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14. (1774) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre seizieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre III. De l’Éducation. » pp. 60-92

Est ce là qu’il faut conduire un jeune cœur, dont la concupiscence naissante, mais vive, dont les passions neuves & emportées trouvent des secours, des alimens, des modeles, des exemples qui lui font produire prématurément & si abondamment les plus mauvais fruits ? […] Les filles & les femmes, naturellement plus tendres, plus vaines, plus vives, plus passionnées, plus emportées, plus susceptibles de toute sorte d’impressions, y courent les plus grands risques. […] Il n’y a point de conte de nourrice qui fasse de si vives, de si dangereuses impressions, que la fréquentation du théatre. […] A peine y en a-t-il un bon sur cent mauvais, & avec les couleurs les plus vives, les plus séduisantes, les plus propres à les faire aimer & imiter. […] La comédie animée par le dialogue est même plus vive, plus familiere, plus libre, plus hardie que les Romans ; il faut également permettre ou défendre tous les deux.

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