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3. (1686) Sermon sur les spectacles pp. 42-84

Ce n’est pas à nous qu’il faut vous en prendre, si ces lois vous paraissent austères et difficiles, mais à l’Evangile que vous avez embrassé ; cet Evangile qui nous déclare que nous rendrons compte des paroles inutiles ; cet Evangile qui nous ordonne de prier sans cesse, et de mortifier tous nos sens si nous ne voulons pas périr ; cet Evangile qui n’appelle bienheureux que ceux qui pleurent et qui souffrent, qui n’offrent le Royaume des cieux qu’à ceux qui se font violence ; cet Evangile qui est le testament d’un Dieu qui n’a vécu que pour nous donner l’exemple, et dont la vie se passa dans les travaux, dans les douleurs et se termina sur une Croix. […] Comment, sous les lois d’un Evangile qui nous ordonne d’arracher notre œil, s’il nous scandalise, il nous sera libre de nous exposer au plus grand danger ? […] L’Evangile, les Apôtres, les Conciles, les Pères, les Docteurs, tous les Saints ont frappé d’anathème quiconque fréquente les Théâtres. […] Y aurait-il donc un double Evangile, l’un pour ces temps-là, et l’autre pour ceux-ci ? […] L’Evangile est pour toutes les conditions et pour tous les états ; mais ce n’est ni en suivant le torrent du siècle, ni en se conformant à ses maximes, qu’on peut arriver au Royaume des Cieux.

4. (1777) Des Spectacles « Des Spectacles. » pp. 75-92

Mais ni l’Evangile, dit-on, ni l’Ecriture sainte, ne défend nulle part la comédie, ni les autres spectacles profanes. […] L’Evangile et l’Ecriture sainte, réplique ce grand Saint, a plus dit en se taisant sur ce point, que si elle s’était expliquée par des défenses expresses. […] On demande où c’est que l’Evangile défend ces profanes divertissements ? On répond que tout l’Evangile lui-même est une manifeste condamnation des spectacles. […] Et les idées licencieuses d’une multitude de libertins, à qui il plaît de n’approuver que ce qui flatte, prévaudront-elles à la morale de l’Evangile, et à la doctrine des Saints ?

5. (1771) Sermons sur l’Avent pp. 103-172

O les grands spectacles, que nostre Evangile nous présente ! […] J’avoüe, Messieurs, que mon Evangile ne m’y conduit pas directement. […] Cyprien au peuple inébranlable dans l’Evangile. […] Si vous chanceliez aussi tant soit peu dans cet Evangile divin, bien soin de me donner vostre suffrage, vous vous rangeriez plustôt du côté de mes adversaires. Soyez donc pour l’Evangile, & vous serez pour moy.

6. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « XXXIV. Conséquences de la doctrine précédente. » pp. 136-137

[saint Jean Chrysostome, Commentaire sur l’évangile selon saint Matthieu, “homélie VI”]. […] [saint Jean Chrysostome, Commentaire sur l’évangile selon saint Matthieu, “homélie VI”].

7. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — LETTRE VI. » pp. 98-114

s’il avoit eu envie de ridiculiser les progrès de l’Evangile, il ne s’y seroit pas pris autrement. […] La fureur des Duels vient de l’opinion fausse que l’on doit conserver son honneur aux dépens de la vie de quiconque ose le flétrir, & pour le réparer, qu’il est indispensable de tuer un agresseur : or, cette opinion, aussi contraire à la raison qu’à l’Evangile, est préconisée dans le Cid, & c’est un pere qui donne cette horrible leçon à son fils :               contre un arrogant éprouver ton courage, Ce n’est que dans le sang qu’on lave un tel outrage, Meurs ou tue… On n’est pas moins choqué d’entendre dire à Chimene, s’adressant au meurtrier de son pere qu’elle va bientôt épouser : Tu n’as fait le devoir que d’un homme de bien. […] Qu’un Héros se tue dans le désespoir, il paroît mourir noblement : toutes les piéces tragiques sont remplies de cette sorte de fureur qu’on nomme force d’esprit, & qui n’est au fond qu’une foiblesse occasionnée par un chagrin qu’on n’a pas le courage de supporter1 ; on s’en délivre par le suicide : c’est-à-dire, par une action lâche, dictée par la folie2 ; si l’on consultoit l’Evangile, on souffriroit volontiers les disgraces de la fortune, on mépriseroit les injures, on iroit au devant des humiliations, on embrasseroit les travaux de la pénitence, captivant son cœur, son esprit, ses sens sous le joug d’une mortification utile & nécessaire. […] On pourroit vous adresser, Mademoiselle, ainsi qu’à votre troupe, & à tous ceux qui accourent en foule pour vous entendre, ces paroles de l’Evangile, avec bien plus de raison qu’aux filles de Jerusalem : Ne poussez pas des gémissemens sur les autres, réunissez toute votre compassion sur vous-mêmes, & reservez toutes vos larmes pour pleurer votre propre infortune.

8. (1754) La Comédie contraire aux principes de la morale chrétienne « La comédie contraire aux Principes de la Morale Chétienne. — XI. Son opposition à l’Evangile. » pp. 23-24

Son opposition à l’Evangile. Est-il possible après ce qui vient d’être dit sur la Comédie considérée en elle-même, est-il possible de se dissimuler à soi-même l’opposition décidée de ses maximes à celles de l’Evangile ?

9. (1777) Des divertissements du Carnaval « Des divertissements du Carnaval. » pp. 92-109

Et en quelle part de l’Evangile trouve-t-on qu’il y ait des jours dans l’année où le précepte de se mortifier, d’éviter les dangers, de vivre en Chrétien, de mener une vie pure et exemplaire, et d’avoir les maximes du monde en horreur, oblige moins qu’en un autre temps ? […] L’Evangile est peu écouté dans l’école des mondains. […] Pour peu qu’on ait de Religion, on ne peut s’empêcher de condamner les réjouissances et les mascarades du carnaval, on ne peut ignorer que l’Evangile ne condamne le bal, les spectacles, et les assemblées profanes ; mais on s’étourdit à plaisir sur ce point de morale comme sur bien d’autres. […] On aura eu raison alors de traiter de divertissements païens les réjouissances du carnaval ; alors ces Ministres de l’Evangile, sincères et peu flatteurs, auront été les sages, on rendra justice alors à la vertu de ceux qui avaient pris le bon parti, en s’interdisant toutes ces fêtes peu chrétiennes. […] Et certes si les spectacles profanes sont défendus ; si les assemblées mondaines sont peu chrétiennes ; si l’on ne peut s’exposer au péril sans péché ; si la sûreté n’est pas entière dans la solitude ; si l’Evangile est la règle des mœurs, si la pureté se flétrit par un seul regard ; s’il ne faut qu’un désir pour corrompre le cœur ; si les héros chrétiens ont de la peine même dans le désert de conserver leur innocence, quel homme de bon sens oserait dire qu’il est licite d’aller au bal ?

10. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « XIV. Réponse a l’objection qu’il faut trouver du relâchement à l’esprit humain : que celui qu’on lui veut donner par la représentation des passions est réprouvé même par les philosophes : beaux principes de Platon. » pp. 58-60

[saint Jean Chrysostome, Commentaires sur l’Evangile selon saint Matthieu, « Homélie 38 »]. […] [saint Jean Chrysostome, Commentaires sur l’Evangile selon saint Matthieu, « Homélie 38 »].

11. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE VII. Sentimens des Prédicateurs. » pp. 168-180

Les uns, éclairés de la véritable sagesse, qui est celle de l’Evangile, les réprouvent ; les autres, trompés par les fausses lumieres d’une sagesse charnelle, s’efforcent de les justifier. […] ils sont donc au moins suspects, & puisque ceux qui soutiennent que l’Evangile y est blesse, sont plus réglés dans leur conduite, plus versés dans la science des voies de Dieu, n’est-il pas plus sûr & plus sage de m’en rapporter à eux & de ne pas risquer mon salut ? […] Ce n’est pas à nous, c’est à l’Evangile qu’il faut s’en prendre. […] Oui, il y a péché de vous exposer sans nécessité au danger de perdre la grace ; péché d’autoriser par votre présence des assemblées où toute la morale de l’Evangile est renversée ; péché dans la complaisance que vous y prenez, quand vous seriez exempt de passion ; péché dans les suites inévitables, pensées criminelles, désirs honteux, rendez-vous infames, mysteres d’iniquité ; péché dans la perte du temps, on n’en trouve point pour des exercices de piété, & on passe les heures entieres à des amusemens frivoles ; péché dans le mauvais usage de l’argent qu’on y dépense ; péché dans l’état où ils mettent notre ame, dissipation d’esprit, éloignement des choses de Dieu, froideur pour la priere, amour du monde, &c. […] Pour le Saint des Saints, dont la vie est notre modelle, la morale notre règle, les mérites notre espérance, trouvera-t-on rien dans son Evangile qui n’en soit la condamnation ?

12. (1754) La Comédie contraire aux principes de la morale chrétienne « La comédie contraire aux Principes de la Morale Chétienne. — XX. Exemples de pratique. » pp. 48-50

Connoissant leur respect pour l’Evangile, & leur amour pour J.  […] Leur piété une fois éclairée leur permettra-t-elle d’hésiter dans le choix entre le Théâtre & l’Evangile ?

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