Vous pleurerez, vous vivrez dans la souffrance et dans la peine ; voilà le sort des prédestinés : Plorabitis et flebitis vos : mais le monde sera dans la joie, et rien de tous les plaisirs de la vie ne lui manquera ; voilà le partage des pécheurs : Mundus autem gaudebit. […] Aussi prenez garde à ce que le Sauveur des hommes ajoute pour la consolation de ses disciples : c’est, leur dit-il, qu’après avoir vécu dans les pleurs, votre tristesse se changera en joie, mais dans une joie solide, durable, éternelle ; leur donnant à entendre par une règle toute opposée, que les joies trompeuses du siècle n’aboutiront qu’à un souverain malheur : Sed tristitia vestra vertetur in gaudium. […] et ne seroit-ce pas une témérité insoutenable, et où nul chrétien de bon sens ne tombera jamais, de prétendre que ces hommes de Dieu se soient tous égarés, qu’ils aient tous porté trop loin les choses, et que dans le siecle où nous vivons, nous soyons plus éclairés qu’ils ne l’étoient ? […] Car combien de mes Auditeurs, et de ceux même qui professent plus hautement le Christianisme, et qui veulent vivre avec plus d’ordre, m’accusent peut-être de porter ici trop loin la sévérité de la morale évangélique ?