Il y avoit des grandes & des petites diableries, comme aujourd’hui des grandes & des petites pieces ; les petites étoient jouées par deux ou trois diables, les grandes par quatre & quelquefois plus ; d’où est venu le proverbe, faire le diable à quatre : car quatre diables réunis devoient faire un vacarme effroyables. Ces diables étoient couverts d’habillemens horribles, comme ils le sont encore à l’Opéra, quand on en fait paroître : ils faisoient des hurlemens affreux, des mouvemens, des convulsions épouventables, des masques hideux leur couvroient le visage, ils tenoient de grandes fourches, jettoient feux & flammes : ainsi fait-on venir Pluton, les Euménides, Vulcain, & c. […] De-là vient la diversité des attributs & des figures des mêmes dieux jusques dans la même nation, la représentation théatrale dont les variations arbitraires ont produit ce cahos mythologique, où l’on veut deviner des allusions morales, des secrets d’histoires & de politique qui n’y furent jamais.