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110. (1665) Lettre sur les observations d’une comédie du sieur Molière intitulée Le Festin de Pierre « APOSTILLE » pp. 33-57

C'est un titre qu’il leur a commandé de prendre, et c’est par là qu’il a voulu faire connaître qu’il ne se laisse pas surprendre aux tartufes et qu’il connaît le mérite de ceux que l’on veut opprimer dans son esprit, comme il connaît souvent les vices de ceux que l’on lui veut faire estimer. […] Il fait voir, en parlant ainsi, qu’il ignore qu’une des principales règles de la comédie est de récompenser la vertu et de punir le vice, pour en faire concevoir l’horreur, et que c’est ce qui rend la comédie profitable. On peut voir par là que les plus sévères souffrent les vices, puisqu’ils ordonnent de les punir, et que Don Juan doit être plutôt souffert qu’un autre, puisque son crime est puni avec plus de rigueur et que son exemple peut jeter beaucoup de crainte dans l’esprit de ses semblables. Notre critique ne nie toutefois pas que l’on doit punir le vice, mais il veut qu’il n’y en ait point. […] Cet observateur ne se contente pas d’attaquer le vice, bien qu’on le permette à la comédie pourvu qu’il soit puni, il attaque encore la vertu.

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