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2. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — LETTRE III. » pp. 29-67

Il est donc possible de perdre la foi en demeurant uni au corps de l’Eglise, & d’être retranché de ce corps, sans que l’on ait renoncé à la foi. Tout homme qui nie en sécret une vérité revelée & proposée par l’Eglise, est incontestablement Hérétique ; cependant il appartient encore à l’Eglise, & s’il est revêtu d’un caractere, que ce soit un Pasteur, un Evêque, il conserve toute sa Jurisdiction, l’Eglise ne jugeant pas des choses cachées. […] Cette censure prive des biens spirituels, que les Chrétiens, en qualité de membres de l’Eglise, ont en commun, comme la priere, les Sacremens. […] Ambroise refusa l’entrée de l’Eglise à Théodose, prit-il l’avis de ce grand Empereur pour regle de sa conduite ? […] Godeau, Hist. de l’Eglise, Liv. 4.

3. (1664) Traité contre les danses et les comédies « Chapitre XI. Qu’on ne peut danser sans péché les jours qui sont particulièrement destinés à l’exercice de la piété Chrétienne. » pp. 41-53

Et ainsi lorsqu’il y a quelque sujet de réjouissance publique, la considération que l’on doit avoir pour l’ordre de l’Eglise et l’obligation qu’ont ses enfants de s’appliquer aux choses de Dieu, ne permet point qu’on puisse légitimement faire choix de ces jours saints pour des divertissements humains et profanes. […] Nous avons le chant de l’Eglise, les Hymnes, et les Processions pour exprimer la véritable joie, que le saint Esprit inspire à nos cœurs ; et ce sont les seuls témoignages de joie que l’Eglise a reçus, et approuvés ; Au lieu qu’elle a traité les danses, lorsqu’elle en a parlé dans ses Canons, comme des divertissements indécents, et entièrement honteux. […] Il est vrai que pour ce qui regarde les Fêtes, quelques Casuistes ont ajouté, par une condescendance excessive, des exceptions très dangereuses, par lesquelles ils donnent aux Chrétiens une liberté contraire aux sentiments de l’Eglise, et à l’esprit de leur profession. […] Ils eussent bien mieux fait de suivre constamment et de soutenir généreusement la doctrine des anciens, appuyée sur la discipline de l’Eglise, et animée de son esprit, et de réprimer par la force de la vérité la licence effrénée des Chrétiens relâchés et vicieux, que de leur apprendre une voie large qui favorise leurs convoitises, et qui par conséquent ne peut que les conduire au précipice, par des opinions nouvelles, qui n’ont aucun fondement dans la doctrine de l’Eglise, ni dans celle des Saints. Concluons donc pour finir ce Chapitre, que ceux qui dansent au temps destiné par l’Eglise à l’exercice de la mortification, pèchent grièvement ; parce qu’ils s’opposent directement au dessein, et aux ordres de cette même Eglise, puis qu’ils cherchent leurs plaisirs sensuels, lorsqu’elle veut que ses enfants gémissent devant Dieu, et entrent dans les afflictions salutaires de la pénitence.

4. (1825) Des comédiens et du clergé « Des comédiens et du clergé. —  De la discipline ecclesiastique, et des obligations imposees par les saints conciles dans la vie privee des pretres.  » pp. 341-360

Voici donc ce que les lois de l’Eglise imposent le plus impérativement aux évêques. « 1° L’évêque doit avoir son petit logis près de l’église ; ses meubles doivent être de vil prix ; sa table pauvre. […] Conc. d’Arles, an 1234, can. 2. » L’inexécution de ces lois, qui sont fondamentales et organiques de la discipline de l’Eglise, est une des causes principales de l’espèce de défection ou de refroidissement, dans lequel sont tombés la plupart des fidèles : elle leur a servi et leur sert journellement de prétexte pour éluder l’exécution des canons qui les concernent personnellement ; ils se familiarisent ainsi avec l’idée que, puisque la parole de Dieu et les préceptes de son Eglise ne sont pas strictement observés, par ceux qu’il a institués à cet effet, ils peuvent eux-mêmes, sans crainte de la damnation éternelle, les enfreindre ou ne pas les pratiquer. […] Concile défend à tous ecclésiastiques de tenir dans leurs maisons, ou dehors, des concubines ou autres femmes dont on puisse avoir du soupçon, ni d’avoir aucun commerce avec elles, autrement ils seront punis des peines portées par les saints canons, ou par les statuts particuliers des Eglises ; « 5° Tout prêtre, diacre ou sous-diacre qui, depuis la constitution du pape Léon, aura pris ou gardé une concubine, on lui défend de célébrer la messe, de lire l’évangile ou l’épître, de demeurer dans le sanctuaire pendant l’office, ou de recevoir sa part des revenus de l’Eglise. […] -C., devait nécessairement être donné par les ministres propres de son Eglise ; et à bien plus forte raison, l’observation des canons des saints conciles est un objet sacramentel pour les ecclésiastiques.

5. (1825) Des comédiens et du clergé « Des comédiens et du clergé. —  De certaines processions ou cérémonies religieuses, pratiquées par le clergé, et qui sont ou ont été beaucoup plus nuisibles au culte et a la morale publique que les comédies représentées sur nos théâtres.  » pp. 201-340

Vincent, église cathédrale de Mâcon, de là à S.  […] Plusieurs prélats de l’Eglise de France firent également leur possible, pour les abolir. […] De l’église on le conduisait par la ville avec des jeux et des bouffonneries indécentes, et en certaines provinces on poussait si loin cette farce, que les ecclésiastiques créaient tous les ans sur un théâtre dressé à la porte de l’église (un théâtre dressé a la porte de l’église ! […] On lui demande s’il est l’esprit de quelqu’un d’enterré dans l’église ; il répond oui. […] [NDE] Autrefois, le premier chantre de l’église.

6. (1825) Des comédiens et du clergé « Table des matières, contenues dans ce volume. » pp. 409-427

Besancon, fête des fous, scandaleuse, et profanation de l’église, pag. 318. […]   Cardinaux, princes de l’Eglise apostolique et romaine, sont les premiers protecteurs des comédiens, pag. 164. […] Cornards ; la fête des cornards est réunie à celle de l’âne, qui se pratiquait dans les églises cathédrales, pag. 291. […]   Papes, chefs de l’Eglise, instituent des théatres de leurs propres deniers, et organisent les comédiens, pag. 168 et suiv. […]   Saints et saintes, honorés par l’Eglise romaine, qui ont exercé la profession de comédiens, pag. 193.

7. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre VIII. De l’excommunication des Comédiens. » pp. 176-199

Le Prince était même plus sévère que l’Eglise, puisque c’est l’Eglise, comme nous l’avons vu ci-dessus, qui a demandé au Prince la liberté d’administrer à ceux qui voulaient sincèrement se convertir, des sacrements dont ils étaient tous rigoureusement exclus. […] L’Eglise méprisait plutôt qu’elle n’excommuniait ces bateleurs sans conséquence, sous les noms bizarres de bouffonnes, gaillardi, joculatores, etc. […] Ce n’est plus qu’une affaire de décence et d’édification, savoir si l’Eglise fera mieux de le refuser ; ce que S. Thomas déclare avec raison être plus convenable, et on ne peut douter que l’Eglise ne suivît cette règle, si ces dîmes avaient lieu. Si l’on reçoit à Paris le sixième des entrées de la Comédie Française, le neuvième de l’Opéra, ce n’est pas l’Eglise, c’est l’Hôtel-Dieu qui en profite, et ce n’est pas l’Eglise, c’est le Roi qui l’a imposé, comme une espèce d’amende, dont il fait l’application aux pauvres.

8. (1667) Traité de la comédie et des spectacles « La tradition de l'Eglise sur la comédie et les spectacles. Les conciles » pp. 53-68

Car, si cela était vrai, l'Eglise y aurait fait quelque différence, en marquant à ses enfants quels sont les Spectacles qui leur sont permis, et quels sont ceux qui leur sont défendus. […] L'Eglise, par une extrême prudence, se contente de faire trois choses. […] Que s'ils contreviennent à ce Décret, qu'ils soient chassés et retranchés de l'Eglise. […] Canon 28. ou 61. selon le Code des Canons de l'Eglise d'Afrique. […] Canon 30. ou 63. selon le Code des Canons de l'Eglise d'Afrique.

9. (1608) Traitté contre les masques pp. 3-36

le Concile 8. de Constantinople deffend auec vne aigre piqueure ces ieux, danses & masquarades : le Concile de Basle, la Pragmatique Sanction, le Concile de Coloigne, les Synodes de Salisburg & de Tournay conspirẽt & d’vn commun accord condemnent les festes des fats & des fols que l’on celebroit aux festes de Noel : & le venerable Chapitre de l’Eglise Cathedrale de ceste ville de Clairmont composé de graues personnages, par acte solemnel du 5. de Decembre 1450. les bannit à perpetuel de l’Eglise & de son diocese, & auec regretie suis contrainct de dire que quelques Eglises exemptes les retiennẽt encores au grand desauantage de l’estat Ecclesiastique. […] Vn frere de Dadon vient à la veille de Noel, & dit à vn Curé veillons ensemblement en l’Eglise & deuotement implorons l’ayde de S. […] cõmencẽt l’an du iour de la natiuité, & le vieux Kalẽdrier de ceste Eglise Cathedrale de Clairmont, nostre vulgaire retient le nom de Chalanda pour Noel c’est à dire kalendes, & S. […] & des autres saincts tutelaires de ceste Eglise & sacrez Prelats qui sont sa terreur & effroy, qui l’ont banny du pourpriz de ceste Eglise en bannissant les masquarades que jadis les Ecclesiastiques y faisoient comme en plusieurs autres Eglises : Durandus Mimatens. l. […] ceux qui baslent au deuant des Eglises & se masquent feront penitence trois ans .

10. (1731) Discours sur la comédie « PREFACE » pp. -

PREFACE L’on examine s’il faut, ou qu’on ferme les Théâtres, ou que l’Eglise cesse de condamner ceux qui les fréquentent. […] L’Ecriture, la raison, et l’expérience nous apprennent que l’Eglise ne peut se dispenser de tolérer des maux. […] » Mais l’Eglise eut beau excommunier pendant près de cinq cents ans ceux qui s’exerçaient à ces jeux meurtriers, ils ne cessèrent, que lorsqu’en 1568. […] On reconnut alors que l’Eglise avait eu raison de défendre de s’exposer à se tuer. […]  » Cependant malgré l’indécence de cet usage, il fallut le défendre durant trois siècles, par les lois de l’Eglise et des Princes, avant que de l’abolir entièrement.

11. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — Extrait des Registres de Parlement, du 22 Avril 1761. » pp. 210-223

Ainsi l’infamie prononcée par la Loi contre les Comédiens, les mettroit à couvert de l’Excommunication de la part de l’Eglise. […] Son refus du sacrement de Mariage aux Comédiens est traité de scandale, ainsi que celui de la Sépulture de l’Eglise. […] On ajoute que l’Eglise ne doit que combler d’éloges son courage mâle, vraiment & héroïquement chrétien, qui l’anime à réclamer les droits qui lui sont acquis, &c. […] On oppose ce qui est toléré dans les Etats du Pape par rapport aux Comédiens, aux usages de l’Eglise de France à leur égard, qu’on impute au pouvoir indiscret d’une Anarchie effroyable. On fait la comparaison blasphématoire de la Comédie, non-seulement avec les Panégyriques des Saints, dans la Chaire, mais encore avec les Cérémonies de l’Eglise dans la Semaine Sainte, & à l’usage de certaines Eglises où la Passion est chantée à trois voix.

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