Cela suffit pour condamner la plupart de ceux qui vont à la Comédie. […] Elles la passent toute dans des visites, dans le jeu, dans les bals, dans les promenades, dans les festins, dans les Comédies.
Cela suffit pour condamner la plupart de ceux qui vont à la Comédie. […] Elles la passent toute dans les visites, dans le jeu, dans le bal, dans les promenades, dans les festins, dans les Comédies.
Mais il n'y a rien qui fasse mieux voir le danger de la Comédie, et combien elle est défendue aux Chrétiens, que l'opposition qu'elle a avec les principales dispositions dans lesquelles ils doivent tâcher de s'établir, et auxquelles ils doivent tendre, quoiqu ‘ils en soient encore éloignés par la faiblesse de leur vertu. […] Cela suffit pour obliger tous ceux qui ont quelque soin de leur salut de fuir les Comédies, le Bal et les Romans, parce qu'il n'y a rien au monde qui fasse plus sortir l'âme hors de soi, qui la rende plus incapable de s'appliquer à Dieu, et qui la remplisse davantage de vains fantômes.
Mais si c’est une honte, si c’est un crime d’exercer la profession de Comédien, peut-on être innocent en assistant à la comédie ? […] mes Frères, la tragédie & la comédie ne sont-elles plus comme autrefois le tableau mouvant & animé des passions humaines ? […] En vain, dit Tertullien, en vain nous dit-on, que dans les comédies l’honnêteté se trouve réunie avec l’agrément : Sint dulcia licet & grata, & etiam honesta quædam. […] Les héros qu’on introduit sur la scène tragique, les simples citoyens qui parlent & qui agissent dans la comédie, ne paroissent-ils pas également asservis à cette passion impérieuse ? […] Or, voilà, mes Frères, la véritable idée que l’on doit avoir des comédies les plus estimées.
Il recevoit du Prince mille caresses, & sans doute sa faveur sauva à l’Abbé Madame l’animadversion du Roi & de l’Archevêque de Paris, à qui cette comédie ne pouvoit plaire. […] C’étoit une des plus enthousiasmées amatrices du théatre, du bal, de la danse ; héroïne de la scène, élève de Thalie, sa vie ne fut qu’une comédie perpétuelle. […] Ce fut une vraie comédie de voir Naudé danser à la Romaine, & d’entendre Meibomius chanter à la Grecque. […] Les théatres, les brelans, les lieux de débauche, s’ouvrent dans tous les quartiers, sept à huit théatres d’opéra, le double de comédie, des farces sans nombre. […] Cet amant insensé se servit du théatre pour déclarer sa passion ; il composa une comédie pleine de traits délicats & tendres, dont la Reine avoit la clef.
Vous les avez conduits aux tragédies de Corneille, & de Racine ; ils ont vu jouer Moliere ; mais votre sagesse ne vous a pas permis de leur laisser voir toutes ses comédies. […] Dans la salle, tous mes voisins s’écrioient d’avance qu’on alloit jouer deux comédies superbes, la Nuit Espagnole & le Trousseau d’Agnès. […] Un jeune homme entiché de la comédie Bourgeoise, a rejetté de sa troupe bénévole, un de ses amis à qui sans doute il croit peu de talent. […] Parmi les acteurs de la Comédie Françoise, il se glisse quelque-fois des enfans de famille ; parmi ceux des Boulevards, on distingue ceux qui n’ont pas été ou commis, ou soldats, ou laquais. […] Je fus admis, avec quelque difficulté, il est vrai, à la répétition d’une Comédie et d’un Ballet.
[NDA] Louis XII, comédie en trois actes. […] [NDA] Comédie en quatre actes. […] [NDA] Second acte du Moine, resté longtemps en comédie en un acte, à la Gaîté. […] [NDA] Audinot, acteur de la Comédie Italienne, est auteur du Tonnelier. […] [NDE] C'est la comédie la plus célèbre de Piron (écrite en 1736).
n’a pas déploré dans les comédies ce jeu des passions et l’expression contagieuse de nos maladies, et ces larmes que nous arrache l’image de nos passions si vivement réveillées, et toute cette illusion qu’il appelle une misérable folie. Parmi ces commotions où consiste tout le plaisir de la comédie, qui peut élever son cœur à Dieu ?
Par ce moyen il poussait la démonstration jusqu’au premier principe, et ôtait à la comédie tout ce qui en fait le plaisir, c’est-à-dire, le jeu des passions. […] Les anciens du moins étaient bien éloignés de cette erreur, et ils renvoyaient à la comédie une passion qui ne pouvait soutenir la sublimité et la grandeur du tragique : et toutefois ce tragique si sérieux parmi eux, était rejeté par leurs philosophes.
Mais, qu’était-ce que la comédie dirigée par les prêtres ? […] g Ministres de la religion, qui défendez le spectacle, sous quelque prétexte que ce soit, qui proscrivez la comédie et les comédiens, répondez ; est-ce donc un péché de peindre si bien le vice, que les coupables soient forcés de se reconnaître dans le tableau ? […] « Les comédies, dit-il, en leur substance, ne sont nullement choses mauvaises, mais indifférentes… je dis donc, Philothée, qu’il est loisible d’ouïr d’honnêtes comédies, que ce n’est pas mal de le faire, mais oui bien de s’y affectionner. » (Introduction à la vie dévote, pag. 1re du chap. 23.) […] Les intérêts de la religion ne sont donc pour rien dans la prohibition du spectacle : le vrai motif des anathèmes de l’Église de France contre les acteurs et la comédie, c’est la perte du monopole, d’une influence acquise, le dépit de ne plus pouvoir jouer les autres, et la douleur de se voir jouer soi-même.