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33. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre III. Jurisprudence du Royaume. » pp. 51-74

Sa partie voulait rendre sa bonne foi suspecte, à titre de Comédien. […] Il n’y a que des arrêts qui jugent des différends particuliers survenus entre les Comédiens. […] Mais lui était persuadé que donner aux Comédiens, c’est donner au Diable. […] 3.° Les Comédiens Italiens ont des lettres patentes fort anciennes, cela est vrai ; mais je doute que les Comédiens Français veuillent faire avec eux cause commune. […] Les Comédiens se sont introduits par voie de fait, et on a fermé les yeux.

34. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre II. Le métier de comédien est mauvais par lui-même, et rend infâmes ceux qui l’exercent. » pp. 15-28

Le métier de comédien est mauvais par lui-même, et rend infâmes ceux qui l’exercent. […] Quand leurs lois déclaraient les comédiens infâmes, était-ce dans le dessein d’en déshonorer la profession ? […] « Qu’est-ce que le talent d’un comédien ? […] Qu’est-ce que la profession du comédien ? […] « L’orateur, dit-on, paie de sa personne ainsi que le comédien.

35. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Seconde partie « Causes de la décadence du goût sur le théatre. — Chapitre XXI. Si les Comédiens épurent les mœurs. Des bienséances qu’ils prétendent avoir introduites sur le Théatre » pp. 86-103

Le Comédien est au Poëte, ce que cette machine est à son auteur. […] Ecoutons encore cet Amateur, parlant du plus Grand Comédien que Rome ait eu. […] Qu’elles sont donc celles que les Comédiens ont amenées ? […] Ainsi le mérite, si c’en est un, en tombe moins sur les Comédiens que sur l’amour propre. […] L’Auteur pour ménager la délicatesse minutieuse des Comédiens, ou du public, se trouve dans un double embarras.

36. (1733) Dictionnaire des cas de conscience « Jugement sur la Comédie du Festin de Pierre. CAS II. » pp. 805806-812

Le Rituel de Paris défend de donner les Sacrements aux Comédiens, à moins qu’ils ne renoncent à cette Profession. […] Un Evêque, un Vicaire Apostolique, peut-il malgré tout ce qu’on vient de dire, recevoir aux Sacrements ces Comédiens, ou ordonner aux Confesseurs de les y admettre ? ne condamnerait-il pas par cette conduite celle des Confesseurs qui les en ont exclus, et ne ferait-il pas aux Comédiens une espèce de réparation de l’affront dont ils se plaignent ? […]  » Lactance s’explique en mêmes termes dans son livre du véritable culte : « Que dirai-je des Comédiens, dont la Profession est de corrompre les mœurs, qui apprennent aux hommes à commettre les adultères qu’ils représentent ? […] Mais pour examiner le cas dont il s’agit par ce qui se fait à Paris, il est étonnant que ces Comédiens veuillent s’autoriser par ce qui s’y fait, puisque dans Paris on ne reçoit aucun Comédien aux Sacrements qu’après avoir quitté sa Profession, comme il est expressément marqué dans le Rituel, où les Comédiens et les autres pécheurs publics sont exclus de la Communion.

37. (1671) De la connaissance des bons livres « DE LA COMEDIE  » pp. 232-248

Nous savons que le dernier qui a écrit a voulu prouver par plusieurs passages des anciens Auteurs et des Pères de l’Eglise, que la Comédie et les Comédiens ont été depuis longtemps réputés infâmes, et qu’il a toujours été défendu aux Chrétiens d’assister à leurs spectacles, comme étant nuisibles et scandaleux. […] Les allégations de plusieurs Auteurs ne sont pas beaucoup nécessaires en cette occasion : Nous ne doutons point premièrement que l’Histrion ou Bateleur ne pût être autre chose que le Comédien : Aujourd’hui ceux qui dansent sur la corde et qui font des sauts périlleux, ou qui jouent des gobelets, ne sont pas ceux qu’on appelle des Comédiens, et qui représentent des Pièces sur le Théâtre : On a encore voulu faire distinction entre ceux qui jouaient des Comédies facétieuses, et ceux qui représentaient des Tragédies, et autres Pièces de leur style, comme si ceux qui ne jouaient que des Pièces sérieuses eussent été des Hommes vénérables. Ne doit-on pas croire qu’il y en avait qui étaient propres à tout, comme c’est l’habileté du Comédien de faire tantôt le Roi, et tantôt le valet ? […] Il est certain que Cicéron et d’autres Auteurs appellent Roscius, Histrion aussi bien que Comédien. […] On a allégué contre les Comédiens et les Comédiennes, qu’ils changeaient les habits de leur sexe, et que cela est défendu par les saintes Ecritures : Mais s’il faut représenter une Histoire où une fille prenne l’habit d’homme, comme de la Pucelle d’Orléans, comment feraient-ils pour s’en acquitter ?

38. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre IV. De l’illusion Théâtrale. » pp. 64-79

Loin de persuader aux Comédiens qu’ils peuvent se passer des décorations, on ne peut trop leur en démontrer l’utilité. […] Ne diroit-on pas que les Comédiens cherchent à augmenter la prévention où est le spectateur contr’eux, au lieu de lui faire illusion ? […] Les Comédiens Italiens ne pensent pas de même. […] Il n’en est pas de même des Comédiennes ; elles montrent dans tous les rôles le dessein de plaire. […] Pourquoi les Anciens donnoient-ils des masques à leurs Comédiens ?

39. (1715) Dictionnaire de cas de conscience « COMEDIE. » pp. 739740-750

Les Comédiens et les Comédiennes ne montant sur le théâtre que pour y parler d’intrigues de mariages, ou d’amourettes. […]  » Or quels sont les entretiens des Comédiens et des Farceurs ? […]  » Car ils ont beau dire que la coutume a autorisé la Comédie et les Comédiens dans tous les Etats les mieux policés, et que cette coutume est autorisée par les Princes et par les Magistrats : Tout cela ne suffit pas pour les justifier, puisque l’Eglise les condamne et les a toujours condamnés et qu’elle veut qu’on regarde encore aujourd’hui les Comédiens comme des gens excommuniés et qu’on leur refuse les Sacrements et la Sépulture Ecclésiastique. […] écrivant à l’Evêque de Poitiers : Quæ canonicis obviat institutis, nullius debet esse momenti. » Mais comme les Fauteurs des Comédiens soutiennent, que S. […] D’où il s’ensuit qu’on doit donc la refuser aux Comédiens, qui meurent sans donner des marques d’une sincère pénitence, puisqu’ils exercent publiquement une Profession criminelle.

40. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE XI. De l’excommunication considérée comme injuste et par conséquent nulle, de la part des prêtres qui anathématisent les Comédiens, morts sans les secours spirituels de l’Eglise. » pp. 186-211

De l’excommunication considérée comme injuste et par conséquent nulle, de la part des prêtres qui anathématisent les Comédiens, morts sans les secours spirituels de l’Eglise. […] On sait maintenant, que les comédiens du troisième âge, ne sont point dans cette catégorie, et je l’ai démontré précédemment. […] Or, le comédien qui meurt subitement sans confession, et auquel on ne peut reprocher d’avoir refusé ou méprisé les secours spirituels de l’église, ne doit pas être anathématisé, attendu qu’il n’encourt aucune excommunication à raison de sa profession de comédien. […] Le clergé de France est d’autant moins fondé à frapper les acteurs, de l’anathème qui résulte de ses sentences exterminatoires, qu’il a lui-même aidé à leur institution, et que dans le principe de la création des comédiens du troisième âge, les prêtres ont rempli des rôles, dans les mystères que ces mêmes comédiens représentaient. […] C’est ce que j’ai fait connaître dans le livre intitulé : Les Comédiens et le Clergé, auquel je renvoie pour les détails.

41. (1697) Histoire de la Comédie et de l’Opéra « HISTOIRE ET ABREGE DES OUVRAGES LATIN, ITALIEN ET FRANCAIS, POUR ET CONTRE LA COMÉDIE ET L’OPERA — CHAPITRE II. » pp. 19-41

La seconde proposition regarde les Comédiens, s’ils pèchent mortellement en jouant la Comédie. […]  » Donner aux Comédiens c’est un grand crime, selon saint Augustin ; c’est une espèce d’idolâtrie selon saint Jérôme. Aussi l’Auteur rapporte un endroit de Lampridius, qui loue l’Empereur Sévère de n’avoir rien donne aux Comédiens de son temps. […] La 4eme raison est une idée de correction des mœurs que les Comédiens ont voulu donner, pour justifier les Comédies. […] Discorso famigliare a quelli che trattano de’ comici (1634), une apologie passionnée du théâtre et des comédiens.

42. (1733) Dictionnaire des cas de conscience « Comédie. » pp. 765766-806

Ce que l’on doit dire des Comédiens, et de ceux qui assistent à la Comédie ? […] Pour cela il apporte l’exemple d’un Comédien ou d’un joueur de flûte dont il est parlé dans la vie de Saint Paphnuce qui devint Saint. […]  » , que c’est un péché d’assister à la Comédie, et de donner pour cela quelque chose aux Comédiens. […] Et à la pag. 291. on exclut des saints Ordres les Bouffons, les Bateleurs, les Comédiens et les Farceurs. […] Messire Jean de Gondi qui fut le Premier Archevêque de Paris en 1623. avait signalé son zèle contre les Comédiens.

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