Il y a toutefois des gens qui la condamnent, & qui la condamnent sans la bien connêtre. […] Voudroit on encore condamner l’Imprimerie & les Imprimeurs pour quelques mechans liures qui courent, qui sont sales & impies, qui attaquent la Religion & les bonnes mœurs, qui décrient vn Estat, & celuy qui le gouuerne ? […] Si l’on est si rigide que de condamner entierement la Comedie & ceux qui la representent, il faut condamner en méme temps le Poëte qui la compose, l’Imprimeur qui l’imprime, le Libraire qui la debite, l’Auditeur qui l’ecoute, le Lecteur qui la lit, & le Poëte qui est la source de tout le mal pretendu sera le plus condannable.
Elle n'est donc que pour ces Chrétiens qui partagent en quelque façon l'Evangile, en reconnaissant ses mystères, parce qu'ils n'en sont pas incommodés ; et ne reconnaissant pas ses maximes (au moins dans la pratique) parce qu'elles condamnent leur vie et leur libertinage; comme ils veulent s'abandonner aux désirs de leur cœur, ils corrompent les plus solides vérités, ils cherchent à trouver innocent ce qu'ils ne veulent pas cesser de faire, ils obscurcissent leurs esprits par des ténèbres volontaires, pour suivre sans remords la coutume qu'ils ne veulent pas surmonter : et la peur qu'ils ont de découvrir des vérités qui les empêcheraient de pécher en repos, fait qu'ils demeurent dans des erreurs communes, sans vouloir examiner si ce sont en effet des erreurs.
On peut voir ses savants commentaires sur toutes les lois sans nombre qui condamnent le métier de Comédien et le couvrent d’infamie, comme nous le montrons dans ce livre.
Les Montbazon en triompherent : mais, comme les Princesses n’ont jamais tort, la Duchesse victorieuse fut condamnée à faire satisfaction à la Princesse vaincue. […] Il y eut des excès sans doute, tout le monde les condamne.
Pour dire que la Nation est condamnée à périr.
Valier, Evêque, n’approuvait pas ce spectacle, et que son prédécesseur M. de Laval, Prélat d’une piété éminente, le condamna hautement, dès qu’il parut en Canada.
Si nous avions pour la gloire et le service de Dieu seulement la moitié de la sensibilité et du zèle que nous témoignons à nos amis ou à nos partisans politiques, trouverions-nous quelque plaisir dans des lieux où la débauche enflammée par les fumées du vin, guidée par la licence, vient puiser des impressions conformes à son état et à ses goûts ; ces lieux qu’on a osé appeler des écoles de morale, et du voisinage desquels s’empressent de se retirer la morale, la modestie, la décence, tandis que la débauche et le libertinage s’empressent de s’y rendre, et y établissent leur résidence de prédilection ; ces lieux où le saint nom de Dieu est journellement blasphémé, où l’on applaudit des gestes et des paroles qui ne seraient pas tolérés dans une société quelconque, mais qui peuvent hardiment dépasser toutes les limites les plus reculées assignées à la licence dans nos cercles, sans franchir les limites tout autrement larges de la décence théâtrale ; ces lieux enfin où la morale qu’on débite n’est pas celle que doit chérir et respecter tout chrétien, mais celle à l’extirpation de laquelle doivent tendre ses efforts de tous les jours ; non celle que nous recommandent les saintes Ecritures, mais celle qu’elles condamnent comme fausse et criminelle, fondée sur l’orgueil, l’ambition et la faveur.
[NDA] De ce nombre sont les Atrée, les Rhadamiste, les Œdipe, les Iphigénie, etc. le Misanthrope, le Tartuffe, l’Avare même, que vous avez condamné, sans avoir bien saisi, ce me semble, l’esprit de Molière.
elle y seroit trop embarrassante, & bien isolée ; comment accorder avec le mêtier de Comédien une religion sainte, dont la doctrine, les loix, les pratiques le condamnent. […] Ce portrait de sa personne, de sa parure, de sa prodigalité, que l’Auteur fait pour la louer, serviront précisément à la condamner.
Vous condamneriez ces tableaux sans doute : mais comme il est utile à la Constitution Anglaise que les Anglais se croient les premiers hommes du monde, et comme le maintien de leurs lois exige un plus grand nombre de véritables Citoyens, on a grand soin pour leur inspirer le Patriotisme, de leur dire qu’ils ressemblent aux Romains, et que personne ne leur ressemble : il en résulte que beaucoup d’entre eux ont réellement les vertus Romaines, mais qu’ils en ont en même temps les préjugés. […] Mais en supposant que cette pièce fut la seule cause qui détermina ses Concitoyens à le condamner, il n’en est pas moins vrai que s’il y eût eu à Athènes la même police qu’à Paris, Socrate n’eût pas été la victime de cette pièce.