On n’aurait garde de leur reprocher un défaut qui ne dépend pas de nous, on leur en ferait même un mérite, si s’élevant au-dessus de leur naissance, ils la faisaient oublier par leurs vertus, et la rachetaient par des talents utiles ; mais tout en eux rappelle la bassesse de leur extraction et dégraderait la plus haute noblesse. […] Il faut que ces nobles sentiments de décence et de dignité qui caractérisaient les maîtres du monde, fussent bien profondément gravés dans leur cœur pour avoir survécu à leur vertu, et résisté à l’amour effréné des spectacles : « Video meliora proboque, deteriora sequor », disait un Romain qui ne les haïssait pas. […] L’une est la gloire de la vertu, l’autre l’ignominie du vice ; l’une distingue avec honneur parmi les honnêtes gens, l’autre dégrade au-dessous de la canaille. […] La politique Romaine, moins raffinée, mais plus noble et plus pure, pensait bien différemment, non seulement dans le Sénat, les Consuls et les Sénateurs, qui ont invariablement désapprouvé la comédie, mais dans les Empereurs, dans qui on remarque constamment qu’à proportion de leur sagesse et de leur vertu, ou de leur folie et de leurs vices, ils en ont été ennemis ou amateurs. […] C’était un reste de la vertu de la République.