Les Poètes, qui ont souvent caché la vérité sous le voile des fables, ont dit que Vénus, pour se venger des Scythes, qui avaient pillé son temple, et de Philoctète, qui avait tué Pâris, ne fit que leur donner le goût des jeux, de la mollesse et de la volupté : « Vulnera sic Paridis dicitur ulta Venus » (Thucid. […] L’oisiveté, la paresse, la volupté, rendirent esclave une nation invincible : « Ita gens industria potens, manu strenua, mollitie virtutem pristinam perdidit, et quos ante Cyrum invictos bella præstiterant, in luxuriam lapsos otium ac desidia superavit. » Qu’on ne soit pas surpris que je parle de théâtre dans des temps si reculés, il était déjà établi en Grèce, par conséquent connu dans l’Asie mineure et par Cyrus. […] Il en est le destructeur : c’est lui qui inspire ce goût puérile de parure, ce goût lâche de mollesse, ce goût efféminé de plaisirs, ce goût insensé de profusion et de superfluité, qui tourne tout en décoration, en frivolité, en volupté. […] On donna le département de l’amour à Vénus, Adonis, etc. le district de la bonne chère fut attribué à Comus, à Bacchus, à Silène ; on réserva le domaine du jardin où se goûtent le plus délicieusement les voluptés, à Pan, à Priape, à Vertumne, à Flore, etc.