L’Abbé de Monville, qui sentoit l’indécence de ses tableaux profânes, & le danger du salut qu’ils sont couvrir, tâche de se rassurer sur le salut de Mignard, en disant que plusieurs années avant sa mort il y avoit absolument renoncé, & ne s’occupoit plus que des sujets sacrés, & qu’enfin il reçut les derniers Sacremens dans des grands sentimens de piété. […] L’homme instruit qui, vers sa quarantieme année, se dégoûte ordinairement de la Tragédie qu’il voit peuplée d’êtres factices, découvre une certaine profondeur dans les pieces de Moliere ; il quitte le romanesque pour porter son attention sur des passions plus réelles & des caracteres qu’il peut trouver dans le monde.
Henri III pendant vingt années esclave de ses Mignons, livré avec eux à la plus infame débauche, occupé des jeux les plus indécens, & les plus puériles, joua le rôle de l’Actrice la plus dissolue & du plus vil baladin, & plein de l’opinion de sa suffisance méprisoit tous les sages conseils, & plongé dans les plaisirs & l’indolence abandonnoit aux mains les plus méprisables toutes les affaires de ses Etats dans les temps les plus orageux & les plus critiques. […] Mais pourquoi dissimuler qu’ils n’y ont été que des Acteurs subalternes que les Princes ont fait agir, qui n’ont paru sur le théatre qu’à la fin de la piece ; que la ligue étoit formée depuis plusieurs années ; qu’elle avoit été adoprée dans les provinces, dans les Parlemens, dans les Etats généraux, par la Sorbonne & les Evêques ; qu’elle avoit le Roi même à sa tête, armé pour la défendre contre l’hérésie, avant qu’aucun Religieux parût sur les rangs ?
Si nous considérons l’âge de ce Prince par le nombre de ses années, il semble que sa mort ait été bien précipitée, puisqu’il est mort à l’âge de trente-six ans. […] que la vieillesse la plus digne de vénération, et d’honneur, n’est pas celle qui est la plus longue, et qui se mesure par le nombre de ses années ; mais la sagesse de l’homme est sa véritable vieillesse ; et la pureté de sa vie, la longue durée de cette vieillesse. […] , que ce Prince a en peu d’années rempli plusieurs siècles ; car son âme était agréable à Dieu. […] « La peste continua tout le long de cette année, et de l’année suivante, sous le consulat de T. […] , qu’en cette année A.
Et afin que j’omette les choses qu’il ne peut encore contempler pour le présent, il peut regarder et admirer la beauté de ce monde : qu’il contemple comme le soleil va d’Orient en Occident, et que par tel mouvement il rappelle les jours et les nuits par réciproque succession : qu’il contemple comment la lune par ses accroissements et décroissements, signe les cours des temps et saisons : qu’il regarde ces beaux rangs des astres reluisants, et éclairant d’en haut avec leur subit mouvement : qu’il regarde les parties de toute l’année avec leurs alternations, et semblablement les jours avec les nuits distingués par les intervalles et espaces des heures : le contrepoids de la terre tant pesante, avec les montagnes : le cours des rivières avec leurs fontaines et sources : la grande étendue de la mer, avec ses flots et rives : qu’il contemple l’air étendu au milieu conjoint avec les autres Eléments, lequel de sa subtilité, donne force et vigueur à toutes choses, maintenant étant couvert de nuées, et engendrant les pluies, maintenant se montrant beau, clair, et serein : il pourra voir aussi qu’en tous ces Eléments il y a des habitants : comme en l’air, l’oiseau : en l’eau, le poisson : en la terre, l’homme.
D’autres passions naquirent de ces premiers goûts, et amenèrent en très peu d’années une séparation scandaleuse qui fit mourir de chagrin l’imprudent époux.
Il fut peu d’années après dans la plus grande gloire par les pièces d’Echyle, Sophocle, Aristophane, etc.
Infirme pendant plusieurs années, réduit à la diette blanche par les pieux excès de sa pénitence, il ne reçut aucun soulagement de la Faculté. […] Il y a quelques années que le bruit couroit qu’on y tenoit des assemblées nocturnes de multiplians, qui renouvelloient les infamies des Gnostiques.
On lit dans l’Histoire de l’Académie des Sciences, année 1707, page 7, & 1708, p. 22, qu’un Musicien fut guéri d’une violente fiévre, par quelques concerts qu’on fit dans sa chambre. […] Après avoir passé plusieurs années à mettre en Vers les Idyles & les Poèmes champêtres de M.
En effet Polyxène tirait sa naissance de l’un des plus grands Rois du monde, qui venait de perdre son Royaume, après une guerre de dix années : Cette Princesse n’avait alors que seize ans, et passait pour l’une des plus belles personnes de l’Asie ; on voulait l’immoler aux Mânes d’Achille, qui l’avait tendrement aimée, et qui avait voulu l’épouser malgré les cabales des Grecs ; et ce qui devait redoubler encore la douleur de Polyxène, c’est que Pyrrhus, le propre fils d’Achille, était celui qui demandait ce barbare sacrifice, et qui la poignarda de sa propre main, à la vue de l’Armée, et de tous les Princes de la Grèce. […] Cette matière a été agitée depuis quelques années, par des personnes d’un grand mérite, qui n’ont rien épargné pour faire leur cause bonne, et pour donner de la probabilité à leurs sentiments.
Outre cette utilité générale, ils faisoient fréquemment allusion aux conjonctures où se trouvoit la Patrie ; de sorte que ceux qui sont bien versés dans l’Histoire de la Grece, peuvent marquer assez au juste dans quelle année chaque Piece a été composée.