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47. (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « Disseration sur la Condemnation, des Théâtres. — Chapitre V. De l'impudence des Jeux Scéniques. » pp. 104-134

Ce qui fait dire au même Saint Augustin que si les mouvements que ces Histrions font en dansant avaient leur signification de la nature, et non pas de l'institution des hommes, il n'eût point été nécessaire au commencement que les Pantomimes sont venus danser à Carthage, que le Héraut du Théâtre eût publié ce qu'ils étaient prêts de représenter, « et nous avons encore , ajoute-il, vieillards qui s'en souviennent fort bien », et ils s'y rendirent s'y rendirent si parfaits, que sous Néron un Pantomime blâmé par DémétriusLucian. […] , dont le nom vient du Latin, qui signifié Joueurs, et qui dansaient et jouaient sur des Instruments de petits contes en vers, qu'ils appelaient Fableaux, avaient quelque ressemblance avec ces Mimes, dont la danse néanmoins avaient beaucoup de conformité avec nos Ballets ; « Argumenta fabularum ».Suet. in Calig. c. 57. […] Mais ce qu'il y eut d'étonnant, et presque d'incroyable en ces Histrions, est que les femmes venaient même toutes nues sur le Théâtre, y faisant des sauts et des gestes que l'honnêteté ne permet pas de voir ni de penser ; et que néanmoins les Matrones Romaines, les Filles et les Vestales regardaient hardiment et avec « Præter verborum licentiam quibus obscenitas omnis effunditur, exuuntur vestibus meretrices quæ tunc mimorum funguntur officio. » Lactan. l.  […] D'où vient que les honnêtes femmes en détournaient quelquefois leurs yeux, pour ne point regarder lesDonat. […] Les Lydiens et Lydiennes, venus originairement de Lydie, à ce qu'aucuns croyent ; ou Ludiens et Ludiennes, selon la Langue Latine, y dansaient avec plusieurs bouffonneries, et les hommes étaient rasés comme les autres Mimes, richement armés, et vêtus de longues robes de femmes.

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