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28. (1675) Traité de la dévotion « Chapitre III. De la trop grande sensibilité aux plaisirs de la terre ; troisième source de l’indévotion. » pp. 58-65

Augustin disait à Dieu ; « Tu es le seul vrai et le seul souverain plaisir capable de remplir une âme ; tu rejetais loin de moi tous ces faux plaisirs, et en même temps tu entrais en leur place, toi qui est plus doux et plus agréable que toutes les voluptés, mais non à la chair et au sang. » La manne ne tombe sur les Israélites, que quand les viandes qu’ils avaient apportées d’Egypte se trouvent consumées. […] C’est l’emblème des mondains ; tout le jour ils nagent dans les voluptés de la chair, quelquefois par de faibles élans ils essayent de se tirer de là, et de s’élever aux cieux ; mais il leur en arrive justement comme à ces oiseaux aquatiques, dont le vol ne va qu’à friser de leurs ailes la superficie des eaux, et qui retombent incontinent.

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