C’est un homme sage, un eleve de Fenelon, qui parle toujours raison, religion & vertu. […] On ne cultive en elle que les qualités superficielles : bel esprit, imagination brillante, politesse effeminée ; on néglige le cœur, la raison, les vertus solides. […] Ce dessein fut bien reçu ; on le jugea propre à polir l’esprit, & à exciter dans le cœur l’amour de le vertu. […] Les Conférences de Gassendi étoient singuliérement formées de quatre libertins, qui tous ont écrit : Bergerac est fou ; Chapelle est Epicurien ; Moliere un homme du monde, un agreable débauché, qui parle avec goût, qui amuse & fait rire, mais rend le vice aimable & la vertu ridicule ; Bernier courut le monde, & a donné des voyages, & fait un abrégé de Gassendi, qui sont utiles, & du moins ne nuisent point à la vettu. […] Il y fut tout dépaysé ; l’or, l’argent, l’ivoire, la sculpture, ne rendirent plus les mêmes oracles, & n’eurent point de vertu poëtique.