/ 470
18. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre XVIII. Eprouver par soi-même si les spectacles sont dangereux, c’est vouloir tomber dans les dangers qu’ils offrent. » pp. 154-163

Enfin, ils ont oublié que l’épreuve du bien et du mal n’apprend à connaître l’un que parce qu’on l’a perdu, et l’autre que parce qu’on y est condamné. […] On accoutume son cœur à tout ; on lui apprend en secret à ne rougir de rien : on le dispose à ne pas condamner, à son égard, des sentiments qu’il a excusés et peut-être loués dans les autres ; enfin on ne voit plus rien de honteux dans les passions, dont on craignait autrefois jusqu’au nom, parce qu’elles ont toujours été déguisées sur le théâtre, embellies par l’art, justifiées par l’esprit du poète, et mêlées à dessein avec les vertus dans des personnes que la scène nous présente comme des héros. […] On y apprend à juger toutes choses par les sens, à ne regarder comme bien que ce qui les satisfait. […] « Ainsi on apprend deux choses également funestes, l’une à s’ennuyer de tout ce qui est sérieux, et par conséquent de tous ses devoirs ; l’autre à trouver cet ennui insupportable, et à en chercher le remède dans la dissipation.

19. (1759) Lettre d’un ancien officier de la reine à tous les François sur les spectacles. Avec un Postcriptum à toutes les Nations pp. 3-84

pour oser nous apprendre (p. 22.) […] Qui de nous ne sçait pas qu’il est une école parmi eux où l’art dévance la nature pour leur apprendre & leur faire apprendre aux autres celui (p. 22. […] Vous nous défendez de les nommer, & l’on nous apprend à les commettre. […] Le Paganisme nous apprend par Platon le Juif : (De Special. […] lui apprendre ; a-t-elle jamais pu en ignorer ?

20. (1760) Lettre d’un curé à M. M[armontel] « letter » pp. 3-38

J’apprenais de toutes parts qu’il y avait jeté quantité d’idées neuves et vigoureuses sur le danger des Spectacles, tels même qu’on les représente parmi nous, et usé de ces coups de force qui surprennent, réveillent, et donnent enfin ouverture à d’utiles réflexions. […] Il élevait un Théâtre, mais moral : un Théâtre qui tournât au profit du cœur et de l’esprit ; qui formât des Citoyens, des Pères et des Mères de famille, des Enfants et des Sujets dociles ; qui ne respirât que l’honneur et la probité ; qui rectifiât les fausses idées et les remplaçât par de plus justes ; qui mît un frein aux passions et apprît à les régler ; qui fût ennemi déclaré du vice et épargnât le vicieux : persécuteur infatigable de tout ce qui conduit au détriment de la Société : protecteur zélé de ce qui en serre les liens ; qui montrât le crime et le vice dans toute leur difformité, et la vertu dans tout son lustre : en un mot, qui ne proposât que de bons exemples, et couvrît de confusion les mauvais. […] Pour ne pas trop se raidir contre les usages reçus, il consent néanmoins qu’on fasse apprendre à danser aux jeunes filles, après leur avoir choisi un Maître d’une vertu reconnue. […] J’ai appris dans ce Catéchisme qui nous vient de Rome, au rapport de M. de Voltaire, comme dans celui de Paris et dans tous les autres de l’Univers, que notre vie appartient à Dieu et à la Patrie ; que nous en sommes seulement les dépositaires ; que le véritable honneur consiste à les bien servir ; que le courage est moins dans le mépris de la mort, que dans le motif qui l’inspire ; que la vengeance est un crime, l’homicide un forfait, le suicide une extravagance qui ne peut partir que d’un cerveau troublé par de noires fumées. […] Ne serait-ce pas encore une nouvelle preuve que nous ne cherchons, n’aimons, ne suivons de Spectacles que ceux qui flattent nos passions les plus répréhensibles, et vers lesquelles nous avons plus de pente ; qui les entretiennent ces passions, qui les échauffent, qui les animent ; dégoûtés de ceux qui nous apprendraient à les calmer, à en tirer un parti raisonnable ou à les vaincre : en un mot, que tout Théâtre où l’on se proposera de redresser les mœurs, restera désert, et que les chambrées, pour me servir du terme consacré que vous m’avez appris, ne seront bonnes qu’autant qu’on aura employé plus d’art pour les renverser de fond en comble ?

21. (1675) Traité de la dévotion «  Méditation. » pp. 66-67

Apprends mon âme, apprends à chercher en Dieu tes plaisirs et tes délices, il en est la source, toute joie qui ne vient pas de lui se termine par la douleur, par la tristesse, par les pleurs, par le désespoir, et par le grincement de dents.

22. (1738) Sentimens de Monseigneur Jean Joseph Languet Evéque de Soissons, et de quelques autres Savans et Pieux Ecrivains de la Compagnie de Jesus, sur le faux bonheur et la vanité des plaisirs mondains. Premiere partie « Sentimens de quelques ecrivains De la Compagnie de Jesus, Touchant les Bals & Comedies. Premiere Partie. — Entretien cinquieme. Le danger de la Comedie en particulier, decouvert par le R. P. F. Guilloré de la Compagnie de Jesus. » pp. 67-79

cela seul ne suffit-il pas, pour fuïr le theatre, où l’on apprend tant de leçons de railleries, & d’impieté ? […] Elle, qui sans cela peut-être n’auroit jamais sçeu ce que c’est que du mal, & qui n’en avoit, ny la pensée, ny les idées, le voyant alors si bien dépeint sur le theatre avec toutes les couleurs, de la parole, d’une expression douce, & de la declamation ; Elle, dis-je, commence à sortir de la sainte ignorance, où elle étoit, & ce que la nature ne luy avoit pas encore appris, des Comediens, & des Comediennes le luy apprennent, comme les nouveaux maîtres de son premier mal-heur. Ce métier, appris à une si mechante école, étant secondé par les inclinations naturelles, & ne laissant que les idées d’une douceur effeminée, ce jeune homme & cette jeune fille, commencent à mettre en pratique, ce qu’on leur a si bien enseigné sur le theatre : L’innocence est attaquée, l’on aime sa foiblesse dans l’attaque, & ensuite arrivent les grandes chûtes, à qui la Comedie a donné les commencemens. […] Cela veut dire enfin, que ce n’étoit pas assez au Demon, que les gens d’une conscience toute perduë fussent à luy, par la scandale d’un Theatre infame ; si ceux, que quelque pieté rend recommandables, n’en étoient faits encore les victimes, par le poison inspiré de l’amour, qu’un nouveau Theatre apprend aujourd’huy, plus modestement, mais aussi plus malicieusement, qu’il ne fît jamais.

23. (1754) La Comédie contraire aux principes de la morale chrétienne « La comédie contraire aux Principes de la Morale Chétienne. — XV. Devoir des parens & des maîtres. » pp. 34-35

Est-ce ainsi qu’ils leur apprennent à connoître J. […] Est-ce ainsi qu’ils l’ont appris eux-mêmes ?

24. (1705) Sermon contre la comédie et le bal « introduction » pp. 175-177

Cette heureuse femme catéchisée auprès du puits de Jacob par le Sauveur des hommes, n’a pas été trompée dans la créance dont elle était imbue sur son sujet, il ne nous a rien caché de ce qu’il nous était important de savoir, car il est le Seigneur qui enseigne à son peuple ce qui est utile, et le gouverne dans la voie par laquelle il apprend à marcher, « Ego Dominus docens te utilia »Isai. 48. , quoiqu’il retranche par là tout ce qui sert de pâture à une vaine curiosité, ou dont la connaissance renfermant de grands avantages en soi, ne peut être qu’infructueuse pour nous, à raison de l’état où sa providence nous a engagé, combien a-t-il appris aux hommes de choses qu’ils ignoraient ?

25. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE II. Théatres de Société. » pp. 30-56

C’est le Calendrier du Théatre (année 1766) qui apprend au public cette belle découverte. […] La crainte du ridicule, quand le théatre la donneroit, fait chercher avec plus de soin le moyen de le cacher, qu’ordinairement il enseigne, mais n’apprend pas à s’en corriger. […] Un Anglois âgé de soixante ans s’enthousiasma si fort de Zaïre, qu’il la fit traduire en Anglois, & l’apprit par cœur. […] y apprend-on à pratiquer l’Evangile ? […] Dorbessan, dans son voyage d’Italie, nous apprend que les nobles Vénitiens ont des théatres à eux, qu’ils afferment à des troupes de Comédiens, & dont ils tirent un gros profit.

26. (1689) Le Missionnaire de l’Oratoire « [FRONTISPICE] — Chapitre » p. 13

Il y avait déjà sept ans qu’il pourrissait dans le cachot ; mais, comme on fut au milieu du festin, un perroquet qui était en la salle, soit qu’on lui eût appris sa leçon, soit par un instinct de la providence de Dieu, s’écria d’une voix plaintive en langage du pays : αἴ αἴ, κυριος Λεων : Hélas ! […] dirent-ils tous, et comment pourrions-nous manger sans une horrible confusion, voyant que cet animal, tout irraisonnable qu’il est, nous apprend notre devoir, et nous reprend de ce que nous y manquons ?

27. (1744) Dissertation épistolaire sur la Comedie « Dissertation Epistolaire sur la Comedie. — Reponse à la Lettre d’une Dame de la Ville de *** au sujet de la Comedie. » pp. 6-15

Si j’entreprens de vous en dissuader la frequentation, vous ne me sçauriez voir de bon œil, & ma morale ne flattera pas vos oreilles, puisqu’elle devra tendre à ne vous pas permettre, ce qui est si agréable à l’ouïe : & peut être l’esprit & le cœur s’y revolteront, puisque je serai obligé de les piquer en ce qu’ils aiment, & le Sage m’apprend, Ecclesiastici 22. […] Je ne vous alleguerai que les Peres de l’Eglise, que nous devons regarder comme les organes du Saint Esprit : pour nous apprendre ce que les saintes Ecritures n’ont dit souvent que sous des ombres. […] Thomas d’Aquin cet Ange de l’Ecole nous apprend, que les Comediens, & les Comediennes ne peuvent pas recevoir la S. […] C’est cependant ce que nous apprend le même Docteur : Salv. lib. 

/ 470