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12. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre prémier. — Chapitre III. Origine des Théâtres. » pp. 22-49

Les Arts & les Lettres firent en Grèce des progrès rapides. […] Ils connurent enfin l’utilité des Arts & des Sciences. […] La France était trop voisine de l’Italie, pour ne pas caresser à son exemple les Arts & les Lettres. […] Pourquoi ne sont-elles pas sujettes aux mêmes loix, à la même progression de succès que les Arts & les Sciences ? […] Les Arts peuvent-ils citer un génie heureux qui les ait fait connaître par son seul travail, ainsi que Térence découvrit les beautés de la Comédie chez les Latins, & que Corneille apprit aux Français le grand art de la Tragédie ?

13. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE II. De la Danse. » pp. 30-51

La danse est un art véritable, il mérite des académies, aussi-bien que les autres exercices du corps, l’art de monter à cheval, de faire des armes, de jouer des instrumens ; il n’est malheureusement que trop agréable & une source intarissable de péchés. […] Mais cet art est assurément bien frivole : Turpe est difficiles habere nugas. […] La nature même rend maître & grand maître dans l’art de peindre par la danse. […] L’art de la danse dans sa juste idée, est l’art de peindre & d’exciter les passions, & d’en présenter les objets par les mouvemens du corps, c’est la volupté en action, le cœur en mouvement, comme la peinture représente par les couleurs, la musique par les sons. […] C’est Cahusac qui le rapporte, comme un chef-d’œuvre de l’art qu’on ne peut trop admirer, dans son Traité de la danse.

14. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [O] » pp. 436-440

Lucien, qui se déclare aussi zélé partisan de l’art des Pantomimes, dit qu’on pleurait à leurs Représentations, comme à celle des autres Comédiens. […] Cet Art aurait eu sans doute beaucoup plus de peine à réussir parmi les Nations Septentrionales de l’Europe, que chez les Romains, dont la vivacité est si fertile en gestes, qui signifient presqu’autant que des phrases entières. […] Enfin il est certain que leur art charma les Romains dans sa naissance ; qu’il passa bientôt dans les Provinces de l’Empire les plus éloignées de la Capitale, & qu’il subsista aussi long-temps que l’Empire même. […] Rome était pleine de Professeurs, qui enseignaient cet art à une foule de Disciples, & qui trouvaient des Théâtres dans toutes les maisons. […] Cette Nation guerrière, qui s’était vouée au Dieu Mars, & qui avait méprisé les Arts & les Sciences, perdit avec la liberté, toute son ancienne vertu.

15. (1759) Remarques sur le Discours qui a pour titre : De l’Imitation par rapport à la Tragédie « Remarques sur le discours qui a pour titre : De l’Imitation par rapport à la Tragédie. » pp. 350-387

L’un est le plaisir que l’Art, envisagé comme Art, excite dans notre esprit ; l’autre est le plaisir qui naît des choses mêmes que l’Art met devant nos yeux. […] Je sens naître dans mon cœur des mouvements de respect & d’admiration : ce n’est plus seulement l’Art qui me frappe, c’est l’objet même que l’Art me présente. […] Jugeons enfin, pour achever d’approfondir cette pensée, jugeons de l’Art par la nature, & de la fiction par la Vérité. […] Horat. de Art. […] Horat. de Art.

16. (1756) Lettres sur les spectacles vol. 2 «  HISTOIRE. DES OUVRAGES. POUR ET CONTRE. LES THÉATRES PUBLICS. — NOTICES. PRÉLIMINAIRES. » pp. 2-100

L’Art dramatique n’a pas une honnête origine. […] On y voit démontré qu’il ne faut point juger de cet art, par l’usage qu’en ont fait les corrupteurs publics qui, d’un art divin, en ont fait un art infernal. […] L’impromptu & l’art concoururent à leur formation. […] L’art des Pantomimes s’y opposa aussi. […] Art Poét.

17. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [F] »

A la renaissance des Lettres en Europe, les Comédiens, toujours contredits par les Prêtres, tour-à-tour tolérés & chassés par les Gouvernemens, n’eurent que des Salles, de peu d’étendue, telles que pouvaient se les procurer de simples particuliers, dont l’établissement n’était pas stable ; & ceci même procura un bien : les Acteurs parurent sur la Scène dans leurs proportions naturelles ; leur jeu fut simple ; faute d’art & de moyens, ils nous indiquèrent le comble de l’art : mais ils ne firent que nous l’indiquer ; ils en étaient bien éloignés eux-mêmes : ce fut Baron, l’élève de Molière, qui ramena l’art à la nature, & qui fut l’instituteur de la belle Déclamation. L’enthousiasme de son art montait les ressorts de son âme au ton des sentimens qu’il avait à exprimer ; il paraissait ; on oubliait l’Acteur & le Poète : il parlait ; c’était Mithridate ou César ; ni ton, ni geste, ni mouvement qui ne fût celui de la nature.

18. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « XXV. Quatrième, cinquième et sixième réflexion : passage exprès de Saint Thomas, et conciliation de ses sentiments. » pp. 88-92

Enfin, en sixième lieu, encore que Saint Thomas spéculativement et en général ait mis ici l’art des baladins ou des comédiens, ou en quelque sorte qu’on veuille traduire ce mot histrio, au rang des arts innocents, ailleurs, où il en regarde l’usage ordinaire, il le compte parmi les arts infâmes, et le gain qui en revient, parmi les gains illicites et honteux ; « tels que sonta. 2. q. 87. art. a. ad. 2. [saint Thomas d’Aquin, Somme théologique, IIª IIae, question 87, art 2, ad. 2]. […] [saint Thomas d’Aquin, Somme théologique, IIª IIae, question 87, art 2, ad. 2].

19. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre premier. De la Musique. » pp. 125-183

Qui avertit l’homme d’inventer l’art de la peinture ? […] Il renferme dans une étroite prison les jolis maîtres d’un art qui lui procure tant de plaisir. […] Mettaient-ils autant d’art que nous dans leur composition, & dans leurs simphonies ? […] Cet Art resta long-tems enseveli dans l’obscurité. […] Ce qu’il y a de certain, c’est qu’elle est regardée à Constantinople comme un Art pernicieux.

20. (1643) La discipline des Eglises prétenduement réformées « Chapitre XIV. Des règlements ou avertissements particuliers » pp. 381-625

Art. 26. […] Art. […] Art. 16. des Obs. sur la Disc. […] Art. 28. des Obs. sur la Disc. « La Blanque qui sera autorisée par le Magistrat pour le soulagement des mineurs débiteurs et marchands, ne sera condamnée ; mais bien les autres qui ne sont de cette qualité, comme celles qu’on appelle Roues de Fortune, sont défendues. » Censure de ces trois Art.

21. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique —  CHAPITRE VIII. Dans quelle Nation la Poësie Dramatique Moderne fit-elle les plus heureux progrès ? » pp. 203-230

Un Poëte ne sera jamais bon Poëte, si l’Art & la Nature ne se prétent la main pour le former. La Nature seule fait un Camoens, un Lopes, un Calderon, un Shakespear : l’Art seul fait un Guarini, un Marini : la Nature & l’Art font de concert un Homere, un Sophocle, &c. […] L’Abbé d’Aubignac a marqué son étonnement de ce que dans le Pays de Plaute & de Térence, les Enfans des Latins étoient si peu savans dans l’Art de leurs Peres. […] Nous avons conquis la France, mais nous avons senti les charmes de notre Captive, dont les Arts victorieux ont triomphé de nos Armes. […] Ce n’est pas que l’Esprit Tragique ne soit le nôtre ; mais Shakespear, Otwai, Dryden ont négligé le plus important de tous les Arts, l’Art d’effacer, The last, and greatest Art, the Art to blot.

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