Enfin le vice n’appartient à la Comédie, qu’autant qu’il est ridicule & méprisable. […] D’abord on osa mettre sur le Théâtre d’Athènes, des Satyres en action ; c’est-à-dire, des Personnages connus & nommés, dont on imitait les ridicules & les vices : telle fut la Comédie ancienne. […] Là ce ne sont point des ridicules courans ; ce sont des singularités personnelles, qui donnent prise à la plaisanterie ; & le vice dominant de la Société, est de n’être pas sociale. […] La politesse gaze les vices ; mais c’est une espèce de draperie légère, à travers laquelle l’œil clairvoyant des autres les découvre sans peine. […] C’est le but que se propose la Comédie ; & le Théâtre est pour le vice & le ridicule, ce que sont pour le crime les Tribunaux où il est jugé, & les échafauds où il est puni.