Les États à qui elle le fit dire, & le Roi son successeur la prièrent de renoncer à ce projet, le Roi n’étoit pas d’humeur de descendre du trône comme elle, ni personne de l’y faire remonter ; elle vint pourtant en Suede après ce refus, pour se faire payer de ses pensions qui étoient fort mal payées, & qu’on avoit grande envie de supprimer, ce qui selon le détail qu’en donne Me. de Motteville, lui faisoit mener une vie très-pauvre & très-mesquine ; elle fut reçue comme un particulier qui vient demander des graces. On s’arrangea avec elle pour ses pensions dont on lui paya une partie, elle s’en retourna comme elle étoit venue. […] Tous les savans ou soi-disans vinrent à Paris lui rendre visite, elle les accueillit avec bonté & se faisoit honneur de son amour pour les lettres comme elle n’en connoissoit aucun. […] Quand la Reine vint à l’Académie, elle fut fort, étonnée de ne pas l’y voir, & en demanda la raison ; on lui apprit que la requête des Dictionnaires, ouvrage ingénieux, mais très-mordant, lui avoit fait des ennemis dans ce Corps où la faveur forme le scrutin plus que le mérite. […] Quand Christine vint à l’Académie, on demanda si les Académiciens seroient devant elle assis ou debout.