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78. (1781) Lettre à M. *** sur les Spectacles des Boulevards. Par M. Rousseau pp. 1-83

Cette dissipation continuelle dans laquelle vivent les partisans des Trétaux, ne leur permettant pas de se livrer à aucun genre d’étude, il arrive de toute nécessité que leur esprit dépérit, & que les dispositions qu’ils annonçaient pour tel ou tel talent, meurent faute de culture. […] On ne voit que de jeunes vieillards, dont les jambes en fuseau, peuvent à peine supporter des corps qui tombent en ruine Quand une fois on a vécu pour l’amour, dit une personne de beaucoup d’esprit, on ne peut plus vivre que pour lui : je crois, Monsieur, qu’on peut hardiment dire la même chose du libertinage, & vous voyez quelles en sont les funestes suites : voilà pourtant tout ce que nous a valu l’établissement de ces dépôts de la…29. […] Nous vivons dans un siecle bien supérieur au sien, par les lumieres que nous avons acquises depuis ; nous vivons, de plus, sous un Roi devant qui la Vérité peut, sans crainte, paraître dans tout son éclat ; il l’aime, cette Vérité sainte, il l’accueille, il est digne de l’entendre. […] Nous vivons encore sous des Ministres & des Magistrats, dont toutes les vues sont dirigées vers le bien public, dont l’intérêt le plus cher est également de faire revivre les bonnes mœurs. […] e celui d’Auguste, Empereur Romain, qui vivait l’an sept cent & tant, de la Fondation de Rome.

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