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24. (1689) Le Missionnaire de l’Oratoire « [FRONTISPICE] — Chapitre » pp. 15-18

On ne condamne dans le monde que les péchés extérieurs et grossiers ; mais Dieu juge plus rigoureusement, il condamne plus sévèrement les péchés spirituels, les péchés de démon : être idolâtre de soi-même, être horriblement attaché à soi et à ses propres intérêts. […] Ainsi les avaricieux, les vindicatifs, les duellistes et les ivrognes vous allègueront mille raisons apparentes pour colorer ou justifier leur passion ; et quoique vous n’y puissiez répondre, vous ne laissez pas de les condamner, et eux semblablement vous condamnent.

25. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE V. Réforme de Fagan. » pp. 110-128

Cyprien qui parlent de la scène payenne, & qui la condamnent par les mêmes raisons que nous employons contre la moderne, malgré sa prétendue réforme. […] L’Eglise blâme, instruit, fait ce qu’elle peut pour diminuer le mal que l’Etat croit ne pouvoir empêcher ; il n’est pas obligé de corriger tous les abus : l’Eglise elle-même tolère bien des choses qu’elle condamne. […] Il diffame sans scrupule les gens à talens quand ces talens sont très-frivoles, très-pernicieux, & que l’usage qu’on en fait est si authentiquement condamné. […] Les autres Conciles ont condamné par des motifs qui n’existent plus : c’étoit l’ancienne comédie, non la nouvelle. […] Ose-t-on approuver ce que ces oracles ont condamné ?

26. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « XVII. Que les femmes ne montaient pas sur l’ancien théâtre. » p. 65

une des raisons de condamner le théâtre en général ; parce que, la coutume régulièrement ne permettant pas d’y produire les femmes, leurs personnages étaient représentés par des hommes, qui devaient par conséquent, non seulement prendre l’habit et la figure, mais encore exprimer les cris, les emportements, et les faiblesses de ce sexe : ce que ce philosophe trouvait si indigne, qu’il ne lui eût fallu que cette raison pour condamner la comédie.

27. (1825) Encore des comédiens et du clergé « DISCOURS PRELIMINAIRE. » pp. 13-48

De là ces conseils perfides, donnés aux souverains, de condamner les peuples à l’ignorance, sous prétexte de les rendre plus soumis à l’autorité publique et plus faciles à gouverner. […] Tout livre mis à l’index religieux et politique, est condamné au pilon. […] Il a donc toujours été de l’intérêt des séducteurs et de leurs complices, de condamner les hommes à l’ignorance et à l’abrutissement. […] Pourquoi donc condamner le peuple à l’ignorance ? […] De quel droit ceux-là qui condamnent le peuple à l’ignorance, voudraient-ils qu’une portion de la population qui constitue un état fût plus malheureuse que l’autre portion ?

28. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE III. Immodestie des Actrices. » pp. 57-84

David condamne ses yeux coupables à des larmes intarissables : Exitus aquarum deduxerunt oculi mei. […] voilà précisément ce qui vous condamne. […] Le premier péché est celui du scandale : toutes les loix condamnent à payer le dommage l’imprudent qui par hasard auroit mis le feu à la maison de son voisin. […] Le jugement qui condamne, on le dit faux ; mais est-il téméraire ? […] Mais l’Ecriture ne condamne point les nudités.

29. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre XVIII. Eprouver par soi-même si les spectacles sont dangereux, c’est vouloir tomber dans les dangers qu’ils offrent. » pp. 154-163

Enfin, ils ont oublié que l’épreuve du bien et du mal n’apprend à connaître l’un que parce qu’on l’a perdu, et l’autre que parce qu’on y est condamné. […] Les autres sont plus à plaindre, parce qu’elles ont autant de faiblesse sans avoir autant de lumières, et qu’elles justifient ce que les autres voient bien qu’il faut condamner. […] Les maximes établies avec plus de soin sont les plus conformes aux passions, et par conséquent les plus fausses ; et, si un vice y est quelquefois condamné, c’est pour en justifier quelque autre plus éclatant et plus dangereux. […] On accoutume son cœur à tout ; on lui apprend en secret à ne rougir de rien : on le dispose à ne pas condamner, à son égard, des sentiments qu’il a excusés et peut-être loués dans les autres ; enfin on ne voit plus rien de honteux dans les passions, dont on craignait autrefois jusqu’au nom, parce qu’elles ont toujours été déguisées sur le théâtre, embellies par l’art, justifiées par l’esprit du poète, et mêlées à dessein avec les vertus dans des personnes que la scène nous présente comme des héros.

30. (1697) Histoire de la Comédie et de l’Opéra « PENSEES SUR LES SPECTACLES. » pp. 1-12

Enfin, ils ont oublié que l’épreuve du bien et du mal n’apprend à connaître l’un que parce qu’on l’a perdu, et l’autre parce qu’on y est condamné. […] Les autres sont plus à plaindre, parce qu’elles ont autant de faiblesse sans avoir autant de lumière, et qu’elles justifient ce que les autres voient bien qu’il faut condamner. […] Les maximes qui y sont établies avec plus de soin, sont les plus conformes aux passions, et par conséquent les plus fausses ; et si le vice y est quelquefois condamné, c’est pour en justifier quelque autre plus éclatant, mais plus dangereux. […] On accoutume son cœur à tout ; on lui apprend en secret à ne rougir de rien ; on le dispose à ne pas condamner à son égard des sentiments qu’il a excusés, et peut-être bien loués dans les autres.

31. (1686) La Comédie défendue aux chrétiens pour diverses raisons [Traité des jeux et des divertissemens] « Chapitre XXV » pp. 299-346

La premiere, parce que les Païens mêmes l’ont condamné. […] La sixiéme, parce que les Peres de l’Eglise condamnent ou les Spectacles en general ou les Comédies en particulier. […] Saint Cypriena condamne les Tragédies parce qu’elles donnent de mauvais exemples par les crimes qu’elles representent ; saint Clement d’Alexandrieb condamne les Comédiens tant parce que Jesus-Christ ne nous y conduit pas, qu’à cause que le theâtre où elles se joüent est une chaire de pestilence, & qu’on ne doit jamais préferer ce qui est agreable à ce qui est plus honnête & plus avantageux. […] Elle est condamnée expressément par la Loi Mimæ b, & par la Nouvelle 123. de l’Empereur Justinienc. […] Il y a bien d’autres raisons que celles que je viens d’expliquer, qui condamnent la danse ; mais je serois trop long, si je les voulois toucher toutes.

32. (1667) Traité de la comédie « Traité de la comédie — XII.  » p. 467

C'est pourquoi un des plus grands poètes de ce temps remarque qu'une de ses plus belles pièces n'a pas été agréable sur le théâtre, parce qu'elle frappait l'esprit des spectateurs d'une idée horrible d'une prostitution à laquelle une1 Sainte Martyre avait été condamnée. Mais ce qu'il tire de là pour justifier la Comédie, qui est que le Théâtre est maintenant si chaste que l'on n'y saurait souffrir les objets déshonnêtes, est ce qui la condamne manifestement.

33. (1675) Traité de la comédie « XII.  » pp. 291-292

C'est pourquoi un des plus grands poètes de ce temps remarque qu'une de ses plus belles pièces n'a pas été agréable sur le Théâtre, parce qu'elle frappait l'esprit des spectateurs de l'idée horrible d'une prostitution à laquelle une sainte Martyre avait été condamnée. Mais ce qu'il tire de là pour justifier la Comédie, qui est que le Théâtre est maintenant si chaste que l'on n'y saurait souffrir les objets déshonnêtes, est ce qui la condamne manifestement.

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