D’ailleurs c’étoit un Poëte de Théatre ; il défendoit sa propre cause. […] Mais qui est-ce qui n’est point prévenu pour sa propre cause ? […] Fagan ait mieux vu dans cette même cause ? […] d’Estrade avoit employés au soutien de sa cause. […] Ces causes réunies ont occasionné le débordement d’une licence effrénée.
Pour cette cause l’Ecriture recommande si souvent la conduite et précaution nécessaire aux yeux et aux oreilles, parce que les vices entrent par ces fenêtres, et que les hommes par ce qu’ils voient et oient, sont attirés à ce, à quoi possible n’eussent-ils point autrement pensé. […] Entre les Grecs aussi elles étaient appelées40 recluses, pour la même cause. […] Ils diminuaient leurs fautes et tâchaient d’en jeter la cause sur l’auteur de tout bien. […] C’est pourquoi ces paroles du Seigneur s’adressent très à propos à nous85 : « A cause de vos ordures vous êtes entièrement exterminés. […] Tiré en cause : trainé en justice.
Stat. lib. 4 bd Quelqu’un m’allèguera, peut-être, Euclide de Mégare, qui est fort loué, de ce que brûlant d’envie d’ouïr Socrate à Athènes, et n’y osant aller librement, à cause que les Athéniens avaient ordonné peine de mort, aux Mégariens, qui s’y trouveraientGell. […] Je leur réponds ; qu’ils doivent savoir, que vraiment tous moyens de sauver sa vie ne sont pas licites ; et que suivant les Maximes posées ci-dessus ; le vrai fidèle n’entreprendra jamais rien, dont il n’est résolu, et assuré en sa conscience, ni ne tâchera à sauver la vie terrienne, en hasardant la céleste : Mais qu’ils diffèrent donc ces déguisements, tant que le cas de nécessité le requiertbq : Qu’ils se souviennent, que nécessité n’a point de loi ; Que les circonstances selon les causes, les fins, les temps, et les lieux, rendent les actions, non seulement diverses, mais bien souvent, contraires, comme il appert par les exemples susdits. […] Profaner le nom de Dieu, en tant de sortes, donner tant de scandales, être cause de tant d’inconvénients, qui ont été remarqués1 en partie, et le seront encore ci-après ; n’y a-t-il point de tromperie en tout cela ? […] Jusques ici nous avons examiné les Jeux Comiques et Tragiques, par leur matière, et par leur forme, tant extérieure, qu’intérieure, et le tout bien pesé, à la balance qu’il faut, n’avons trouvé que mal, tant au dehors, qu’au dedans ; tant en la circonstance, qu’en la substance ; et les objections contraires se sont montrées froide, ridicules, absurdes : pour achever cette anatomie, ou analyse, il y faut ajouter quelque mot de leur cause efficiente, et de leur cause finale : Celle-là a déjà été touchée au commencement de ce Traité, où a été dit, que le vrai père et cause efficiente de ces Jeux, c’est le Diable ; qui a voulu, que ses fêtes fussent ainsi solennisées ; l’Idolâtrie Païenne, en a été la Mère. […] Voilà donc la cause efficiente de nos Jeux, dont il appert, que l’honneur de cette invention n’appartient à autre qu’à Satan : Lui aussi, et non autre, en est la première et principale fin, puisque ces jeux, avaient pour but principal, l’honneur, et le service de ce Dieu du monde, qui par telles occasions, et moyens attirait les hommes à toute turpitude, et méchanceté, pour les plonger après en perdition éternelle.
Cela cause une émeute populaire.
La nouveauté est la cause de toutes ces extravagances.
N’est-ce pas, mes Pères, que vous voulez qu’il vous ressemble,22 et « que craignant de perdre aussi bien que vous, la douceur et la commodité qu’il trouve à être aimé, et ne voulant pas se faire des ennemis, et s’engager dans des suites fâcheuses qu’attirent après eux les mécontentements qu’on donne aux hommes, encore que ce soit en faisant sa charge et en soutenant la cause de Dieu ; il demeure dans le silence, et dissimule les péchés des hommes, de peur qu’en les reprenant il ne trouble sa paix en troublant celle des autres.
y Il n’y a donc rien dans ce passage qui favorise les comédiens : au contraire, on peut remarquer que Dieu voulant faire voir à un grand saint que dans les occupations les plus vulgaires il s’élevait des âmes cachées, d’un rare mérite, il ne choisit pas des comédiens dont le nombre était alors si grand dans l’empire, mais un homme qui gagnait sa vie à jouer d’un instrument innocent : qui encore se trouva si humble qu’il se croyait le dernier de tous les pécheurs, à cause, dit-il, que de la vie des voleurs il avait passé « à cet état honteux : fœdum artificium » : comme il l’appelait : non qu’il y eût rien de vicieux, mais parce que la flûte était parmi les anciens, un des instruments les plus méprisés ; à quoi il faut ajouter, qu’il quitta ce vil exercice aussitôt qu’il eut reçu les instructions de Saint Paphnuce ; et c’est à quoi se réduit cette preuve si décisive, qu’on prétend tirer de Saint Thomas à l’avantage de la comédie.
La passion excessive des théâtres a produit l’oisiveté et le luxe : ces deux causes réunies ont occasionné le débordement d’une licence effrénée.
Quand les Pères reprennent les vices de leur temps, ils n’ont pas coutume de dire : C’est un péché mortel, c’est un péché véniel, parce que ce doit être assez à un chrétien de savoir qu’une action déplaît à Dieu pour s’en abstenir et l’avoir en horreur ; et il y a quantité de péchés qui ne semblent que véniels, et qui sont néanmoins des pentes et des degrés par lesquels les hommes descendent en enfer, ou à cause des circonstances qui les enveniment, ou parce qu’ils conduisent à d’autres plus grands péchés, ou qu’ils nous privent des secours et des grâces actuelles de Dieu, qui nous seraient très salutaires pour nous conserver en bon état, et ne pas succomber aux secousses des tentations qui nous sont quelquefois livrées.
A ces causes, et attendu la circonstance particulière de l’Avent, de la Mission que nous faisons faire dans cette Ville, et des Prières publiques qui s’y font actuellement pour demander à Dieu la Paix, cette Paix que lui seul peut donner et que nous ne saurions lui demander avec trop d’ardeur ; quoique nous ne puissions ne pas condamner en tout temps la Comédie : Nous défendons particulièrement à tous les Fidèles de notre Diocese d’y aller pendant ce saint temps, consacré par lui-même et par tous les exercices publics de Piété que nous y faisons faire pour des sujets si importants, et ce sous peine d’Excommunication : Nous ordonnons à nos Confesseurs de traiter dans le Tribunal conformément aux Règles marquées par l’Eglise ceux qui contreviendront à notre présente Ordonnance, et particulièrement les personnes de l’autre sexe que la pudeur devrait en détourner avec plus de soin.