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142. (1845) Des spectacles ou des représentations scéniques [Moechialogie, I, II, 7] pp. 246-276

Mais, à les prendre comme elles sont dans l’état actuel de nos mœurs et à les envisager au point de vue pratique, avec toutes leurs circonstances concomitantes, elles sont le plus souvent pleines d’écueils et de dangers pour l’innocence et la vertu. […] Voici ce qu’il a dit sur les spectacles, il y a quelques années, dans un discours public : « Voyez les théâtres tenant école de corruption et de scélératesse… foulant aux pieds les vertus les plus saintes avec l’intention patente de faire aimer, choyer, admirer le duel, le suicide, l’assassinat et le parricide, l’empoisonnement, le viol, l’adultère, l’inceste, préconisant ces forfaits comme la fatalité glorieuse des esprits supérieurs, comme un progrès des grandes âmes qui s’élèvent au-dessus de la vertu des idiots, de la religion des simples et de l’humanité du commun peuple. […] D’autres affirment imperturbablement qu’ils ne voient dans les spectacles aucun danger pour eux, qu’ils sortent du théâtre aussi purs qu’ils y sont entrés, et que leur vertu n’en reçoit la moindre atteinte ; étrange illusion ! […] Mais enfin, quelle est donc cette vertu à l’épreuve de toute atteinte ? […] Vouloir réformer et réduire les spectacles, contre leur nature, aux règles sévères de l’honnêteté et de la vertu, ce serait les anéantir et rendre le théâtre désert.

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