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365. (1782) Le Pour et Contre des Spectacles « Premiere lettre de Mr. *** à Madame *** sur les spectacles » pp. 3-59

Elles sont tirées ces raisons, de la nature des spectacles, qu’ils mettent constamment au nombre des Pompes du Démon ; du vice intrinséque des piéces qu’on y représente, de leurs sujets, de la morale qu’on y enseigne, de l’émotion des passions, des illusions de l’imagination, des impressions mauvaises. […] Nos Théatres, dit-il dans un de ses mandemens de 1763, sont ces écoles de vices, tant de fois proscrites par l’Eglise . […] c’est qu’il est plus aisé d’éviter l’occasion, & de s’opposer à l’origine du vice, que d’en arrêter le cours . […] Qui peut disconvenir, que le Théatre de ce même Moliere, dont je suis plus admirateur que personne, ne soit une école de vice & de mauvaises mœurs, plus dangéreuse que les livres mêmes, où l’on fait profession de les enseigner ?  […] 8° S’il étoit vrai, qu’il n’y eût point de mal d’aller aux spectacles, s’ils pouvoient etre mis au nombre des divertissemens innocens ; ce seroit une injustice criante, d’excommunier ceux qui les représentent, & de condamner ceux qui y assistent ; ce seroit encore un scandale public, de les décrier, non seulement dans des compagnies particulieres ; mais même dans l’assemblée des fidéles, dans le lieu Saint, & dans les Chaires, où l’on ne doit paroitre, que pour enseigner les vérités éternelles, détourner du vice les fidéles, les exciter à la pratique des Vertus Chrétiennes, & leur faire respecter la morale de Jesus-Christ.

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