Proverb. 3. […] Les Partisans de la Comedie me repliqueront peutêtre, que tous ces spectacles, dont parle ici le Docteur, faisoient partie du culte des faux Dieux ; & que c’étoit assés pour en inspirer de l’horreur aux Chrêtiens, & pour les condamner. […] Je me croirois coupable, si je ne vous dissuadois pas avec eux la frequentation de la Comedie ; & si je ne vous priois pas, que vous écoutiez les Saints Peres, & que vous condamniez ce que les Interpretes du Saint Esprit ont condamné.
Les Païens mêmes n’ont-ils pas condamné les danses ? […] Venons s’il vous plaît à la raison, pourquoi est-ce que vous condamnez les danses ? Nous les condamnons principalement. 1. […] Néanmoins il est encore véritable, qu’on ne doit pas condamner absolument quelques danses qui se feraient modestement et honnêtement en quelques occasions extraordinaires, comme ès noces, et autres assemblées rares de parenté et d’amitié, pourvu qu’on en bannisse les mauvaises circonstances, qui ont été marquées ; étant à observer que toutes personnes qui auraient l’expérience que la danse les fait tomber ordinairement en quelqu’unm des péchés susdits, s’en doivent abstenir comme d’une chose mauvaise, et que ceux même qui sortent de la danse fort innocents de ces péchés, doivent craindre de se rendre coupables des péchés des autres, qui ont été engagés par leur exemple à danser : ce qui fait conclure que toutes sortes de personnes doivent s’abstenir autant qu’il leur sera possible de toutes danses.
Je sais bien que l’on prétend qu’il faut faire beaucoup de distinction entre les comédies de ce temps-ci, et celles que les saints Pères ont condamnées dans le leur ; et que si celles contre lesquelles ils ont fait paraître tant de zèle méritaient le blâme qu’ils leur ont donné, celles qui se représentent aujourd’hui sur les théâtres ne sauraient assez recevoir de louange, parce qu’elles ne contiennent pour l’ordinaire que des exemples d’innocence, de vertu, et de piété. […] ; 2. par celui que Dieu même en porte, n’y ayant rien dans les spectacles qu’il ne condamne Chap. […] « Quelle est, dit Tertullien, cette corruption qui fait que l’on aime ceux que les lois publiques condamnent ; qu’on approuve ceux qu’elles méprisent ; qu’on relève un art et un emploi, en même temps qu’on note d’infamie ceux qui s’y adonnent ? […] qui, au rapport de Tertullien, voyant que les Censeurs Romains avoient fait abattre plusieurs fois les théâtres, parce qu’ils corrompaient les mœurs du peuple, et voulant empêcher qu’ils ne détruisissent celui qu’il avait fait élever dans Rome, y fit dresser un autel qu’il dédia à Vénus, et appela cet édifice, non pas le théâtre, mais le temple de Vénus. « De sorte dit Tertullien, qu’en donnant ce titre spécieux à cet ouvrage, qui ne méritait que d’être condamné, il éluda par cette superstition les règlements que les Censeurs eussent pu faire pour le faire abattre. […] Chrysostome, aussi bien que Tertullien, ne condamne pas seulement les comédies à cause de leur dissolution et de leur impureté, mais encore à cause qu’il n’est pas permis aux Chrétiens de passer le temps dans les ris, dans les divertissements, et dans les délices qui sont inséparables de ces spectacles ; qu’il les condamne, parce qu’on ne peut s’empêcher d’y donner de l’approbation et de l’applaudissement à des choses pour lesquelles les fidèles doivent avoir une souveraine horreur, et comme il ajoute en suite, « parce que ce sont ceux qui assistent à ces spectacles qui entretiennent la vie libertine de ceux qui les représentent, qui les animent par leurs ravissements, par leurs éclats et par leurs louanges, et qui travaillent en toute manière à embellir et à relever cet ouvrage du démon ».
Les figures, le style oratoire, le caractère, le besoin des auditeurs, le zèle ardent du salut des ames, sont employer des termes énergiques où il peut se glisser quelque légère exagération ; mais ce qui est unanimement condamné dans la chaire, ne peut se soustraire à l’anathème. […] Or j’ose dire qu’on ne trouvera pas un seul Prédicateur dans l’Eglise qui ait approuvé, qui ait toléré la comédie, qui ne l’ait expressément & sévèrement condamnée. […] Ils m’apprendrons des vérités capables de m’inspirer pour ces sortes de divertissemens une sorte d’horreur, ils m’apprendront que les Payens même ont condamné les spectacles, à la honte des Chrétiens qui voudroient les maintenir ; que de les abandonner, c’est une marque de religion, mais une marque authentique ; qu’ils ne blâmoient pas le théatre seulement parce qu’il servoit à l’idolâtrie, mais parce qu’il étoit une école d’impureté. […] Espérez-vous qu’au jugement Dieu vous dira, Venez, les bénis de mon Père, posséder le royaume éternel, parce que vous avez fréquenté le théatre plus que mon temple, que vous y avez pris les manieres du monde que j’ai maudit, & enivré vos sens des plaisirs que je condamne ? […] Or j’ose dire qu’on n’en trouvera point qui ne condamne les spectacles.
Encore que l’envie soit généralement condamnée, elle ne laisse pas quelquefois de servir ceux à qui elle s’attache le plus obstinément, puisqu’elle fait connaître leur mérite et que c’est elle, pour ainsi dire, qui y met la dernière main. […] L'on n’ose la mettre au jour, de crainte d’être regardé comme le défenseur de ce que la religion condamne, encore qu’elle n’y prenne point de part et qu’il soit aisé de juger qu’elle parlerait autrement si elle pouvait parler elle-même, ce qui m’oblige à vous dire mon sentiment, ce que je ne ferais toutefois pas sans scrupule si l’auteur de ces Observations avait parlé avec moins de passion. […] Il fait plus toutefois, il condamne son geste et sa voix, et par un pur zèle de chrétien et qui part d’un cœur vraiment dévot, il dit que la nature lui a dénié des agréments qu’il ne lui faut pas demander, comme si, quand il manquerait quelque chose à Molière de ce côté-là, ce qui se dément assez de soi-même, il devrait être criminel, pour n’être pas bien fait. […] On ne se contente pas de faire le procès du maître, on condamne aussi le valet, pource qu’il n’est pas habile homme et qu’il ne s’explique pas comme un docteur de Sorbonne. […] Son zèle fera sans doute considérer son livre, il passera pour un homme de conscience, les tartufes publieront ses louanges, et, le regardant comme leur vengeur, tâcheront de nous faire condamner, Molière et moi, sans nous entendre.
condamnent le Théâtre. […] Basile a condamné les Comédies, et les Tragédies. […] Concile de Milan a condamné les Comédies. […] C’est pourquoi les Lois Civiles, et Canoniques les condamnent. […] est-ce pour les louer, ou pour les condamner ?