Tels étaient les sentiments de joie que me donnaient les amants sur le théâtre, lorsque par leurs intrigues ils faisaient réussir leurs désirs, ou de tristesse lorsque quelque accident venait à les séparer, quoique ce ne fussent que des fictions : « In theatris congaudebam amantibus, cum sese fruebantur, cum autem sese amitebant quasi misericors contristabar. » Aujourd’hui j’ai plus de pitié de celui qui se réjouit dans son crime, que de celui qui regrette une félicité méprisable et une volupté pernicieuse. […] Le théâtre n’est que plus dangereux, on n’y trouve que les attraits de la volupté. […] Vous désirez l’abondance et la paix, non pour en faire un bon usage, mais pour vous livrer sans obstacle à toute sorte de voluptés. […] Le démon vous propose l’appas des spectacles et des honteuses voluptés, pour reprendre par le plaisir ceux qu’il avait perdus. […] Mais ils ne pensent tous qu’à l’argent, à la volupté ; ils n’estiment les pièces qu’autant qu’elles sont lucratives, et qu’elles excitent les passions.