Citez Monsieur, les crimes que le spectacle a fait commettre : citez-en un, et je me rends.
Il cite les Saints Peres, & les annales de Baronius. C’est-à-peu-près la scène du Médecin malgré lui, qui cita Aristote dans le chapitre des chapeaux, & il répete d’après Moliere, qu’il n’en sçavoit guère plus que lui, la distinction blamable & trés-fausse, entre l’ancienne & la nouvelle comédie, qui ne différent entre elles que comme deux courtisannes, l’une grossiere, sans éducation, l’autre polie, qui sauve quelque apparence ; mais comme cette rétractation, n’étoit pas loyale & sincere : il répand bien de sarcasmes, en mauvais vers, & en mauvaise prose, contre ceux qui blament la comédie, qu’il appelle des Tartuffes, lesquels prêchoient la pauvreté avec 20000 livres de rente. […] Il y parcourt tout ce que les Conciles, les Saints Peres, les Empereurs ont fait contre le théatre ; il y démontre l’ignorance dans cette matiere, de l’auteur de la lettre que Boursaut avoit élevée jusqu’aux nues ; où il cite l’antiquité dont il n’a aucune connoissance, & s’appuye sur des raisons frivoles dont lui-même annonce le faux. […] D’un autre côté, le célebre Bossuet, Evêque de Meaux, avec cette force du raisonnement, & le sublime d’expression qui caractérisent ses ouvrages, porte au théatre un dernier coup de massue, dans un traité exprès dont nous parlons ailleurs, qui a demeuré sans réponse, & que n’osent pas même citer ceux qui ont depuis fait des appologies de la Comédie.
Dans le brillant commerce il se mêle sans cesse, Et ne cite jamais que Duc, Prince, ou Princesse. […] On pourrait encore citer une Pièce de M.F. dont l’amour n’est point le mobile, et qui ne lui doit aucun de ses agréments. […] Jérôme, et de plusieurs autres Docteurs, qu’il cite pour avoir été favorables à la Comédie. […] Si l’on voulait rendre à M.F. fait pour fait, on pourrait lui en citer un qui ferait l’opposé du sien. […] Au surplus, il est bien singulier que pour prouver l’indulgence d’un homme pour la Comédie, on cite un de ses ouvrages, où il n’en dit pas le mot.
Que ceux qui citent comme favorable aux Théatres la réponse que M. […] Leurs textes, qu’on nous rapporte, sont si formels, qu’on ne conçoit pas comment on ose les citer en faveur des Spectacles. […] Est-ce donc bien justifier les Théatres, que de nous citer pour exemple ceux de Rome ? […] de la Chaussée, citées par M. […] Nous avons cru devoir en citer quelques pensées168.
que l’Empereur Leopold, que je viens de citer.
Il est facheux que la Comédie ne puisse rien citer de pareil ; puisque sa rivale s’élève au dessus du préjugé que nous avons établi, pourquoi n’oserait-elle aussi le secouer à son tour ? […] On m’objectera que je ne cite que l’enfance du Théâtre ; mais son enfance vaut bien sa décrépitude.
Mais une infinité d’autres passages qui se lisent dans les Pères, renversent sa prétention : Qu’ils n’aient parlé contre les Théâtres, que parce qu’il s’y passait des idolâtries, ou qu’on y faisait des saletés ; ceux que nous venons de citer prouvent avec évidence que les Saints ont regardé ces sortes de plaisirs même exempts des désordres grossiers, comme défendus aux Chrétiens ; et ceux qui les représentent, comme gens infâmes, indignes de la participation des saints Mystères, et qu’on ne pouvait recevoir à pénitence, s’ils ne renonçaient à leur malheureuse Profession, qui n’est propre qu’à séduire les âmes, et faire naître toute sorte de passions dans le cœur. […] Mais ces sortes d’exemples ne peuvent servir et ne sont nullement propres au sujet dont il s’agit : Car ces Musiques et ces Danses dont parle l’Écriture dans ces lieux que nous venons de citer, étaient toutes pour l’honneur de Dieu, et pour lui rendre grâce de ses bienfaits. […] tandis que vous étiez là, le temps s’est passé, la mort s’est approchée ; voici qu’elle se moque de vous, et qu’elle vous appelle à sa danse, en laquelle les gémissements de vos proches serviront de violons. » Vous donc qui citez saint François de Sales pour autoriser la Comédie ; n’en parlez donc que comme lui, et dites que ce n’est qu’une récréation impertinente, une fadaise et une niaiserie qui expose à de grands périls ceux qui s’y trouvent. […] Quelle absurdité, aprés avoir fait un si mauvais usage des Saints modernes, de retourner, comme fait l’Auteur de l’Écrit, aux Saints des premiers temps, et citer les Retraites que saint Gregoire de Nazianze faisait à la Campagne, pour autoriser les joies folles et pernicieuses que s’accordent les gens du monde : A-t-il lu ce Pere, pour citer son exemple si mal-à-propos ? […] Vous les abusez, quand vous leur citez l’exemple de saint Paphnuce, auquel après une longue vie de pénitence, il fut révélé qu’il aurait un jour dans le Ciel la même gloire qu’un Comédien, ou un joueur de flûtes qui allait par les Villages.
C’est moins pour l’appuyer que pour répondre à vos objections, que je vais citer des exemples ; je ne les chercherai pas loin. […] Il vous seroit impossible de citer une seule de nos tragédies qui ne produise cet effet. […] Il ne me reste plus qu’à parcourir avec vous les Comedies que vous citez, & qui effarouchent votre zele pour la vertu. […] Je finis l’examen des pieces de Moliere que vous avez citées, par la Comédie du Misantrope sur laquelle vous vous êtes le plus étendu. […] Regnard , dites-vous, se charge d’encourager les filoux ; & pour le prouver, vous citez, non le Joueur, mais le Légataire.
Ne voulant point donner plus d’étendue à ma réponse, déjà trop longue, à M. de Sénancourt, je me dispenserai de citer plusieurs exemples trop fréquents, de ces refus de sépulture, qui, sans profit pour la religion, toujours ne causèrent que trouble et scandale.
Pour lui, Madame de La Fayette aurait objecté à Nicole des vers qu’il ne citait pas, et qu’il identifie comme ces deux vers, prononcés par le comte à Don Diègue au début de la quatrième scène de l’acte I : « Enfin vous l’emportez, et la faveur du Roi / Vous élève en un rang qui n’était dû qu’à moi » (v. 145-146), mais il est impossible d’en être certain.