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17. (1758) Sermon sur les divertissements du monde « SERMON. POUR. LE TROISIEME DIMANCHE. APRÈS PAQUES. Sur les Divertissements du monde. » pp. 52-97

et selon nos vues humaines, ne devait-il pas, ce semble, renverser la proposition, et dire aux justes ; vous vous réjouirez, et aux pécheurs ; vous serez accablés de chagrins et vous passerez vos jours dans la douleur ? Oui, mes chers Auditeurs, il le devait selon nos vues humaines, c’est-à-dire, selon les vues faibles et bornées de la fausse prudence de la chair : mais les vues de la sagesse divine sont bien supérieures aux nôtres, et pour l’accomplissement des desseins de Dieu à l’avantage de ses élus, il fallait qu’ils renonçassent aux divertissements du monde, parce que si les apparences en sont belles et les dehors engageants, la fin en est malheureuse, et qu’ils mènent à la perdition. […] Chacun prononce selon ses vues, et donne ses décisions. […] Je ne dis pas que ç’a été la morale de gens foibles et instruits, bornés dans leurs vues et timides ou précipités dans leurs décisions : outre leur sainteté qui nous les rend vénérables, nous sçavons que c’étoient les premiers génies du monde ; nous avons en main leurs écrits, et nous y voyons la sublimité de leur sagesse, la pénétration de leur esprit, la profondeur et l’étendue de leur érudition. […] Je sçais qu’à considérer ce que je dis dans une pure spéculation et selon les premieres vues, on se persuadera que j’exagere et que je pousse cette morale au delà du terme.

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