Ce n’étoit que des chœurs, dit-on, qui pensoient ainsi : le reste de la piée a-t-il droit de se livrer au vice ? […] Les grands poëtes ont acquis l’immortalité, non en excitant les passions, mais en les réprimant, en corrigeant le vice & inspirant la vertu, sic honor & nomen divinis vatibus atque carminibus venit . […] Le premier voile est par eux éclairci ; on conjecture, on soupçonne, on devine (ce sont les progrès du vice), le cœur raisonne, & l’instinct, la mémoire, &c. […] C’est la marche de toutes les passions : le plus libertin, le plus emporté, le plus avare rend en secret justice au vice & à la vertu, & se condamne lui-même : il ne faut que le livrer à sa propre conscience ; & c’est l’arrêt que Dieu lui sera prononcer malgré lui éternellement par sa propre bouche.