Jean Michon, fils d’un Barbier Chirurgien de Sens, se fit appeler Bordelot du nom de sa mère, de la famille de Théodore de Beze, ce qui ne promet pas un fort bon Catholique, mais qui lui facilita l’entrée en Suede où il fut prôné & donné à la Reine pour un fort habile homme, par Saumaise autre Protestant ; c’étoit un facétieux qui savoit une infinité de petits contes, tels qu’il s’en débite journellement dans les boutiques des Barbiers par ceux qui viennent s’y faire raser, comme dit Horace : Omnibus & lippis notum & tonsoribus. […] Baillet & d’autres attribuent ces prémices de Catholicité à René Descartes qu’elle avoit appelé en Suêde, qu’elle estimoit infiniment, qu’elle consultoit souvent, & qui lui donnoit de très sages conseils, ainsi qu’à M. […] juin 1684) dit que Christine encore Reine de Suède, mit tout en œuvre pour avoir le naturalisme de Jean Bodin, qui n’étoit alors qu’un manuscrit très-rare, & qu’on tenoit fort caché ; on fit par son ordre bien des recherches, enfin on le trouva, elle en fit faire des copies, & en enrichit la bibliothèque royale de Stocholm ; il est intitulé : de abditis rerum sublimium arcanis, à l’exemple du fameux Médecin Fernel qui avoit donné plusieurs années auparavant son Traité de abditis rerum causis, dont Bodin a profité, mais très-mal ; en donnant dans les deux excès opposés d’une superstition puérile & d’une impiété audacieuse ; c’est à tous égards un fort mauvais livre où l’Auteur dans des dialogues mal écrits entre sept interlocuteurs, combat toutes les Religions, surtout la Chrétienne pour établir le Judaïsme, ou plutôt la Religion naturelle, ce qui l’a fait appeler le naturalisme de Bodin, à peu près comme de nos jours le système de la nature.
Quelques vers du Marquis de la Faré, qu’on trouve à la suite des Poésies de Chaulieu son intime ami & son compagnon de débauche, n’ont d’autre mérite que le libertinage & l’irréligion, il les appelle lui-même présens de la seule nature enfantement de mon loisir ; dans son Ode à la paresse sa bonne amie ; mais c’est un grand mérite, il a fait dire par un Poëte sous le nom d’Apollon : je chantois, la Fare écrivoit . […] On avoit parcouru tous les théatres de l’Europe pour en tirer le plan, en désigner les beautés & les fondre toutes dans la salle de la comédie de Paris, comme Appelles rassembla les beautés d’Athènes, prit de chacune ce qu’elle avoit de plus beau pour en former sa Venus. […] Louis XV au sortir d’une pièce où l’Héroïne disoit qu’elle vouloit mourir, langage trivial au théatre, dit-il en riant, à son premier Médecin : J’ai été sur le point de vous appeler pour servir une Princesse qui mouroit je ne sais comment.
Qu’est-ce donc que les Critiques appellent Miraculeux dans les Drames de Quinault ? […] On appelle Pastorale-héroïque le Drame dont le sujet est plutôt grave que simple, & dont la catastrophe est quelquefois tragique. […] Ai-je besoin de faire observer qu’on appelle divertissemens les danses des Opéras-Balets, & qu’on donne plus particulèrement le nom de Fêtes à celles qui sont mêlées dans l’action des Opéras-Tragédies.
J’en appelle au témoignage de ceux qui suivent les Spectacles, si la représentation de cette piece n’inspire pas une vraie horreur de l’hypocrisie.
Elles appellent sans cesse au tribunal du goût, juge assez intégre, pris généralement, & si partial, considéré dans chaque individu, qu’il est indefinissable.
On ne peut donc point douter qu’un Evêque ne soit dans l’obligation de corriger les vices qu’il remarque dans son troupeau, et principalement de remédier à ceux qui sont publics et scandaleux : et celui qui étant constitué dans cette dignité et dans cette charge, ne reprendrait pas et ne ferait pas ce qui dépendrait de lui pour ôter ces scandales, mériterait plutôt, suivant la pensée de saint Grégoire, d’être appelé « un chien mort, que de porter le nom d’Evêque ».
Voudrait-on dire que la Cour et la Ville furent plus réglées, et qu’il se fit moins de crimes sous Henry III. lorsqu’il eût appelé les Comédiens, et qu’il les eût établi à Paris ?
Je ne puis cependant avoir avancé que le bon goût s’est éloigné de nous, sans appeler l’attention sur l’un des plus frappants épouvantails qui l’ont mis en fuite.
Vous êtes appelé à ce style.
Voilà en effet l’état actuel du Théatre qu’on appelle décent. […] L’auteur étoit en droit de porter ses plaintes ; mais il s’est contenté d’en appeler au jugement du public, en imprimant sa piece avec approbation & permission. […] J’appelle, dit-il, les représentations des récitations, parce que les acteurs ne se sont pas donné la peine d’apprendre leurs rôles par cœur, & qu’ils y ont eu une négligence caractérisée qui naissoit encore plus de leur mauvaise volonté que de leur paresse habituelle. […] J’en appelle à vous-mêmes, dans un sujet aussi délicat que celui des Courtisannes, avez-vous trouvé rien d’aussi hardi que le tableau du quatrieme acte du Tartuffe, que la situation de Georges Dandin, & qu’une foule de détails qu’il est inutiles de vous rappeller, parce qu’ils vous sont très-familiers, mais qui se présentent à chaque page dans les pieces les plus épurées.