Quelle ressource a un citoyen délicat sur le choix des plaisirs, a une mère vertueuse, a une fille jeune & décente, que le théatre ? […] Il faut bien choisir quelque passion pour la traiter & la combattre, & personne n’empêche un Auteur de prendre une action vertueuse pour le sujet de ses pieces. […] Qu’ils n’applaudissent qu’aux talens décens & vertueux, & la scène sera purgée de tous les vices. […] Si on ne veut que des gens vertueux sur le théatre, ce n’est pas la réforme, c’est l’abolition. […] Les vœux de l’Abbé de Besplas sont accomplis, la Noblesse s’est chargée du théatre, & ce n’est pas seulement un air de protection, un regard d’approbation aux talens décens & vertueux, c’est un bon contrat qui les rend maîtres absolus ; ils choisissent, renvoient, punissent sévèrement les Acteurs & les Actrices, examinent, corrigent, rejettent les pieces, ont l’œil à tout, sur-tout à la recette.