/ 548
410. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE V. De la Parure. » pp. 107-137

Ces bagatelles, ces petits riens où l’on perd la moitié de la vie, remplissent les femmes & les petits-maîtres de l’idée de leur mérite, mettent en jeu & nourrissent leur amour propre par la continuelle contemplation de leurs graces, étalées dans le plus beau jour. […] Sur les pieces même qui sont restées au théatre, & qui reparoissent quelquefois quinze ou vingt ans après, l’Auteur a la glorieuse & consolante satisfaction de se dire : J’ai travaillé toute ma vie pour faire gagner de l’argent à une troupe de misérables corrupteurs du public, & à faire commettre bien des péchés à une troupe de spectateurs ; étoit-ce la peine de prendre la plume ? […] Sans doute on n’en veut point à leur vie, comme cette héroïne dont Dieu arma le bras pour sauver son peuple. […] On fait dans ces Mémoires un détail charmant de la grandeur du front, de la rondeur de la face, du ton de la chair, des ombres, des rides, de la vie du teint, de la teinte ardente ou rembrunie des cheveux ; des différentes coëffures, coëffure de l’entrevue, coëffure du mariage, coëffure du lendemain des noces, coëffure de la prude, qui laisse percer les prétentions sans les annoncer, coëffure de la coquette, &c. de la vivacité, de la dignité, du brillant, de la langueur, du maintien.

/ 548